La Vipère Blanche

Chapitre 11 : Mission accomplie.

Six jours plus tard, Jeudi, 18h

Voilà presque une semaine que je n'ai pas vu ni la vipère blanche, ni sa petite équipe. Comme demandé, je lui ai laissé le temps qu'elle réclamait pour soigner ses brûlures.

Je me retrouve au fond d'un parking souterrain dans lequel elle m'a donné rendez-vous. Adossé contre la portière avant de ma voiture, j'observe cette camaro noir venir se garrer devant moi.

La Vipère Blanche en sort. Son visage calciné a cicatrisé presque entièrement mais il sera marqué à vie. C'est d'ailleurs un miracle que son œil n'est rien subi.

– La plus incroyable des criminels est de retour inspecteur! s'exclame-t-elle en venant vers moi.

– Et avec modestie en plus. dis-je en levant les yeux au ciel.

– Alors dis moi. Quel est le plan?

– Demain, entre 18h et 19h Steve ira courir sur son trajet habituel que j'ai appris par cœur. À ce moment nous le suivrons et tendrons une embuscade à l'imposteur. Car je suis sûr et certain qu'il s'en prendra à lui à ce moment-là, le seul moment où il est seul. Expliquais-je à ma partenaire qui semble boire mes paroles.

– Et bien, je vois que l'un d'entre nous a fait ses devoirs. ricane-t-elle.

– Comment veux-tu qu'on procède pour l'attaquer?

– Je m'occuperais de lui, après tout ça me concerne personnellement. Pendant ce temps tu resteras caché à proximité, en sécurité. Je ne voudrais pas que tu frôles encore la mort à cause de moi.

– Depuis quand tu t'inquiètes pour moi vipère? demandais-je sur un ton ironique.

Elle me lance un regard meurtrier et soupire bruyamment.

– Ensuite tu l'arrête, je me casse et t'appel tes petits collègues.

– Bien, nous ferons comme ça alors. dis-je en ne pouvant pas empêcher mon regard de se poser sur les bandages que révèle sa manche en partie levée. Elle le remarque et cache de nouveau son bras gauche.

– Tu ne penses pas que c'est un peu trop risqué en vu de ton état? lui demandai-je.

– Non, pas pour simplement arrêter l'un de mes plus grands fans. Je n'aurais pas besoin de me battre. me répond-t-elle en toute tranquillité.

Malgré ses tentatives pour me rassurer, une boule de stress se crée dans mon ventre, rendant mon corps douloureux et inconfortable. En y repensant je ne suis pas en meilleur état qu'elle, et puis en y repensant, je crains que ce stress soit en réalité de la culpabilité.

Le lendemain, 18h20

Dans ma voiture, nous suivons Steve à l'aide d'un traceur GPS que j'ai soigneusement mis dans sa coque de téléphone. Il court en direction d'un quartier très peu fréquenté à cette saison car ce sont tous des logements en location saisonnière.

– D'après mon expérience de mercenaire, notre imposteur va sans doute attaquer lorsqu'il entrera dans ce quartier. Elle s'arrête et observe l'endroit en vue sattelite sur son téléphone. Il s'est posté ici. dit-elle subitement en montrant un immeuble que nous ne pouvons pas apercevoir de là où nous sommes.

Je la regarde en fronçant les sourcils. Elle a annoncé ça avec assurance comme si c'était évident.

– Comment peux-tu en être aussi sûr?

– La connaissance du métier. Il a beau être jeune, il est évident qu'il connaît les méthodes de mercenaires, surtout celles auxquelles j'ai eu recours.

– Bien, je te fais confiance alors. Qu'est-ce que tu proposes?

– On en reste au plan d'origine, je ne veux pas m'être habillée si mal pour rien. râle-t-elle en recouvrant sa tête avec la capuche de son sweat gris.