Chapitre 36

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         Flashback,quelques heures plutôt

              Mamadou Alpha Diallo

Je conduisais comme un fou, poussant ma voiture à ses limites, chaque accélération me rapprochant un peu plus de la destination, mais sans jamais apaiser la terreur qui me rongeait. Mes mains tremblaient mortellement sur le volant, leur mouvement incontrôlé trahissant l'angoisse qui m'envahissait. Je refermais mes poings sous le volant, tentant désespérément de garder le contrôle, mais la peur continuait de m'envahir, plus oppressante et étouffante à chaque instant.
C'était une peur immense, viscérale, une peur que je n'avais jamais ressentie auparavant. Elle avait éclaté en moi lorsque j'avais assisté, impuissant, au kidnapping de mon meilleur ami. Cette peur s'était encore amplifiée en entendant parler de la malédiction des Touré, une malédiction qui semblait s'étendre jusqu'à ma famille, menaçant ceux que j'aimais le plus au monde, mon épouse et mon bébé.
Je n'ai jamais été le meilleur des maris, et je le sais. Peut-être que je ne mérite pas Mariama. Malgré mes erreurs et mes égarements, elle est restée à mes côtés, endurant et encaissant chaque déception que je lui infligeais. Je reconnais que j'ai été irresponsable, enchaînant les aventures d'une nuit sans penser aux conséquences. Mais qu'on me croie ou non, j'aime Mariama. Je l'aime d'un amour profond, passionné. L'idée qu'il puisse arriver quelque chose à elle ou à notre bébé me déchire le cœur. Jamais je ne pourrais me le pardonner.
Alors, je conduisais comme un fou, filant à toute vitesse vers la maison de mon oncle. Chaque seconde comptait. Mon esprit était hanté par la pensée d'arriver trop tard, de ne pas pouvoir les protéger. La route semblait interminable, chaque virage une épreuve supplémentaire. L'angoisse me serrait la gorge, rendant chaque respiration difficile. J'étais submergé par un sentiment d'impuissance, de désespoir.

Je n'étais pas seulement un mauvais mari, mais aussi un père imparfait. Je savais que mes enfants ne manquaient de rien matériellement, mais le temps que je devais leur consacrer s'évanouissait dans les exigences de mon travail. Chaque instant passé loin d'eux, loin de Mariama, était un regret de plus qui s'ajoutait à la longue liste de mes remords.
Pourtant, malgré toutes mes erreurs, mes infidélités, et mes absences, mon amour pour Mariama était indéfectible. Si quelque chose devait lui arriver, ou à nos enfants,je ne pourrais jamais me le pardonner. L'idée même de leur souffrance m'était insupportable.
Le coup que j'avais reçu plus tôt me faisait encore mal, mon crâne pulsait de douleur et des maux de tête insupportables me frappaient. Mais je n'y prêtais pas attention. Tout ce qui comptait, c'était de retrouver ma petite famille, de les mettre à l'abri, de leur montrer à quel point je les aimais. La peur de les perdre me rongeait, me rappelant sans cesse la fragilité de notre existence. J'étais prêt à tout pour les protéger, pour leur montrer que, malgré mes erreurs, mon amour pour eux était sincère et inébranlable....

Je me garai à la hâte devant chez mon oncle et pénètre à l'intérieur en courant presque.Dans la cour,je vis mes enfants Racine,Ismaïla et la petite Maya jouer dans la grande cour avec leur autres cousins et ma tante ,la mère de Mariama,assise sur sa natte qui égrenait son chapelet.

Dès que mes enfants m'aperçoivent,ils accourent tous les trois dans mes bras .Je m'accroupis alors devant eux et les serre chacun très fort contre moi comme si ma vie en dépendait en les embrassant.

Puis je me relève en portant ma petite dernière Maya dans mes bras et sans perdre de temps,je me tourne vers mon aîné Racine :Ko hontone nénémon woni ? (Ou est votre mère ?)

Lui : :ka nder soudou (Dans la chambre !)

Moi: Ya yétina mobhon pidjimondhin éne hotaywoni ka soudou (Allez vite préparer vos affaires,nous rentrons à la maison !)

Immédiatement,la voix de ma belle-mère retentit : A nataybhé woni ka soudou ? (Comment ça tu les ramène à la maison ?)

Je voulus faire descendre la petite Maya pour aller la saluer mais elle refuse ,donc c'est en la portant dans mes bras que je rejoins ma tante : :Yaye ko hon no wa anion ?On athié haké lan foty natougolbhé, hari mi yeguiti bhé doit salminoygol gorédjo an on aroudho wadhougol vacances on kangnoun ma é bhibhé makobh(Maman, comment tu vas ? Je suis vraiment désolé mais je dois les ramener,j'avais oublié qu'ils devaient allez rendre visite à mon ami venu en vacances avec ses enfants !)

HANTISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant