Gabriel se trouvait en face de Jordan.
Il avait du mal à garder un visage neutre après ce qu'il venait de se passer entre eux.
Il ne pouvait empêcher la petite voix dans sa tête de parler, celle-ci lui répétait à quel point il se lançait dans quelque chose de dangereux.Le compte à rebours se lançait, l'enregistrement de l'émission commençant.
Il vit l'homme en face de lui sourire."Bonsoir, monsieur le premier ministre."
Gabriel se redressait sur sa chaise, tentant de ne pas laisser paraître quoique ce soit sur son visage.
"Monsieur Bardella, bonsoir."
Le débat commençait.
Malgré tout le désir que Gabriel ressentait pour l'homme.
Malgré tout ce qu'il lui faisait ressentir.
Il n'en oubliait pas son but.
Gagner."C'est complètement absurde."
Jordan sourit, penchant légèrement la tête sur le côté en observant Gabriel.
Le débat avait commencé depuis plusieurs minutes déjà."Vous m'avez dit exactement la même chose à notre précédent débat monsieur Attal."
Et ça le fait rire en plus ?
Gabriel sourit, ne se laissant pas décontenancer par la prestance de l'homme."C'est exact, tout simplement parce que vos idées n'ont absolument pas évoluées depuis. Elles restent absurdes, discriminatoires et complètement hors des valeurs de notre pays."
Il vit la mâchoire de l'homme se contracter, mais son visage ne changea pas.
Son sourire était toujours présent, bien que l'on pouvait deviner l'agacement dans ses yeux."Vous êtes mal placé pour parler des valeurs de notre pays, vous qui ne semblez pas voir la menace que représente l'extrême gauche, au point même de faire des alliances avec elle. Votre parti mens, vous êtes un menteur monsieur le premier ministre."
Gabriel haussait un sourcil, le fameux sourire en coin que Jordan avait déjà dit détester prenant place sur son visage.
Tandis que l'homme continuait son monologue, Gabriel prit l'initiative de le couper dans sa phrase."Quand je vous ai traité de menteur tout à l'heure vous avez dit que j'étais irrespectueux."
"En chef-"
Jordan le regardait, se stoppant dans sa phrase avant de sourire légèrement, le ton de sa voix faisant frissonner Gabriel.
"Un point partout."
Gabriel serrait le bord de la table entre ses doigts.
Il le fait exprès.
Bien que l'homme l'agaçait au plus haut point, il ne pouvait s'empêcher de sourire, puisque cela représentait la seule manière pour lui de ne pas laisser paraître l'effet que l'homme lui faisait.
Le débat durait, les deux hommes s'envoyant des piques toutes les deux minutes.
Mais ils ne pouvaient pas s'empêcher de se sourire mutuellement, rendant l'échange quelque peu étrange.La tension régnait, les deux le savaient, et pourtant, aucun d'entre eux ne cédait.
Ils se battaient tous deux férocement, défendant leurs arguments du mieux qu'il le pouvait.
Gabriel était tout de même convaincu qu'il menait la danse, et les mimiques de l'homme ne faisaient que le lui confirmer.
La manière dont sa mâchoire se contractait à chaque fois que Gabriel lui lançait une pique, la manière dont il ne faisait que changer de position sur sa chaise.
Gabriel perdait peut-être ses moyens lorsqu'il était trop proche de l'homme.Mais sur le terrain, il était celui qui dirigeait.
Et il ne pouvait pas en être plus fier.
Il se délectait des réactions de l'homme, de ses légers bégaiements lorsque Gabriel touchait un sujet sensible, de la manière dont il arrivait à ramener chaque sujet à l'immigration.
Le premier ministre était véritablement amusé par cet échange.
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le poids du monde (EN RÉÉCRITURE)
Romancede la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas, ou qu'un seul débat. cette histoire contient des sujets sensibles et matures, je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez, s'il vous plaît faites attention.