Que se passerait t'il si les créatures surnaturelles ne pouvaient ressentir que l'exaltation du sang et les plaisirs de la chair ? Ce serait le chaos.
Après tout, un homme se sent t'il coupable d'écraser une fourmi ? Alors pourquoi un vampire se se...
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Ça fait 6 jours que mon père m'a enfermée dans cette pièce.
6 jours que je compte en boucle chaque secondes qui passent.
Je ne dois surtout pas m'arrêter, car dans cette chambre noire, le seul moyen de survivre est le temps. Je l'ai appris à mes dépends. Keira pouvait me laisser pourrir des semaines et le corps humain n'est pas fait pour tenir aussi longtemps.
Alors je fais défiler les secondes dans mon esprit pour toujours contrôler la situation. Et au compte des vingt-deux heures, lorsque mon père est obligé de se rendre aux galas et aux soirées, je m'éclipse pour me sustenter.
Au début, j'ai cru que je m'habituerais à la fraicheur même en pleine hiver mais qu'importe le froid ou la douleur endurée, on la ressent toujours de la même intensité. Je grelotte sur le sol, alors que je me recroqueville pour me réchauffer.
A chaque expirations, un petit nuage chaud s'échappe de ma bouche. Mon corps ankylosé par le froid et l'hypoglycémie me rend faible. Ma gorge sèche quémande de l'eau et mon ventre gronde en quête de nourritures.
Je traine sur le sol à tâtons, comme une serpillière, laissant ma main sentir le toucher désagréable de la poussière et des toiles d'araignées.
Je sens chaque latte du parquet et les silures du bois abimées, m'entailler légèrement la peau mais je continue, attendant celle qui grincera. Enfin l'une d'elle se soulève légèrement et un petit sourire vient orner mon visage.
Je l'attrape pour la déposer à côté, tâtant l'intérieur secret pour trouver les clefs.
La première fois que j'ai fais ce double de clef dans le dos de ma mère, j'ai tremblé de peur. Le simple fait qu'elle puisse s'en apercevoir me clouée sur place de terreur. Je savais qu'elle en serait les conséquences : la douleur...
Pourtant, une chose était pire que ces coups et les potentiels punitions que j'inventais dans mon esprit.
La mort.
Je préférais m'accrocher de toutes mes forces à la falaise que sombrer dans le précipice. Certain aurait pu trouver cela risible de m'accrocher à la vie à ce point.
Mais je n'avais pas subis autant. Je ne mettais pas battu autant, pour simplement perdre à la fin.
Je continuais d'espérer que ma vie prenne une autre tournure bien que je sache que personne ne viendrait l'arranger. Alors j'avais décidé de le faire seule. Pas une seule fois ma détermination ne s'est éteinte, pas une seule fois Keira n'a réussi à ébranler ce sourire.
Je me démenais pour survivre comme un cafard qui grouille. Je m'accrochais à chaque lueur d'espoir, car je refusais de finir mes jours dans cette chambre noire. Puis les mois avaient passés et mes peurs se sont envolées.
J'ai vite compris que ma mère était bien trop alcoolique pour voir clair et mon père bien trop débordé pour s'en occuper.