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Gabriel était en train de parler avec l'un des policiers.
La foule s'amassait autour de son appartement.
Je vais devoir déménager.
Il sentait l'anxiété revenir au galop, les flashs des journalistes l'éblouissant.

Il n'arrivait presque pas à répondre aux questions de l'agent, ses pensées se bousculaient.
Il n'était toujours pas remis de ce qu'il avait trouvé dans son appartement.
Il ne savait pas ce qu'il se passait, mais quelqu'un semblait vouloir le mettre en garde contre quelque chose.

Il avait l'impression de pouvoir toujours sentir l'odeur de cigarette, et cela le dégoûtais au plus haut point.
Si il y avait bien une chose pour laquelle il se félicitait, c'était d'avoir déposé Volta chez Elena deux jours plus tôt.
Il n'osait imaginer ce qui aurait pu lui arriver si elle était présente au moment des faits.

"Monsieur Attal, vous m'entendez ?"

La voix du policier en face de lui le ramenait à la réalité, le sortant de ses pensées.

"Oui, excusez-moi, je suis un peu perturbé."

"Ne vous excusez pas, c'est compréhensible. Est-ce que vous avez un endroit où aller pour la nuit ? Nous allons enquêter sur toutes les preuves disponibles dans votre appartement, et il serait plus prudent pour vous de vous éloigner d'ici."

Gabriel hochait la tête, sortant son téléphone, cliquant sur le contact de sa sœur.

"Oui bien sûr vous avez raison-"

Il fut coupé par le bruit puissant d'un moteur, suivit par quelques cris de surprise venant de la foule.
Tournant le regard dans leur direction, ses yeux rencontrèrent un homme qu'il pouvait reconnaître rien qu'à sa carrure.

Jordan.

Il était arrêté à seulement quelques mètres de lui, posant un pied à terre, ses yeux que Gabriel ne pouvait voir ne le quittant pas.
Il descendit ensuite de sa moto, attrapant un deuxième casque qui semblait accroché quelque part.

Gabriel était surpris.
Comment était-il au courant de ce qu'il s'était passé ?
Et surtout, il conduisait donc réellement une moto ?
Si la situation n'était pas aussi grave, Gabriel aurait pu trouver cela attirant.

Jordan attendait, fixant Gabriel, le casque dans sa main indiquant clairement à l'homme qu'il était venu pour lui, et qu'il ne repartirait pas sans lui.
Il était en colère, mais il voulait d'abord s'assurer que Gabriel avait un endroit où dormir.
Et il était absolument hors de question de le laisser chez n'importe qui, surtout pas après ce qu'il venait de se passer.

Gabriel s'avança, remerciant le policier et son équipe pour leur travail, marchant jusqu'à arriver devant Jordan.
Il avait envie de le serrer dans ses bras, la vue de l'homme suffisant à le détendre un minimum.
Mais il ne pouvait pas.
Parce que, bien que le casque et la tenue de Jordan cachait son identité, les journalistes ne se privaient pas de prendre leurs meilleurs clichés.

Il imaginait déjà les gros titres, alors autant ne pas aggraver la situation en enlaçant le plus jeune.
Il prit simplement le casque de ses mains, le remerciant d'un hochement de tête tandis que Jordan remontais sur sa moto, ne souhaitant pas s'attarder.

Gabriel monta derrière lui, ses deux mains se posant sur la taille de l'homme tandis que celui-ci démarrait, la foule s'écartant en entendant le bruit du moteur.

Jordan commençait à rouler, s'engageant sur la route, Gabriel sentant l'air remplir à nouveau ses poumons au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de la foule.
Il se permit de poser sa tête contre le dos de l'homme, ses bras se resserrant autour de sa taille tandis que la vitesse ne faisait qu'augmenter.

le poids du monde (EN RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant