You are my Angel {Jikook}

30. Je te vois

Wo do you want - Ex Habbit
K. - Cigarettes after Sex
Ocean eyes - Billie Eilish

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On ne choisit pas toujours de tomber.

Je suis là, appelé par ce trou noir, je ne sais même pas si j'ai envie de hurler ou de m'exprimer. Mon corps en apesanteur, attiré irrésistiblement par une force que je ne maîtrise pas. Il n'y a ni chaleur, ni froideur, je subis juste cette attraction, les bras et les jambes ouverts en étoile d'espace (et non de mer) pour me stabiliser, mon regard porté devant moi.

C'est beau, si vous saviez comme c'est beau, je n'ai même pas les mots assez puissants pour décrire la beauté de l'espace.

Étrangement, je ne me sens pas seul. Car je le sens, à mes côtés, dans la même position. Mon visage se tourne, ses cheveux volent, même si la scène se passe au ralenti. Il me sourit, sûrement pour me rassurer comme il le fait toujours. Je lui souris à mon tour et puis j'essaie en vain de me rapprocher de lui.

On ne choisit pas de glisser dans le vide.

C'est imprévu, inopportun, glaçant ou au contraire brûlant, choquant, soudain, effrayant et peut-être même douloureux. Tomber dans le vide, c'est tomber dans le néant, cet état d'inexistence des êtres et choses, dans l'absence de toute particule. Il se rencontre dans l'espace, entre les corps célestes, et même si le vide n'est que partiel comparé au néant, il peut se mesurer et se quantifier. C'est se laisser entraîner, céder à une attraction forte, au poids lourd d'une force irrépressible qui nous amène inéluctablement vers la chute.

Je suffoque je crois, car ma main n'arrive pas à attraper la sienne. Mes tentatives sont vaines.

Et pourtant son sourire est toujours là.

Sommes-nous tous les deux des corps célestes qui n'arriverons jamais à nous réunir sous la domination de cette attraction trop pesante ?

On ne choisit pas de glisser dans le vide, tout comme on ne choisit pas de tomber amoureux.

Là aussi, comme le vide, c'est fortuit, ce fait de se prendre d'affection et de désir pour quelqu'un de façon soudaine. C'est d'abord éprouver de fortes émotions, d'un coup et de façon incontrôlable : forte accélération du cœur, pâleur, coup de chaud sont autant de symptômes physiques qui manifestent cet afflux d'émotions que provoque la présence de l'autre, de l'objet amoureux. C'est un phénomène subit et transitoire.

Cela peut faire peur, nous entraîner sur une pente abrupte bien trop raide, dans un trou noir brillant de millions d'astres éclairant l'espace. Pourtant l'amour, ça grise, ça papillonne, ça chamboule autant que ça percute, comme si ce sentiment entraînait tout sur son passage. Il y a cette magie de la chimie, du système olfactif et des phéromones dans cette tempête hormonale qui fait place ensuite à l'hormone de rattachement. Ne former qu'un avec l'être aimé devient un besoin vital et primaire.

Ma gorge s'assèche, les battements de mon cœur commencent à s'emballer, la peur commence à s'installer en moi.

Ce n'est pas le moment pour une crise d'angoisse. Je sais qu'il tente de me rassurer et même s'il essaie lui aussi de saisir ma main, je le vois s'éloigner de moi petit à petit. Il se déporte malgré lui plus loin, plane vers d'autres cieux avec toujours ce sourire intemporel au visage. Ses yeux se plissent en forme de lune, disparaissent presque. Je réalise que ce sourire est figé, qu'il n'est pas réel, que c'est un subterfuge, qu'il va disparaître de mon champ de vision comme s'il n'avait jamais été auprès de moi.