Chapitre 16: le poids de la vérité

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Le cheikh Zayn Faris Ahmad Al-Khalid fixa Charlie, avec un mélange de colère et de déception. Son regard incendiait la pièce, révélant toute la trahison qu'il ressentait.
- "Comment as-tu osé me défier, Luis Mariano ?" demanda-t-il d'une voix chargée d'indignation. Chaque mot était empreint d'une autorité inébranlable, rappelant à Luis sa position subordonnée.
Il semblait feindre l'innocence, cherchant à échapper aux conséquences de ses actes.
- "Qu'est-ce que j'ai encore fait, votre majesté ?" répondit-il avec une fausse innocence, espérant échapper à sa fureur grandissante.
Les yeux du cheikh se rétrécirent, révélant sa colère contenue.
- "Je t'ai clairement dit de ne pas t'approcher d'elle, n'est-ce pas ?" lança-t-il d'une voix glaciale, soulignant chaque mot pour qu'ils pénètrent profondément dans son esprit.
Luis Mariano hésita un instant, réalisant que ses mensonges ne pouvaient plus le protéger.
- "Oui, vous me l'avez dit, et c'est ce que j'ai fait", murmura-t-il, sa voix teintée d'une nervosité palpable.
Le cheikh le fixa intensément, ses yeux brûlants de méfiance.
- "Tu en es sûr ? Parce que j'ai des preuves", déclara-t-il d'un ton implacable, révélant ainsi sa connaissance ses agissements.
À  c'est instant, Luis Mariano sentit le sol se dérober sous ses pieds. Sa tentative de dissimulation venait d'être mise à jour, et il savait que les conséquences seraient terribles.
- "Je vous présente mes excuses, votre majesté", balbutia-t-il, réalisant l'ampleur de sa trahison.
Le cheikh secoua la tête, sa déception se mêlant à sa colère.
- "J'ai bien peur qu'il soit un peu tard pour présenter tes excuses, et tu étais prévenu des conséquences", déclara-t-il d'une voix grave.
- Maintenant tu va dire toute la vérité à Yasmine.
Son regard se tourna alors vers Yasmine, qui venait d'entrer dans le salon à ce moment précis.
- De quelle vérité parlez-vous ? N'ayant pas reçu de réponse, elle se tourna vers Luis Mariano.
- Qu'est-ce que tu me caches, oncle ?
Luis Mariano, visiblement bouleversé, prit une profonde inspiration avant de poursuivre son récit. Son regard exprimait une détermination sans faille, sans trace de regret.
- "Ton père... Il a toujours pris tout ce qui m'appartenait", commença-t-il d'une voix chargée d'émotions.
- "D'abord, il m'a volé l'amour de notre famille, éclipsant ma présence et mon importance. J'étais relégué dans l'ombre pendant qu'il était glorifié. Puis, lorsque j'ai enfin trouvé un éclat d'espoir dans la rencontre avec ta mère, j'ai découvert, deux mois plus tard, qu'il était sur le point de sceller son union avec la femme de mes désirs, qui n'était autre que ta mère."
Il marqua une pause, son visage s' illuminant d'un sourire déterminé. Les souvenirs de trahison et de douleur semblaient renforcer sa résolution.
- "Ça n'était que trop à supporter", reprit-il d'une voix empreinte d'une fermeté teintée d'amertume.
- "J'ai juré de lui faire payer, de lui rappeler qu'il n'avait pas le droit de s'approprier tout mon bonheur. Je voulais lui montrer que je ne me laisserais pas évincer sans réagir. Et tu sais quoi ? Je ne regrette rien de ce que j'ai fait."
Son sourire s'élargit, illuminant son visage, témoignant de son acceptation des choix qu'il avait faits, tandis qu'il fixait Yasmine avec un mélange de fierté et de détermination. Son regard était empreint d'une lueur complexe, oscillant entre la satisfaction de révéler la vérité et l'appréhension face à la réaction de sa nièce.

Yasmine, les yeux écarquillés, était à bout de souffle. Elle peinait à accepter les paroles prononcées par son oncle. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, et chaque fibre de son être refusait de croire en la réalité des mots qui venaient de lui être jetés au visage.

- "Non... Ce n'est pas possible... Tu veux dire que... que tu les as tués ?" balbutia-t-elle, sa voix tremblante de chagrin et d'incompréhension.
"Oui... Je suis responsable de leur mort", admit-il avec une voix empreinte de repentir.
Les mots semblaient flotter dans l'air, créant un silence pesant. Yasmine sentit le sol se dérober sous ses pieds. Un tourbillon d'émotions contradictoires l'envahit, lui arrachant presque le souffle. La réalité lui était insupportable, et elle vacilla avant de perdre connaissance dans un trou noir insondable.
Le cheikh, témoin de la scène, prit immédiatement des mesures pour l'aider. Il s'adressa aux personnes présentes d'une voix empreinte d'urgence.
- "Apportez-moi de l'eau et vite !" s'écria-t-il, son ton empreint d'inquiétude.
- "Ouvrez les yeux, mon amour."
Des minutes d'angoisse s'écoulèrent avant que Yasmine n'ouvre finalement les yeux. Son regard était encore embué de confusion et de douleur. Elle se sentait désorientée, comme si le sol s'était dérobé sous ses pieds, laissant place à un abîme de souffrance insurmontable.
- "Est-ce que ça va ?" demanda t-il avec précaution, cherchant à établir un contact rassurant. Ses yeux exprimaient une profonde inquiétude, tandis qu'il tendait les mains vers Yasmine, cherchant à l'apaiser dans ce moment de tourmente.
Cependant, Yasmine, submergée par la douleur et la colère, se leva brusquement, repoussant violemment les mains tendues vers elle. Les larmes inondaient ses yeux, et sa voix tremblait d'émotion contenue, prête à exploser à tout moment.
- "Comment as-tu pu faire ça ? Comment as-tu pu prendre la vie de mes parents ?" hurla-t-elle, sa voix chargée de douleur et de colère. Ses paroles résonnaient dans la pièce, témoins de la profonde trahison qu'elle ressentait.
- "Tu n'es rien d'autre qu'un monstre !"
Luis Mariano, le visage imperturbable, acquiesça d'un air sombre. Son regard se durcit alors qu'il répondait d'une voix froide et dénuée de remords.
- "Oui, et d'ailleurs, tu devais t' estimer heureuse. Cette nuit-là, tu étais partie dormir chez ta tante et tu as échappé", révéla-t-il, sa voix chargée d'une malveillance déconcertante.
-"Mais j'avais changé d'avis. Je voulais que tu payes pour ce que m'avait fait ton père avant de te tuer. J'ai donc décidé de marier ta tante pour rester proche de toi."
Les mots tombèrent comme des coups de poignard dans son cœur déjà meurtri. Elle sentit la nausée monter en elle, tandis que les larmes continuaient de couler sur ses joues.
- "Et comme tu as toujours eu de la chance, tu as échappé encore une fois. Mais je ne l'ai pas épargnée à ta tante", continua-t-il d'un ton sadique, laissant planer le poids de ses actes sur l'atmosphère déjà éprouvante.
Yasmine, ébranlée, se tourna vers sa tante, dont le visage était marqué par les larmes et une profonde tristesse. Elle était submergée par un mélange de chagrin et de colère.
- "Pourquoi tu ne m'as rien dit ?" demanda Yasmine, sa voix brisée par la douleur.
Personne, les yeux remplis de détresse, répondit d'une voix tremblante :
- "Il me menaçait de m'accuser d'un meurtre que je n'ai pas commis. Je ne voulais pas te mettre en danger, ma chérie."
La rage bouillonnait en Yasmine, ses émotions mêlées de tristesse et de désespoir. Elle se sentait impuissante face à la cruauté de son oncle.
- "Tu vas me le payer !" cria-t-elle, la voix empreinte d'une détermination farouche. Mais avant qu'elle puisse agir, le cheikh s'interposa, prenant la défense de sa bien-aimée.
- "Calme-toi, princesse. C'est moi qui vais lui faire régler ses comptes", dit-il d'une voix empreinte d'une autorité calme, prêt à affronter les sombres vérités qui se dressaient devant eux.
Par son ordre, Amir Saeed bin Al-Nasser  entreprit la mission périlleuse de livrer Luis Mariano aux autorités judiciaires du gouvernement mexicain. Sa culpabilité était indéniable, car il avait commis un acte impardonnable.
Les mains liées et le regard fuyant, Luis Mariano fut conduit hors du palais royal, escorté par une équipe de gardes déterminés. Son visage autrefois fier et confiant était marqué par l'angoisse et la résignation. Il savait que les conséquences de ses actes allaient enfin le rattraper.
Amir Saeed bin Al-Nasser , un homme loyal et dévoué au cheikh, était chargé de cette mission délicate. Son regard perçant et sa stature imposante en faisaient un personnage respecté et craint de tous. Il était conscient de l'importance de cette tâche et de la responsabilité qui pesait sur ses épaules.
Le voyage jusqu'au Mexique fut long et épuisant. Les paysages défilaient sous leurs yeux, mais Luis Mariano ne pouvait pas en profiter. Son esprit était hanté par les souvenirs de ses actions passées, et il craignait le jour où la justice lui rendrait son dû.

Enfin, ils atteignirent la frontière mexicaine. Amir lui remit aux mains des autorités locales, qui le placèrent immédiatement en détention. L'air chargé d'appréhension, il  échangea un dernier regard avec Luis Mariano avant de prendre congé. Il avait accompli sa mission, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de compassion pour cet homme déchu.

Les procédures judiciaires suivirent leur cours, et Luis Mariano fut reconnu coupable des crimes qu'il avait commis. La sentence tomba, impitoyable : trente ans de prison pour le meurtre brutal, une peine qui reflétait la gravité de son acte. En outre, il fut condamné à dix ans supplémentaires pour la violence qu'il avait infligée à sa femme, un châtiment pour le mal qu'il avait semé dans sa propre famille.

Dans sa cellule, Luis Mariano se retrouva face à sa propre réalité. Les murs froids et austères lui rappelaient chaque jour le poids de ses actions. Le temps allait s'étirer devant lui, les jours se transformant en années, alors qu'il purgerait sa peine dans l'ombre de sa conscience tourmentée.

Son destin était désormais scellé, et son histoire resterait gravée dans les annales du royaume. Le temps s' écoulerait inexorablement, tandis que le poids de ses crimes continuerait de hanter son âme et de le confronter à la réalité de ses choix passés.

SOUS L'EMPRISE DU CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant