𝐋𝐈𝐆𝐇𝐓 & 𝐒𝐇𝐀𝐃𝐎𝐖 ━ 𝐌𝐞𝐠𝐮𝐦𝐢 𝐅𝐮𝐬𝐡𝐢𝐠𝐮𝐫𝐨

⎮ 𝟗 ⎮ 𝐀𝐫𝐜𝐚𝐝𝐞 𝐞𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧𝐢𝐞

Un klaxon se fait entendre devant la maison.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir. Je descends un peu ma robe pull noire et moulante qui m'arrive à mi-cuisse, mis mes bottes à plateformes et au talon épais et tire un peu sur mes collants noirs transparents afin qu'il soit bien mis. Mes cheveux sont lâchés, mon sac à bandoulière est sur moi et ma veste en cuir est dans ma main.

Je suis donc bien prête à partir.

Je descends les escaliers, salue mon grand-père qui m'embrasse le front et sors de chez moi.

On est dimanche et Yuji a proposé à tout le monde qu'on aille faire un tour à la grande salle d'arcade Sega Gigo Arcade à Akihabara. Avec les trois buildings, on a de quoi faire toute la soirée. On va aussi manger dans un petit restaurant local dans les rues avoisinantes.

J'ai vraiment hâte d'y être.

Je m'installe sur la place du passager quand j'entre dans la voiture et le merveilleux parfum de Megumi emplit immédiatement mes narines.

Je vais lui voler son parfum.

— Je dois récupérer qui d'autre ?, me demande-t-il en redémarrant la voiture.

— Les jumeaux Itadori et Nobara. Maki va chercher Inumaki et Yuta.

— Je vais d'abord aller mettre de l'essence. Gojo a tout vidé en passant sa journée à acheter des sucreries dans tout Tokyo, soupire-t-il.

Je ricane doucement en le regardant. Cela le fait froncer les sourcils.

— Quoi ? demande-t-il en me lançant un coup d'œil.

— Tu l'aimes, ton Gojo. Ça ne sert à rien de montrer le contraire.

— Ce n'est pas mon Gojo, dit-il avec une grimace.

— Mais tu n'as pas dit que tu ne l'aimais pas.

— Je le supporte. C'est différent.

— C'est ton père.

— C'est mon tuteur.

— Donc la photo qu'il y a de lui et de toi placée tout en haut de ton miroir ne signifie pas du tout qu'il est celui que tu portes le plus dans ton cœur ?

Son regard noir s'abat sur moi en une fraction de seconde. Une petite moue boudeuse se dessine sur son visage et me fait rire davantage.

— J'ai toujours le dernier mot, mon cœur, dis-je fièrement.

— "Mon cœur" ? répète-t-il d'un air dégoûté, gardant le regard sur la route.

— Mon trésor ?

— Non.

— Mon ange ?

— Non.

— Mon chéri ?

— Non.

— Mon amour ?

— Non.

— Mmh, on est plus classique à ce que je vois. Bébé ?

— Carrément pas.

— T'es vraiment pas drôle. Crétin, boudé-je en croisant les bras.

Une petite seconde de silence passe dans l'atmosphère avant que je ne le regarde. Cet imbécile a un léger sourire au bout des lèvres. Comme si la manière dont je l'ai appelé lui avait plu.