You are my Angel {Jikook}

37. Dancer un slow

Chapitre enfin là. J'espère qu'il vous plaira même si j'y mets beaucoup d'émotions. N'oubliez pas que ce sont celles des protagonistes qui sont des personnages fictifs.

Et merci pour les 40k de lectures le jour de l'anniversaire de Jungkook 💗

Bonne lecture à vous ✨️

༺ - ༻

Easy on me - Adele
Fornight - Taylor Swift, Post Malone

Il n'y a pas une minute pendant lesquelles il a entendu son nom, l'une de ses chansons, ou un nouveau scoop le concernant et qu'il ne pensa pas à lui.

C'était léger à chaque fois, un peu diffus, un peu comme une brise dans les cheveux, vous savez lorsqu'elle vous frôle comme un effleurement. Un peu aussi comme la sensation d'un battement d'aile de papillon contre votre joue et que vous l'auriez rêvé. Car quel papillon viendrait oser se poser sur l'un d'entre nous ?

Jimin n'a pas rêvé ces derniers mois.

Il aurait aimé ressentir ces ailes autour de lui ou même ses bras forts qui l'auraient réconforté, même s'il savait très bien que ce n'était pas possible.

Il ne peut pas dire qu'il vit. C'est un peu plus compliqué que cela. Il endosse ses responsabilités, essaie de sourire à ceux qui l'entourent pour continuer à être le moteur qu'il a toujours été pour ceux qu'il encourage et qu'ils managent.

Il pense plutôt qu'il survit.

Avez-vous déjà ressenti cela ? Cette sensation qu'on a dès le matin au réveil, lorsqu'on sait qu'il faut absolument se lever, ne pas se laisser aller, prendre soin de soi et de ceux dont on a la charge. Avancer dans sa journée en essayant de ne pas flancher, en se disant que le manque ou le vide de quelque chose d'indicible ou de quelqu'un ne doit pas prendre le dessus. Que ce sentiment est là en nous, profondément dans nos entrailles et notre cerveau, mais qu'il ne doit pas surpasser les autres. Que ce début de dépression qui affecte notre santé mentale ne doit pas s'intensifier, qu'on peut être plus fort. Qu'on doit être plus fort. Qu'on peut le surmonter. Parce qu'on sait qu'au fond il y a de l'espoir, que la vie peut être belle, et même meilleure. Qu'un jour peut-être, on se sentira mieux, plus serein.

Mais quelquefois, c'est si dur. Si envahissant. Si épuisant. La façon dont cela prend tant de notre énergie.

Alors on se sent mal d'être ainsi devant les autres, on n'ose pas en parler, on garde pour soi pour ne pas les encombrer de nos tracas, pour les voir seulement sourire et qu'ils ne s'inquiètent pas davantage pour nous. Car pourquoi leur imposer notre état qui nous paraît insurmontable ? On ne préfère pas. Alors on se tait, on fait semblant. On consulte une fois ou un peu plus, un aidant-soignant pour nous aider à y voir un peu plus clair. Pour qu'il nous confirme que nous ne sommes pas fous, que c'est tout à fait normal, que le cerveau a été trop sollicité et que oui, on ne mérite pas forcément tout ce qu'il nous arrive. Et qu'il est tout à fait normal qu'à un moment de sa vie, on ait un peu plus de fragilité et que ce n'est pas mal ni malsain ni un signe de faiblesse. Réaliser qu'on peut avoir besoin d'aide ou qu'il faille changer ses routines, son mode de vie ou de pensée n'a rien de faible.

Au contraire, c'est un grand signe de maturité.

Jimin se croyait fort. Depuis toujours, il avait surmonté certaines défaites, chagrins et pensait davantage à ses victoires. Mais il a réalisé qu'il ne pouvait pas décider de tout et surtout n'avait pas la capacité ni le pouvoir d'agir sur tout. Il était peut-être acteur de sa propre vie, mais il ne vivait pas seul. Il y avait Sehun et il y avait maintenant Jungkook.

Alors il s'occupe en changeant sa vision des choses. Il s'occupe à se rétablir, à bouger son bras et faire sa rééducation, le bras en écharpe et l'épaule au repos, il s'occupe à retrouver le sourire, à garder espoir, à encourager les autres. L'angoisse revient quand même ramper, venant frapper à sa porte et la laissant entrer. Il se sent encore pris au piège, un sursis bien mérité, les barreaux d'une prison factice bien orchestrée, un piège qu'il n'a pas souhaité et qui s'est refermé. Le soir, alors qu'il est seul, il lui arrive de se laisser de temps en temps emporter, embrassé par l'anxiété qui se referme autour de son cou qui suffoque, juste avant le noir complet dans ses yeux et le vide. Il attend juste que le lever de soleil renaisse.