Chapitre 35 - La Rebelle

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Maxime s'était mise à quatre pattes par terre et tentait de reprendre de l'air. Heureusement que les gars de la sécurité étaient arrivés à temps, sinon je crois que j'aurais pu tuer ce mec. Ma patronne avait les marques de ses mains sur le cou et sans doute gardera-t-elle les traces pendant plusieurs jours. Je posai une main rassurante sur son épaule et lui présentai un verre d'eau pour soulager un peu sa gorge qui devait lui faire mal. Je l'aidai à se relever pour l'installer sur un fauteuil le temps qu'elle reprenne ses émotions. A côté on entendait gueuler Matthew. L'homme crachait toute sa haine à l'encontre de ma patronne. Je n'avais pas tout compris mais à priori l'homme lui en voulait d'avoir liquidé l'entreprise dans laquelle il travaillait précédemment. J'avais confiance en Maxime, sans doute n'avait-elle pas pu faire autrement si elle avait agi de la sorte. Si elle était avide de pouvoir, elle ne semblait pas le faire pour l'argent et en plus je lui trouvais une certaine éthique. Elle ne méritait pas selon moi la haine de cet homme. Mes mains tremblaient légèrement tellement j'avais eu peur de la perdre et je les plaquais contre mes jambes pour que personne ne s'en rende compte. Bien sûr, Abby avait accouru au côté de ma patronne, prête à répondre à la moindre de ses demandes. Pour ma part, je laissai Maxime se remettre de ses émotions et j'appelai Hadrien pour l'avertir de ce qu'il venait d'arriver. C'était la seule chose que je pouvais faire pour elle, puisque nous étions dans un lieu public et que notre relation ne devait pas être connue aux yeux des autres à ce que j'avais compris de notre conversation de ce matin. Hadrien décrocha rapidement et je lui expliquai la situation. Il voulut absolument parler à Maxime. Alors j'approchai d'elle, m'agenouillai à ses côtés et lui tendit mon téléphone :

- Maxime, c'est Hadrien au téléphone. Tu peux le prendre ?

Elle me fit oui de la tête et prit mon téléphone de ses mains tremblantes. Elle écouta Hadrien lui parler. Tandis que je voulais m'éloigner pour lui laisser un peu d'intimité avec Hadrien, elle m'attrapa la main et me dit :

- Restes, s'il te plaît.

Je lui souris et restai à ses côtés tandis qu'elle écoutait Hadrien tout en me tenant la main.

Abby regarda nos doigts enlacés mais ne fit aucun commentaire. Maxime ne parlait pratiquement pas au téléphone, se limitant à de simple oui ou non. Je ne sais pas ce que lui disait Hadrien mais petit à petit, elle reprit des couleurs et retrouva son masque de femme d'affaires. Cela faisait à peine vingt minutes qu'elle avait failli mourir étranglée que déjà elle reprenait le contrôle d'elle même. Lorsqu'elle raccrocha, elle me rendit mon téléphone avant de dire à Abby :

- Appelez Hadrien, il a des directives à vous donner. Mais avant, allez m'acheter un foulard. Je ne peux pas me présenter à mon interview avec des marques sur le cou.

Puis elle se leva et se dirigea vers le hall où Matthew était toujours maintenu par les agents de sécurité de l'immeuble. Sans doute attendaient-ils la police. Sans un regard pour Matthew elle passa devant les agents de sécurité . Elle rentra dans son bureau et je la suivis inquiète pour elle. Lorsqu'elle fut à son bureau, elle appela quelqu'un au téléphone et à la teneur de son échange, je compris que cela devait être une avocate. Son cou portait les traces rouges de son agresseur et elle me demanda de les prendre en photo comme preuve. Elle venait de se faire agresser et pourtant semblait fonctionner comme si rien ne s'était produit. Alors qu'elle était toujours au téléphone, je lui servis un verre de scotch. Sans doute en avait elle besoin, après ce qu'elle venait de vivre. Lorsqu'elle vit le verre que j'avais posé devant elle, elle souleva un de ses sourcils d'un air interrogateur. Je lui avais bien fait comprendre de diminuer sa consommation de whisky mais là, elle avait des circonstances atténuantes. Je lui souris et lui dis :

- Tu en as besoin. Bois.

Elle me sourit et avala d'une traite son verre alors que déjà Abby revenait avec un foulard sans doute hors de prix griffé Hermès. Maxime lui fit signe de la laisser et intérieurement j'étais heureuse qu'elle m'accepte à ses côtés alors qu'elle renvoyait Abby en lui demandant de ne laisser rentrer personne à part son avocate. Lorsqu'elle eut fini avec celle-ci, elle raccrocha et me regarda avant de se lever et de venir se blottir dans mes bras où je l'accueillis avec plaisir. Elle acceptait de se montrer faible qu'avec moi et sa confiance me flattait alors que je culpabilisais de n'avoir pas pu empêcher ce connard de l'agresser. Je lui caressais le dos tandis que je sentais ma chemise se mouillé de ses larmes. La pression redescendait et elle craquait dans mes bras. Je lui disais des mots doux pour tenter de la calmer. Je ne sais combien de temps nous restâmes blotties l'une contre l'autre mais d'un coup la porte de son bureau s'ouvrit et une grande femme blonde à l'allure athlétique rentra avant de refermer la porte derrière elle. Elle s'approcha de Maxime et lui dit :

La patronne et la rebelle (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant