Chapitre 19 (fin)

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Gabriel

Je ne sais pas si c'est le cadre enchanteur, les vacances ou notre brève dispute, mais l'ambiance est électrique lorsque nous rejoignons notre chambre. Je crois que je ne l'ai jamais autant désiré qu'à cet instant.
Non, je sais pourquoi il y a cette tension dans l'air.
Quand il m'a dit qu'il m'aimait, même par inadvertance, j'ai senti mon cœur faire un saut périlleux dans ma poitrine. C'est comme si un poids invisible se levait sur nous. L'euphorie du début de relation prend une tournure différente, comme si elle était sans fin. C'est étrange comme de simples mots peuvent avoir plus d'impact que des milliers de gestes et d'attention. Comme si savoir par son attitude qu'il m'aime n'avait pas la même saveur que de l'entendre de sa bouche. Pourtant les actes ont plus de valeur que les mots. Quoi qu'il en soit, j'ai l'impression dès à présent que plus rien ne peut se mettre en travers de notre chemin.
Je goûte sa peau, de ses lèvres à son torse en passant par cet endroit dans son cou qui le fait frissonner. Mes doigts caressent inlassablement son corps, tandis que ses mains se perdent dans mes cheveux pour en réclamer toujours plus. L'entendre gémir ne fait que briser mes dernières barrières. Je veux l'entendre encore et encore laisser échapper ce son si excitant. Il me laisse le faire basculer sur le lit, allongé, avant de le rejoindre. Je reprends possession de sa bouche, une main sur sa joue. Je caresse de mon pouce ses lèvres rougies par mes baisers, et je me retiens de jouir dans mon short lorsqu'il enroule sa langue autour de mon doigt. Je suis des yeux sa main qui explore le bas de mon corps, avant de capter son regard fiévreux.
Il est dans le même état que moi.
Prendre conscience de ce désir qui brûle dans nos veines me fait durcir un peu plus. Je n'en peux plus. Nos baisers deviennent de plus en plus sauvages, de moins en moins doux.
"Redis-le", m'ordonne-t-il avant de me faire basculer sur le dos pour s'étendre sur moi.
"Je t'aime.
-Encore.
-Je t'aime, Jordan."
Mes paroles ne sont que des murmures tant je suis essoufflé par le besoin pressant de ne faire qu'un.
"Putain... moi aussi je t'aime Gabriel."
Ses mots...
Nos vêtements disparaissent rapidement, laissant enfin place à l'osmose. Un moment hors du temps où nous laissons l'amour et le désir prendre entièrement possession de nous. C'est délicieux, exquis.
Je sais à cet instant même que je ne pourrai jamais être plus heureux que maintenant. Lui et moi, loin du monde, nos souffles se mêlant dans l'air marin, nos cœurs battants à l'unisson.

La vie saura mettre notre couple à l'épreuve, mais pour l'heure je ne retiens qu'une chose : j'ai bien fait de me tromper de loge ce jour-là, et surtout d'aller le confronter après le débat.

Après le débatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant