Chapitre 23 - La Rebelle

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J'avais contre toute attente passée un excellent weekend. Parler avec Esther m'avait fait énormément de bien. Je n'avais pas envie de me prendre la tête plus que de raison. Au fond de moi, je savais que ma patronne me reviendrait, restait à savoir quand. Quant à mon père, il n'avait pas dû obtenir satisfaction car je ne reçu aucun appel ni d'Hadrien, ni de ma patronne pour me dire qu'ils mettaient fin à notre collaboration. J'étais donc plutôt confiante et j'avais passé une partie de mon samedi avec Michèle comme cela était devenu une habitude ces dernières semaines. Michèle avait le don de m'apaiser et de me rassurer tout comme Esther. Et quoi qu'il arrive dans ma vie, je savais qu'elle avait acquis une place dans mon cœur. Nous sortâmes toutes les deux même si je ne ressentais pas le besoin de me chercher une nouvelle conquête pour passer la nuit. D'une part, car j'étais en compagnie de Michèle mais aussi parce que j'avais beau avoir dit à ma patronne que je mettais fin à notre engagement, je n'arrivais pas pour autant à me dire que c'était réellement fini. Je n'arrivais pas à me sortir ma patronne de la tête. Ce que nous avions vécu toutes les deux ensemble ne pouvait pas être fini. Pour moi ce n'était qu'un début et je n'avais pas envie d'une autre femme que Maxime.

Samedi soir, Michèle flasha sur une fille et je pris le large pour ne pas compromettre sa chance de faire une nouvelle rencontre. Je finissais donc la soirée seule chez moi. Esther semblait avoir déserté notre appartement le temps du weekend. J'en profita donc pour faire un peu de ménage et de lessive. Même s'il était tard, j'avais besoin de m'occuper l'esprit pour ne pas trop penser à ma patronne. Le dimanche après midi, je partis me promener en bord de Seine. J'aimais la couleur que le fleuve offrait. Je m'installais un petit moment sur un banc et me mis à dessiner dans mon carnet les petits instants de vie qui se déroulaient devant mes yeux. En fin d'après midi, j'étais complètement détendue et reposée et je n'avais plus qu'une hâte, celle de reprendre le travail et de revoir ma patronne. J'ignorais quelle mission Hadrien allait me confier mais je savais d'ores et déjà que j'allais tout donner pour la mener à terme.

Lorsque le dimanche soir, Esther rentra de son weekend, je ne lui posais aucune question. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour se rendre compte qu'Esther était pleinement heureuse avec Hadrien et cela me faisait plaisir. Rien qu'en la regardant, je savais qu'Hadrien était son âme sœur. Même si Hadrien n'était pas son premier petit ami, il était le premier qui trouvait grâce à mes yeux. Tout comme Esther, il était passionné par le droit. Je me demandais si dans l'intimité ils parlaient travail avant de me reprendre. Je n'avais jamais parlé travail avec ma patronne dans nos moments intimes, il devait donc en être de même pour Esther et Hadrien. Comme je savais qu'Hadrien était aussi proche de Maxime que je l'étais de ma cousine, je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle aussi lui avait parlé de moi. Je savais qu'Esther tiendrai sa langue me concernant et j'imaginais qu'il devait donc en être de même pour Hadrien. Jamais il n'ébruiterait une confidence faite par ma patronne à mon propos. Mes réflexions me ramenèrent vers ma patronne, je me demandais si elle aussi avait passé un bon weekend. S'était-elle plongée dans son travail comme à son habitude ou bien au contraire, avait-elle pris le large pour faire le vide et réfléchir un peu sur ses sentiments ? Avait-elle pensé à moi comme je ne cessais de penser à elle dés que je ne faisais plus rien ? Notre dernière nuit avait été fantastique et même si nous nous étions quittées brutalement au petit matin, je donnerai tout pour pouvoir vivre à nouveau une nuit à ses côtés.

Le lundi matin, je me réveilla comme à mon habitude, tôt pour aller travailler. J'étais pleinement reposée et je n'avais plus pleuré de tout le weekend. Cela ne voulait pas dire que mes craintes de la perdre à tous jamais avaient disparues mais je comptais bien faire en sorte de lui ouvrir les yeux sur nous. Je me préparais, me coiffant avec goût, me maquillant avec discrétion et subtilité et surtout, maintenant qu'elle connaissait mes tatouages, je n'avais plus de raison de ne pas laisser entrevoir certaine partie de mon corps. L'opération reconquête de ma patronne ne faisait que commencer. J'arrivais donc de bonne heure au bureau et comme chaque jour, je démarrais la photocopieuse et allais préparer la machine à café. J'étais entrain de vider le bac de marre à café lorsque je sentis son parfum et entendis le claquement de ses talons. Sans me retourner, je lui dit :

La patronne et la rebelle (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant