Chapitre 11

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Bobby était nerveux, il était devant la chambre d'hôpital de Buck. Il prit de longues inspirations avant de souffler pour se détendre. Il appréhendait une mauvaise réaction de la part du blond malgré qu'il ait accepté de le voir.

Se sentant prêt, il frappa avant d'entrer.

- Bonjour fils.

- Bobby ...

Son fils de cœur tendit sa main droite, qui était toujours attachée, vers lui.

Il s'approcha en vitesse pour lui prendre.

- Je suis désolé de t'avoir repoussé à mon réveil, mais je ... je ...

- Je sais, je sais aussi que tu as eu peur de nos réactions par rapport à ton journal.

- Oui.

- Tu n'as pas à t'excuser Buck, c'est à moi, à nous tous de nous excuser. Nous n'avons pas vu ta souffrance, nous avons lu ton journal sans ton autorisation, mais sache que de l'avoir fait nous a ouvert les yeux.

De sa main droite, il caressa les cheveux courts du blond.

- Il y a des choses que je dois te dire.

Il détacha la main droite de Buck pour pouvoir mieux la tenir.

- Quand tu m'as avoué que j'étais l'une des personnes les plus importantes pour toi, je n'ai rien répondu car ma gorge était trop serré par l'émotion pour le faire. J'ai été très touché de t'entendre dire ça. Si je ne t'ai pas répondu après coup, ce n'est pas parce que je ne ressentais rien, mais d'une certaine façon, je me refusais d'admettre combien je t'aimais fils.

- Pourquoi ?

- Le jour où tu es arrivé à la caserne, ce matin-là, comme presque tous les jours, j'ai regardé une photo de ma femme et mes enfants, photos que j'ai fait vieillir pour mes enfants pour me donner une idée à quoi ils ressembleraient s'ils étaient toujours en vie. Quand tu es arrivé, j'ai eu un coup au cœur car tu ressemblais à mon fils Bobby Junior. J'ai été plus dur avec toi pour ça, mais peu importe comment j'étais avec toi, tu as tenu bon, tu as changé aussi, ne faisant plus de bêtises, pour devenir un très bon pompier. Je me suis assagi aussi en ce qui te concerne quand on a travaillé ensemble ce soir de pleine lune où il y a eu plusieurs accouchements à la suite.

- J'aurai pensé que c'était à l'histoire du ténia.

Il rit.

- Je préfère ne plus penser à cet épisode.

Il serra un peu plus la main de son fils de cœur.

- La première fois où j'ai vraiment eu peur pour toi en tant que fils, c'est quand le camion échelle t'est tombé sur ta jambe. Je suis venu face à Freddy pour toi. C'est vrai, que je culpabilisais, mais je ne suis pas seulement venu pour ça pendant tes séances de physiothérapie. Je voulais être là pour toi, comme un père le ferait, mais j'étais confus à l'époque, je me demandais si je te voyais ton Buck comme un fils, ou si je te voyais comme mon fils Bobby Junior, c'est pour ça que je ne montrais pas ce que je ressentais. Maintenant je sais que je ne vois pas Junior en toi. Ton acte, tes sentiments dans ton journal m'ont bien fait comprendre que j'ai failli te perdre sans que tu saches combien je t'aimais, que pour moi tu es mon fils. Tu peux douter, c'est normal, je ...

- Je t'aime aussi papa.

Son fils de cœur pleurait, il se leva puis il lui essuya les yeux avant de poser un baiser sur son front.

¤¤¤

May était venue voir Buck, ils étaient tous les trois. May faisait manger un morceau de pomme au blond.

- Je peux me servir May.

- Non, tu dois te reposer, puis je veux m'occuper de mon frère de cœur, je ne peux pas ?

Buck le regarda, il leva les mains, il ne voulait pas s'en mêler.

- Ce n'est pas ça May, mais ...

- Pas de mais. Ouvre la bouche.

Son fils de cœur le regarda une nouvelle fois.

- Elle ressemble à Ma' comme ça.

Il sourit à ses dires.

- Tu n'as pas osé dire ça ? S'offusqua May.

Pour réponse, le blond sourit juste avant d'ouvrir la bouche.

Quand il les voyait agir ainsi, il avait l'impression qu'ils avaient grandi en tant que frère et sœur et il se sentait entier avec ses deux enfants de cœur à ses côtés.


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