La Vipère Blanche

Chapitre 15 : La descente aux enfers

J'ai laissé complètement de côté l'existence de Vipère, me focalisant sur mon présent avec ma famille. C'est une bonne chose d'après ma psychologue, elle dit aussi que j'ai fait de gros progrès sur le contrôle de mes obsessions. L'arrêt du travail est ce qui m'a le plus aidé.

Voilà un bon mois que je suis enfin un père présent pour ma fille. La relation avec ma femme reste encore assez compliquée, le manque de communication en est la cause. Malheureusement je ne suis pas encore prêt à parler des choses qui l'inquiètent. De plus, elle n'a pas vraiment été une aide lorsque j'essayais d'oublier la vipère.

Aujourd'hui, nous allons commencer le déménagement dans notre nouvelle maison. Marquant un nouveau départ je suppose. Rachel n'a jamais été aussi heureuse que lorsqu'elle a appris que j'avais tout organisé, de la recherche de maison, à l'organisation du déménagement. J'ai fait de mon mieux pour alléger sa charge mentale.

J'ai fini par choisir la première maison que nous avions visitée avec Steve. Toutes nos affaires ayant survécu à l'incendie sont enfin dans notre nouveau chez nous.

– Alors, voilà ton nouveau bureau. soupire Rachel, tandis que je tente de monter mon bureau.

J'ai viré l'ancien meuble, qui me mettait bien trop mal à l'aise à cause du souvenir que j'ai de mon dernier bureau.

– Oui. Pourquoi un si gros soupire? Je l'ai monté à l'envers? demandais-je ironiquement.

– Non du tout. Mais je me demandais simplement à quoi il allait te servir.

Je pose mon tournevis et redresse mon regard vers elle.

– C'est fini Rachel, tu n'as plus à avoir peur. Ce bureau me servira professionnellement tout simplement. Je n'irais plus sur le terrain alors dis toi juste qu'à présent je suis dans l'administratif, si ça peut t'aider à mieux dormir.

Alors qu'elle allait rétorquer, Laura pointe le bout de son nez et déambule jusqu'à moi.

– Tu viens aider papa, ma princesse. dis-je en ouvrant mes bras.

Elle vient contre moi et attrape le tournevis.

– Ne joue pas avec ça. s'agace sa mère.

Je lui lance un regard méprisant, et attrape la main de ma fille.

– Regarde je vais te montrer comment on fait ma chérie. m'enthousiasmais-je en dirigeant sa petite main pour qu'elle tourne la visse dans le bois clair du bureau.

Rachel a simplement soupiré avant de nous laisser. Ma relation avec ma femme est devenu étrange, parfois j'ai peur que l'amour se soit dissipé. Ma thérapeute dit que ce n'est qu'une passe, que nous avons tous besoin de nous remettre de cet épisode difficile de notre vie, à notre rythme. Pour le moment je me concentre sur ma fille, je veux la voir heureuse, être là pour elle et lui apporter tout l'amour dont elle a besoin...

– Alors, comment vas-tu en ce moment? me demande Molly, que j'ai rejoint au parc il y a peu.

Nous sommes assis sur un banc, face à un petit lac, reflétant dans son eau claire le couché du soleil. Il fait frais ce soir, mais la brise d'automne n'a pas l'air de déranger mon amie qui porte une longue robe marron en toile.

– C'est plutôt à toi que je devrais demander ça.

– Tu sais, j'aimais Diego, pourtant une partie de moi refusait de s'y attacher, comme si j'avais toujours su qu'il n'était pas sincère. Le plus dur lorsque la vérité a éclaté, a été de te pardonner. Jamais je n'aurais pu m'imaginer que toi tu me cacherais une telle chose.

– Pourquoi m'avoir pardonné alors?

– Parce que bien avant que tu viennes t'excuser, j'ai compris ton agissement. Et finalement, si j'avais été à ta place, j'aurais fait la même chose.