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Jordan observait Gabriel.
Il l'observait, profondément endormi, ses yeux rougis par les pleurs.
Il avait vraiment eu de mal à le ramener chez lui, passant presque une heure à le calmer, avant d'en passer une autre à tenter de le sortir de l'état second dans lequel il était.

Son cœur souffrait.
Il souffrait de voir l'homme pour qui il ressentait tellement de choses dans cet état.
Il souffrait de voir que, même lorsqu'ils arrivaient à mettre leur adversité de côté, l'univers semblait leur barrer la route coûte que coûte.

Et surtout, quand bien même il était plus qu'heureux d'avoir Gabriel chez lui, la raison de pourquoi il était là le mettais dans une colère noire.
Il savait pertinemment qui était à l'origine de cela.
Et bien que la colère qu'il ressentait en ce moment était puissante, la peur prenait le dessus.

Parce que, pour la première fois depuis un moment, Jordan avait peur.
Il était même terrorisé de ce que son père pouvait faire à l'homme qu'il voyait allongé dans son lit.
Parce qu'il savait comment était son père, et il savait que rien ne l'arrêtait.
S'il s'écoutait, il emmènerait Gabriel loin d'ici, loin de la France et des dangers de leur relation.

Mais ce n'était malheureusement pas possible.

Sans pouvoir s'en empêcher, sa main se glissait sur la joue de son aîné, le bout de ses doigts effleurant la peau de l'homme comme s'il allait se briser.
Il était tellement fragile, et à la fois si fort.
En un sens, Jordan l'enviait un petit peu.
Lui qui n'avait jamais eu de contrôle sur sa vie, et qui compensait aujourd'hui en mettant tout en œuvre pour tout contrôler.
Lorsqu'il regardait Gabriel se battre avec autant de hargne contre tout ce qu'il vivait, lorsqu'il le voyait parvenir à garder un visage neutre en public quand bien même il venait de vivre les pires chose qu'il était possible d'imaginer.

Jordan était jaloux.
Évidemment, la jalousie était une émotion humaine, il ne pouvait pas la contrôler.
Mais cela ne l'aveuglait pas, il savait garder les idées claires.
Parce qu'il appréciait énormément Gabriel.
Parce qu'il savait ce qu'il endurait derrière les caméras, et qu'il n'avait pas à envier cela.

Il ne pouvait détacher son regard de son visage, ses traits marquant profondément son esprit.
Il ne voulait pas l'oublier.
Il voulait être sûr de retenir son visage pour toujours.

Il finit par se redresser, se levant du lit en jetant un dernier regard à Gabriel, sortant doucement de la pièce en se dirigeant vers le salon.

Il sortit son téléphone, ses doigts composant automatiquement le numéro qu'il aurait voulu ne jamais avoir à contacter de lui-même.
Son cœur battais à mille à l'heure, et il dû faire preuve d'un immense contrôle pour que ses mains ne se mettent pas à trembler.

Après plusieurs sonneries, cette voix qui hantais son esprit et lui donnait des frissons retentit.

"Jordan."

Jordan prit une légère inspiration, ne voulant pas s'attarder sur cet appel.

"Qu'est-ce que tu cherches."

"Je ne cherche rien d'autre que ton bonheur et ta réussite."

Un rire amer s'échappa de la bouche de Jordan.

"Et le fait de saccager la cuisine du premier ministre fait partie de cette quête ?"

"De quoi est-ce que tu parles ?"

Jordan sentait l'énervement monter de plus en plus.

"Ne joues pas à l'innocent avec moi. Tu me connais peut-être par cœur mais n'oublies pas que je te connais également, et même très bien."

le poids du monde (EN RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant