Jordan se réveillait en sursaut.
Il n'avait plus souvenir de quand il s'était endormi.
Mais ce dont il se souvenait très bien était le cauchemar qu'il venait de faire.
Enfin, ce n'était pas réellement un cauchemar puisque la scène s'était bel et bien passée."Fume."
Il frissonnait, le souvenir de son paternel envahissant son esprit, les brûlures présentes sur son corps semblant se raviver.
"Tant que tu ne seras pas redevenu normal, tu subiras ce traitement."
Il s'approchait de lui, approchant le bout de sa cigarette de la bouche de son fils.
"Fume."
Jordan détestait l'odeur de la cigarette.
Il méprisait cela même.
La fumée qui envahissait ses poumons à chaque fois qu'il tirait sur le petit bâton de tabac semblait l'étouffer.
Mais il s'exécuta tout de même, ses lèvres se refermant autour de l'embout, prenant une légère bouffée de la fumée.
Il ne toussait plus, quand bien même sa gorge le piquait énormément.
Il était habitué.Ce n'est que lorsque l'homme se dirigea derrière lui que son cœur commençait à s'emballer, la panique envahissant tout son être.
Ça, il ne s'y habituerait jamais.
Lentement, l'homme approcha le mégot du dos de son fils, celui-ci serrant les poings d'avance face à ce qui allait se passer.
Et la douleur le frappa.
Cette douleur qu'il n'arriverait jamais à terrasser.
Cette douleur qui lui faisait presque perdre la tête.
Cette douleur qui lui faisait tant de mal physiquement, mais également mentalement."N'oublie pas que la raison pour laquelle tu subis ça est uniquement parce que tu ne veux pas te remettre dans le bon chemin."
Il écrasait un peu plus le mégot brûlant sur la peau de Jordan, le faisant hurler de douleur.
À chaque fois, il priait pour que son cri traverse les murs blindés de la pièce.
Mais jamais, jamais personne ne l'entendait.
Jamais personne n'entendait l'homme hurler si fort qu'il pourrait s'en briser les cordes vocales.Il était seul avec l'homme qu'il devait appeler "papa".
L'homme qui lui provoquait tant de souffrance.
L'homme qui était à l'origine de ses innombrables cicatrices.Et tandis que le mégot s'éteignait lentement sur sa peau, une cloque se formant déjà, se mêlant aux cendres, il sentit une simple larme couler sur sa joue.
Juste une seule.Jordan avait la respiration saccadée.
Les souvenirs étaient toujours vifs dans son esprit.
Il posait sa main à côté de lui, dans le but de se soutenir.
Mais celle-ci rencontra autre chose que le matelas.
Il tournait la tête, et son cœur faillit rater un battement.Gabriel.
Avec son cauchemar, il en avait presque oublié la présence de l'homme dans son lit.
Il sentit son cœur s'emballer, mais pas pour la même raison que deux minutes plus tôt.
Les souvenirs semblèrent se chasser d'eux-mêmes, l'image de l'homme endormi à ses côtés suffisant à le replonger dans l'idylle qu'il avait l'impression de vivre lorsqu'il était avec lui.Il se penchait légèrement, observant le visage de l'homme.
Il semblait tellement apaisé, rien à voir avec l'air tendu qu'il affichait en permanence le jour.
Ses sourcils n'étaient pas froncés, tous les muscles de son visages étant décontractés.L'envie était plus forte que sa raison, et sa main se levait de son propre chef, ses doigts effleurants la joue de l'homme.
Il était convaincu qu'il pourrait passer des heures à l'observer dormir.
Il vit l'homme papillonner des yeux, ceux-ci s'ouvrant doucement au contact de la main de l'homme sur sa joue.
Il le regardait, les yeux à moitiés ouverts.
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le poids du monde (EN RÉÉCRITURE)
Romancede la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas, ou qu'un seul débat. cette histoire contient des sujets sensibles et matures, je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez, s'il vous plaît faites attention.