📰 Take the idol if you dare

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*Attrape l'idole si tu l'oses, en référence au jeu mobile "Temple Run". Que s'est-il passé avant que le protagoniste du jeu ne parvienne à voler l'idole et ne se fasse pourchasser par son gardien ?

Les petits cailloux dispersés le long du chemin sinueux que je suivais crissaient sous mes pas. Un vent léger soufflait en faisant bruisser les feuilles des arbres autour de moi, contrebalançant la lourde chaleur apportée par le soleil.

La pente s'inversa, je gravis une petite côte et débouchai sur un promontoire rocheux, belvédère surplombant toute la vallée.

Je m'approchai du rebord. A mi-hauteur de la falaise se trouvait une petite plateforme herbeuse, accrochée au-dessus du vide.

Je sentis mon cœur accélérer. C'était là. Je dépliai ma carte pour m'assurer que j'étais bel et bien au bon endroit.

Il n'y avait aucun doute possible, constatai-je en étudiant les tracés de la carte, observant les courbes de niveau et en les comparant au paysage que j'avais sous les yeux. Je me tenais juste au-dessus de l'entrée de la grotte.

Je me délestai de mon sac, que je déposai sur une pierre à côté de moi, et m'étirai un moment. Mon cœur battait la chamade et la tête me tournait tant j'étais excitée et apeurée.

Est-ce que je m'apprêtais réellement à faire ça ?

Oui. Bien sûr que oui. Je n'avais pas passé tant de temps à me renseigner et à tout préparer pour flancher maintenant.

Je sortis avec fébrilité de mon sac diverses affaires dont j'aurais besoin une fois en bas. Avisant un arbre non-loin, je me saisis d'un gros rouleau de cordage et l'y accrochai fermement.

Mes mains tremblaient alors qu'elles répétaient des gestes pourtant déjà accomplis des dizaines de fois, jusqu'à les réaliser impeccablement.

Je vérifiai une dernière fois mon nœud, la solidité de la corde et l'ajustement de mon baudrier. Tout était bon.

Je rangeai à l'intérieur de ce dernier les quelques affaires que j'avais préparées et me dirigeai vers la falaise, mes mains moites – mais heureusement gantées – fermement agrippées à la corde.

Je basculai dans le vide et entamai la descente.

Alors que je me laissai glisser petit à petit, le paysage se dévoila à mon regard d'une manière spectaculaire : je surplombais toute la forêt. Le soleil, presque au zénith dans le ciel, teintait son feuillage émeraude de milliers de paillettes dorées qui brillaient, tel un tapis tissé de mille et une pierres précieuses.

Le vent faisait glisser les nuages sur la voute céleste, les étirant telles des plumes gigantesques dans une mer d'azur.

Avant même de m'en rendre compte, mes pieds touchèrent terre. J'avais atteint la corniche.

Je me détachai de la corde, qui resta suspendue dans le vide, et fis face à l'ouverture béante de la grotte. Quelques stalactites pendaient au bord de cette gueule ouverte sur l'enfer, et le mince ruisseau qui en dégoulinait m'évoquait un filet de bave visqueux et nauséabond.

J'en franchis l'entrée. La température baissa brutalement, me donnant la chair de poule.

J'allumai ma lampe torche sans laisser le temps à mes yeux de s'habituer à la pénombre ambiante. Mes pieds s'enfoncèrent dans une matière spongieuse et glissante, remplaçant la pierre.

De temps à autre, une goutte d'eau tombait dans une flaque, l'écho amplifiant le son produit et l'entraînant le long des cavernes successives.

Prudemment, j'avançai dans ce caveau tellurique, qui n'avait pas été visité depuis bien longtemps.

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