Chapitre 33 - La Rebelle

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Au matin je me réveillais surprise de me retrouver dans la chambre de ma patronne. Je tatais la place à côté de moi mais le lit était froid. Je n'avais que peu de souvenir de ce qui s'était passé la veille. Me tournant vers la table de nuit, j'y trouvais un verre d'eau et deux cachets que je m'empressais d'avaler afin de calmer la migraine qui me tapait la tête. Une fois les cachets avalés et voyant qu'il était déjà neuf heures, je me levai et partis prendre une douche dans la salle de bain de ma patronne pour me réveiller complètement. J'utilisai ses produits de beauté, j'adorai sentir son odeur sur moi, elle me réconfortait. Si ma patronne m'avait laissée dormir dans sa chambre alors peut-être qu'elle n'était pas fâchée après moi. Une fois lavée, je mis son kimono de soie et partis dans la cuisine me faire un café. Je me stoppai net. Une femme était entrain de nettoyer la cuisine de ma patronne et j'ignorais si je devais me montrer ainsi dans le kimono de celle-ci. La femme releva la tête. Elle devait avoir à peu près la cinquantaine au vu des cheveux gris qui parsemaient sa tête. Elle m'offrit un joli sourire avant de me dire en anglais :

- Madame est partie tôt ce matin, mais elle vous a laissé un mot. Je peux vous faire votre petit déjeuner ?

Je n'avais pas l'habitude que du personnel s'occupe de moi. Tout du moins, plus depuis l'âge de mes trois ans, ou mon père m'avait envoyé vivre chez ma grand-mère. Celle-ci m'avait élevée sans fioriture ni luxe comme sa propre fille, voulant faire de moi quelqu'un de libre et d'autonome. Je lui répondis :

- Oh merci, mais je vais m'en charger moi-même.

La femme me sourit d'un air convenu puis me dit :

- Très bien. Puis-je faire la chambre de Madame alors ?

Je rougis légèrement en me passant la main dans les cheveux, cherchant une excuse à ma présence dans la chambre de ma patronne.

- Oh oui. J'ai fait un cauchemar cette nuit et Maxime a eu la gentillesse de me garder auprès d'elle le temps que je m'en remette mais j'ai dû m'endormir et Maxime n'a pas dû oser me réveiller.

Mon excuse était complètement nulle, qui croirait qu'à mon âge j'avais besoin d'être rassurée après un cauchemar, mais la femme eut la gentillesse d'y croire. Enfin c'est ce qu'il me semblait, jusqu'à ce qu'elle me dise :

- Je mettrais deux kimonos dans la salle de bain de Madame au cas où vous refassiez un cauchemar cette nuit.

Je rougis de plus belle et heureusement la femme partit, direction la chambre de ma patronne, m'évitant ainsi de me décrédibiliser encore plus.

Je me fis couler un café, et m'installa à l'îlot central où m'attendait le petit mot laissé par Maxime. Je dépliais le papier et lu son contenu. Ma patronne avait une écriture qui lui ressemblait, élégante et raffinée.

Apolline,
Je n'ai pas osé te réveiller ce matin tant tu semblais paisible dans ton sommeil. J'ai donc préféré te laisser dormir afin que tu récupères de ta journée d'hier.
Cet après-midi, je serai en réunion avec Matthew. Si tu veux m'y rejoindre tu peux, sinon ce n'est pas grave, je me chargerai seul de son cas, ne t'inquiètes pas.
Appelle Abby pour me rejoindre ou si tu as besoin de quoi que ce soit.
Dans le pire des cas, je te retrouve ce soir pour passer une bonne soirée à tes côtés.
Tu me manques déjà, prends soin de toi.
Maxime.

Je souris bêtement devant son petit mot. Sa dernière phrase était plus que ce qu'elle ne m'avait jamais offert. Je m'en voulais de l'avoir fui ainsi hier. J'aurai pu plus profiter d'elle. Maxime était une amante exceptionnelle dont je ne me laçais pas. Avec elle, tout devenait plaisir. Pourquoi m'étais-je braquée aussi bêtement alors que juste dans le feu de nos ébats elle n'avait fait que me réclamer de la délivrer de son désir qui la consumait. Je devais reconnaître que depuis que nous étions arrivées à New-York, Maxime multipliait les gestes de tendresse et d'affection et qu'elle se livrait de plus en plus à moi. Je m'en voulais d'avoir mal réagi et pour me faire pardonner, je comptais bien lui préparer une surprise. Malheureusement, je n'étais pas vraiment riche, mes moyens étaient plus que limités. Je réfléchis avant de me dire que peut-être apprécierait-elle un dîner aux chandelles préparé par mes soins. Maxime n'accepterai certainement pas de s'afficher à mon bras en plein New-York, cela m'offrait donc une alternative qui lui plairait certainement. Mais comment lui faire plaisir alors que je ne connaissais pas ses goûts culinaires. Avec ses origines italiennes, devais-je lui préparer un risotto ou bien préférait-elle la cuisine française ? Si moi je ne le savais pas, peut-être que la femme que j'avais croisé à mon réveil le savait. Je me dirigeais donc vers la chambre de ma patronne où je trouvai la femme entrain de changer les draps du lit. Je toussai pour signaler ma présence avant de lui dire :

La patronne et la rebelle (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant