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Gabriel sentait la panique lui tordre le ventre.
Le regard de Jordan était fixé sur lui à travers le miroir.
Il ne pouvait pas lui dire la vérité, il ne voulait pas se montrer vulnérable devant quiconque, et encore moins devant son plus grand adversaire.
Son cerveau tournait à la vitesse de la lumière, tentant d'assembler des bouts de mensonges afin de créer une histoire crédible aux yeux de l'homme.
Il se levait finalement, pensant que le seul moyen de se sortir de cette situation était de fuir.
C'est tout ce que je sais faire, après tout.
La situation de la veille lui avait ouvert les yeux sur la personne qu'était réellement le président, mais cela n'enlevait pas la peur qu'il ressentait envers cet homme, au contraire.
Il ne voulait pas subir à nouveau ce qu'il s'était passé, il ne pourrait pas le supporter.
Cela signifiait également qu'il ne devait plus jamais être vu seul avec Jordan Bardella, parce que le simple fait que cet homme discute avec lui semblait mettre le président dans une colère noire.
Gabriel devait penser à son bien-être, et il ne pourrait être sûr de ne plus subir la colère d'Emmanuel que lorsqu'il aura mis des barrières entre lui et le plus jeune.
Il ne pouvait pas être amis avec lui, ou quoique ce soit d'autre.
Il récupérait son téléphone, le glissant dans sa poche avant d'entamer sa marche vers la sortie, ignorant complètement l'homme en face de lui.

"Monsieur Attal, je vous ai posé une question."

Gabriel aurait voulu lui répondre.
Il aurait tellement voulu fondre en larmes devant lui, lui expliquant toute la situation pour enfin se libérer d'un poids et espérer sortir du cercle vicieux dans lequel il était.
Il aurait vraiment aimé pouvoir le faire.
Mais c'était au dessus de ses forces, parce que la peur est le sentiment le plus dangereux qu'il est possible de ressentir.
Parce que l'emprise que le président avait sur son esprit depuis des années l'empêchait de penser par lui-même.
Il avait entièrement détruit sa conscience pour en reconstruire une à son image, et Gabriel ne pouvait lutter contre cela.
Alors il continuait sa marche, passant devant l'homme sans même une regard alors que celui-ci lui attrapait le poignet pour le retenir.
Et la boule au ventre que Gabriel ressentait semblait grossir, lui faisant retirer violemment son poignet de sa poigne, le regardant enfin, la panique visible dans son regard.

"Ne me touchez pas !"

Il haussait la voix, sans même pouvoir se contrôler, ce qui semblait surprendre l'homme en face de lui, qui abandonna immédiatement toutes tentatives de retenir l'homme physiquement.
Gabriel avait le souffle court, sortant rapidement de la pièce, immédiatement suivit par Jordan, qui ne comptait pas laisser le ministre s'en aller sans réponse.

"Monsieur Attal."

Pas de réponse.
Gabriel continuait sa marche, accélérant le pas en se dirigeant vers l'ascenseur, ne pouvant s'empêcher de regarder autour de lui.
Il ne devait pas être vu avec l'homme, où il subirait la même chose que la veille.
Il devait absolument s'éloigner de lui.
Appuyant frénétiquement sur le bouton d'appel de l'ascenseur dans le but de le faire arriver plus vite, il entendit l'homme arriver derrière lui.
Les portes n'avaient même pas eu le temps de s'ouvrir complètement que Gabriel se glissait à l'intérieur, appuyant sur un étage au hasard, n'étant absolument pas capable de penser clairement.
Il gardait les yeux rivés vers le sol, au bord des larmes face à la panique qu'il ressentait.
Il entendit l'homme retenir les portes, entrant dans l'ascenseur avec lui sans rien dire, attendant que les portes se referment.

"Monsieur Attal."

Gabriel fermait les yeux, tentant de garder sa respiration sous contrôle, des nausées le prenant à l'idée que cette situation ne revienne aux oreilles du président.
Ce qu'il s'était passé la veille tournait encore en boucle dans sa tête, et il ne pouvait pas subir ça une seconde fois.
Il entendit l'homme s'approcher d'un pas.

le poids du monde (EN RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant