Chapitre 18

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Je recommençais à prendre mon cours sans prêter attention à Ronan. Je sentais très bien sa colère silencieuse à mes côtés. Il essayait de se calmer en gribouillant sur sa feuille, ses jambes n'arrêtaient pas de bouger. Il avait besoin d'évacuer cette tension qui l'habitait et il ne pouvait pas le faire. Cela me stressait de le voir aussi tendu. J'avais peur qu'il se mettre à crier dès la seconde où le professeur annoncerait la fin du cours. J'espérais que ce ne serait pas le cas.

Quand cela arriva, mon compagnon bondit sur ses jambes. Il me fit signe de prendre mon temps pour remballer mes affaires. Sa réaction me surpris. Et moi qui croyais qu'il allait se dépêcher de me sortir d'un lieu public pour pouvoir me passer un autre savon. Est-ce mon avertissement avait porté ses fruits ?

Il descendit l'amphi pour aller devant la chair du prof. Je restais un instant ébahi, jusqu'à ce qu'il sorte sa plaque. S'il avait voulu être discret, c'était loupé puisque je vis ce geste. Et si j'avais pu le voir, tout le monde aussi... J'espérais que personne n'avait remarqué qu'il était avec moi sinon les gens allaient poser des questions. Mais pourquoi avait-il fait cela ?

Hugo s'approcha de moi et me demanda :

- Alors ton cousin, il est flic ? Pourquoi il vient en cours avec toi ?

-En fait, il vit à l'autre bout du pays, et il est un peu plus vieux que moi. C'est la raison pour laquelle on ne se connaît pas trop. Mais il est venu pour les funérailles de mon père et il a prévu de rester dans le coin quelques jours, pour m'aider à gérer tout ça puisque je ne peux pas compter sur ma mère. Comme on avait que deux heures, il m'a demandé s'il pouvait m'accompagner et j'ai accepté.

Le mensonge m'était venu très facilement. Cela me fit mal de mentir, d'autant que c'était à un ami proche. Et dire que jusqu'à cet instant, je n'avais menti qu'aux démarcheurs téléphoniques pour me débarrasser d'eux... Je fini rapidement de plier mes affaires.

- Tu m'excuseras, il faut que je le rejoigne, on a un truc à régler encore... Bye Hugo. Salut Jasmine !

Lui dis-je avant de fuir loin avant de devoir mentir de nouveau.

Je récupérais mon « cousin » en bas. Il semblait un peu plus calme que pendant l'heure de cours. Quant à moi, je n'étais pas détendue du tout. Je ne cessais de me poser des questions sur les raisons qui avaient poussé Ronan à sortir sa plaque de police. Je n'arrivais pas à trouver de motif valable, et je n'étais pas certaine de vouloir savoir.

Nous prîmes la direction de la BU où j'avais réservé quelques ouvrages pour pouvoir travailler de mon appart'.

Je ne posais aucune question jusqu'à ce que l'on soit rentré. Et même là, je ne dis rien parce que Ronan avait attaqué le premier. C'était comme s'il avait réfléchi à la question pendant tellement de temps et qu'il attendait ce moment depuis mon cours. Je me sentis presque agressée.

- Alors comme ça je suis ton cousin ? Tu sais que tu n'as aucune famille Tegan !

-Et alors ? Je n'allais pas lui dire que j'étais en danger, si ? C'est le meilleur moyen pour qu'il pense que traîner avec moi c'est dangereux. Je ne veux pas que mes amis me couvent à cause de ces conneries...

-Ces conneries ??? Ces conneries comme tu dis, elles ont coûtées la vie de ton père et mettent la tienne en danger.

Je levais les yeux au ciel. Comme si je ne le savais pas. Je vivais ces événements de l'intérieur. Et je ne voulais pas entraîner mes amis dans ce bordel... Ne se rendiat-il pas compte que c'était bien suffisant comme cela d'avoir perdu mon père. Je devais déjà me battre pour arriver à avancer. Prévenir tout le monde que j'étais en danger ne ferait que m'immobiliser encore plus. Ils voudraient tous que je ne fasse plus rien, que je reste enfermée. Et je ne voulais pas de cela. Je voulais vivre ma vie !

Tegan, fille de flicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant