Chapitre 34 - La Patronne

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Je m'étais levée tôt ce lundi matin car d'une part, j'avais pris du retard depuis vendredi et d'autre part, j'avais rendez-vous avec Kathryn Frazier, ma chargé de relation publique. Je la payais un prix d'or, mais elle était extrêmement efficace et j'avais complètement confiance en elle. 

Lorsque Kathryn rentra dans mon bureau de New York, je revêtis mon masque de femme d'affaires. J'allais avoir besoin d'elle, mais il était hors de question que je la supplie pour autant. Après tout, elle n'allait faire que le travail pour lequel je la payais. Kathryn était une femme chic, la quarantaine dépassée, et qui comme moi transpirait l'assurance. Elle avait le même goût pour l'esthétisme que moi et si elle n'était pas aussi calculatrice, j'aurai pu en faire une amie. Elle s'avança vers moi qui m'était levée de mon siège pour l'accueillir. Elle déposa négligemment son trend et son sac sur l'un de mes fauteuils avant de se pencher vers moi pour me faire une bise qui atterrit dans le vide.

- Maxime, ma chérie. Que me vaut un rendez-vous de si bonne heure un lundi matin ? Sais tu que j'ai dû déplacer bon nombre de mes rendez-vous pour être à New-York pour toi ?

- Bonjour Kathryn. Tu m'en vois désolée. Mais je pense qu'au regard du nombre de zéro qui figure sur les virements que je valide à ton nom, tu peux m'accorder ce petit sacrifice.

- J'aime travailler avec toi Maxime. Tu vas toujours à l'essentiel. Que me vaut ce rendez-vous ?

- J'ai rencontré quelqu'un mais avant de m'afficher à ses côtés, je veux être sûre que cela ne portera pas préjudice à mes affaires.

- Ma chérie, je suis ravie pour toi. Malheureusement, savoir l'une des femmes les plus courtisées enfin casée, tu feras forcément des déçus. Je ne peux pas faire de miracle.

- Kathryn, décevoir quelques hommes est le cadet de mes soucis.

J'avais attisé sa curiosité. Elle s'asseya sur le bord de mon bureau et me regarda avec un air on ne peut plus sérieux en croisant les mains sur la jupe de son tailleur Chanel, puis me dit avec toute la détermination dont elle pouvait faire preuve.

- Je t'écoute.

- Il se trouve qu'à Paris, j'ai rencontré quelqu'un qui a complètement chamboulé mon univers.

Elle me sourit et me dit :

- Ne dit-on pas que Paris est la ville de l'amour ?

- Si, sauf que pour moi, Cupidon m'a envoyé le coeur d'une femme.

Je la regardais, elle était la première, en dehors de ma mère et d'Hadrien, à le savoir et j'avais peur de sa réaction. Elle se leva et alla s'installer dans un des fauteuils en face de mon bureau. Puis elle me regarda et me dit :

- C'est du sérieux ? Es-tu sûre que ce n'est pas juste une expérience pour te sentir plus femme, genre crise de la trentaine ?

Elle accompagna le terme crise de la trentaine en faisant des guillemets avec ses doigts faisant par la même occasion tinter les bracelets à ses poignets.

- Tu crois que je t'aurais fait venir si c'était juste une expérience comme tu dis ?

- Très bien, alors parle moi d'elle et par pitié, ne m'annonce pas que c'est une serveuse que tu as croisé à ton restaurant préféré un jour de déprime. J'ai besoin d'avoir des arguments de vente.

- Non, elle n'est pas serveuse et je ne l'ai pas rencontré au restaurant. Hadrien l'a embauché pour être mon assistante à Paris.

- Tu te sépares d'Abby ?

- Non, pourquoi ça ?

- Je ne sais pas. Continues.

La patronne et la rebelle (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant