Chapitre 35

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Quand je repris conscience, je ne compris d'abord pas ce qu'il m'était arrivé. Je ne savais pas où j'étais. J'étais complètement perdue. Je pensais être encore dans l'appartement sécurisé avec Ronan avant que je m'aperçoive que j'étais dans un véhicule. En ouvrant lentement les yeux, je me rendis compte que j'étais dans le coffre d'une voiture. Comment avaient-ils pu me mettre dans une voiture sans être vus ? Je me posais la question avant de me rendre compte que j'avais choisi un hôtel dans un lieu presque désert de la ville. Ce n'était pas si étonnant finalement... J'étais la reine des bonnes idées... Mon plan que je pensais parfait jusqu'à maintenant était en fait pas terrible... Pourquoi il avait fallu que je tienne Del à l'écart de mon choix d'hôtel ? Si elle avait su, si j'avais gardé le contact avec elle, elle se serait rendu compte qu'il y avait un problème...

Je voulu me redresser mais je vis que ce n'était pas possible. Mes poignets étaient liés dans le dos avec des attaches. Je sentais la douleur les parcourir. Inconsciemment, je luttais depuis le début pour les détacher. Mais je devais arrêter...

Mes chevilles aussi étaient liées. Comme si j'allais pouvoir partir en courant du coffre, pensais-je cyniquement.

Je faillis me mettre à pleurer. Si seulement j'avais eu Ronan, tout cela ne serait pas arrivé... Il ne m'aurait jamais laissé sortir toute seule. Il m'aurait protégée... J'avais besoin de lui. Et cela me rendait malade... Plus le temps passait et plus je me rendais compte que je n'aurais jamais due prendre la fuite... J'étais la championne des mauvaises décisions... Mais ce n'était pas le moment de regretter. Et encore moins de révéler ma fragilité.

Je devais trouver une solution pour me sortir de là. Je ne savais pas du tout où je me trouvais. Je ne savais pas depuis combien de temps nous roulions et cela m'inquiétait. Allaient-ils me faire sortir du pays ? S'ils le faisaient, je savais que les chances qu'on me retrouve seraient mince, mais, sur un coup de chance, cela pourraient éventuellement fonctionner...

- Elle ne devrait pas tarder à émerger, cela fait un quart d'heure qu'elle comate, dit une voix grave.

- Encore heureux ! On ne va pas tarder à arriver, on va pas la porter en plus cette petite pute !

J'avais ma réponse. J'étais un peu soulagée. Si on restait à proximité de la ville, j'aurais plus de chance, non ? Ils étaient surveillés. Peut-être que l'équipe de mon père me verrait et ils viendraient me sauver. La peur me vrillait le ventre. C'était la première fois que je me retrouvais dans une situation aussi terrible. Personne ne savait qu'il m'était arrivé quelque chose... J'étais mal... Dans un dernier sursaut de combativité, je tentais, encore et encore de lutter contre les attaches. Si je pouvais me détacher, je pourrais peut-être espérer battre les trois hommes qui m'avaient enlevés et prendre la fuite. Je devais me battre. Même si j'étais persuadée que je n'avais aucune chance...

La voiture, qui semblait, depuis quelques minutes, être sur une route cahoteuse, pilla d'un coup. Mon corps se trouva propulsé vers l'avant, et percuta la paroi en face de moi. Je laissais échapper un gémissement de douleur. Je ne sentais plus mon épaule.

- Tu vois, elle s'est réveillée ! Pas besoin de la porter, elle pourra marcher. Ou ramper. Ça pourrait être drôle de la faire ramper.

Un rire sadique retentit dans l'habitacle. Je frissonnais de peur.

- Nick ! Cela suffit ! Tu gardes ton sadisme pour toi !

Tiens tiens, j'avais un ami dans le lot ? J'en doutais, mais c'était presque comique de les voir se déchirer. Je les entendais se disputer, même si leurs voix me paraissaient de plus en plus éloignées. Allaient-ils m'abandonner dans le coffre de cette voiture ? Pitié non... Je commençais à manquer d'air.

Tegan, fille de flicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant