open waves

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Pourquoi Faizin m'avait-il sauvé la vie ? Rien ne serait plus jamais comme avant. La douleur était toujours là, brûlante, insupportable. Chaque jour qui passait semblait être une nouvelle bataille, un nouveau fardeau à porter.

Les jours suivants, Faizin restait constamment à mes côtés, refusant de me laisser seule. Il me regardait avec des yeux remplis de tristesse et de peur, craignant que je ne tente de nouveau de m'échapper de cette vie.

- Iris, je suis désolé. Je ne peux pas te laisser partir, murmurait-il souvent, les larmes aux yeux.

Je comprenais son inquiétude, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde amertume. La vie me semblait une prison, et même la présence réconfortante de Faizin ne pouvait apaiser cette sensation d'étouffement.

Un soir, alors que nous étions assis en silence dans le salon, Faizin tenta de me parler de l'avenir, des projets que nous avions, des enfants que nous aidions. Mais ses mots se perdaient dans le vide qui m'habitait.

- Iris, tu as tant à offrir. Tu es une source de lumière pour tant de gens, dit-il doucement.

Je le regardai, les yeux pleins de larmes, et secouai la tête.

- Faizin, je ne suis qu'une coquille vide. Chaque jour, je porte le poids de cette douleur, et je ne sais pas combien de temps encore je pourrai tenir.

Il me prit la main, la serrant avec une douceur infinie.

- Je suis là pour toi, Iris. Nous trouverons un moyen de surmonter cela ensemble.

Mais les mots ne suffisaient pas. La nuit suivante, les souvenirs d'Alex m'assaillirent avec une force dévastatrice. Je revoyais son sourire, ses yeux, chaque moment passé avec lui. Les larmes coulaient sans fin, et je me sentais noyée par le chagrin.

Je pleurais en dormant.

Je sortis de la maison, errant sans but sous le ciel étoilé. Les rues étaient désertes, silencieuses. Je m'assis sur un banc, les bras autour de moi, essayant de contenir les sanglots qui secouaient mon corps.

- Pourquoi ? murmurai-je à la nuit. Pourquoi ai-je survécu ?

Aucune réponse ne vint. Seul le silence oppressant de la nuit. Le monde continuait de tourner, indifférent à ma douleur. Les gens vivaient leur vie, heureux ou malheureux, tandis que je restais enfermée dans ce cycle de souffrance.

Les jours se transformèrent en semaines, et malgré les efforts de Faizin et de ceux qui m'entouraient, la douleur ne s'atténuait pas. Je voyais la préoccupation dans les yeux de Faizin, la fatigue sur son visage. Il portait aussi une partie de mon fardeau, et cela me brisait le cœur.

Un soir, alors que nous étions assis en silence, je pris sa main.

- Faizin, je suis désolée de te faire subir tout cela. Tu mérites mieux.

Il secoua la tête, ses yeux brillants de larmes.

- Iris, je ne veux pas que tu partes. Tu comptes tellement pour moi, pour nous tous. S'il te plaît, ne perds pas espoir.

Les mots étaient là, mais mon cœur restait lourd, brisé. Chaque jour était un combat, une lutte pour trouver une raison de continuer. Et malgré l'amour et le soutien de Faizin, je me demandais si je trouverais un jour la paix.

La nuit était noire et silencieuse. Je me levai, m'éloignant doucement de la maison. Le monde semblait endormi, indifférent à ma peine. Je marchai jusqu'à la plage, où les vagues murmuraient doucement sous la lune.

Je me tenais là, les pieds dans l'eau, regardant l'horizon. La douleur était insupportable, et le poids du chagrin me poussait vers l'abîme. Mais au fond de moi, une petite lueur de vie persistait, refusant de s'éteindre.

Faizin m'avait sauvé la vie, mais je devais trouver la force de me sauver moi-même. Sous le ciel étoilé, je fis une promesse silencieuse : un jour, je trouverais la paix, pour moi-même, pour Faizin, Mais ce jour-là, je ne pouvais que pleurer, laissant les vagues emporter mes larmes dans leur danse éternelle.

Je savais qu'il ne pourrait pas comprendre pleinement la profondeur de ma douleur, mais je savais aussi qu'il ferait tout pour m'aider à la surmonter. Alors que je restais là, figée dans ma détresse, il s'approcha lentement, posant une couverture autour de mes épaules tremblantes.

- Iris, il fait froid. Viens, rentrons à la maison.

Je le regardai avec des yeux rougis et fatigués. Les larmes coulaient toujours sur mes joues, chaque goutte semblant porter le poids des années de chagrin. Je savais qu'il avait raison, que retourner à la maison serait un début, un petit pas vers la guérison. Mais la route semblait tellement longue et sinueuse.

Je me levai avec difficulté, et Faizin me prit doucement par le bras, m'aidant à marcher jusqu'à la voiture. La promenade sur la plage avait été une épreuve, mais chaque pas vers la maison était un pas vers un futur incertain.

De retour chez Faizin, il alluma une lumière douce et prépara une tasse de thé chaud. Il m'encouragea à m'asseoir sur le canapé, me recouvrant avec un plaid. Sa gentillesse était déchirante dans son authenticité. Il se glissa à côté de moi, me tenant la main.

- Iris, je sais que tu te sens perdue en ce moment. Et je comprends que la douleur te semble insurmontable. Mais il y a encore des jours à venir, des moments à vivre.

Je serrai sa main dans la mienne, cherchant un réconfort dans ce geste simple. Les mots de Faizin résonnaient, mais la douleur était toujours aussi présente.

- Je suis désolée, Faizin. Je sais que je t'ai entraîné dans ce tourbillon. Je me demande si je pourrai vraiment aller de l'avant.

Il me regarda, ses yeux empreints d'une profonde compassion.

- Iris, il n'y a pas de mal à se sentir perdu. La douleur est réelle et il n'y a pas de honte à la ressentir. Ce que je sais, c'est que nous traverserons cela ensemble. Et peu importe combien de temps cela prendra, je serai là pour te soutenir.

La chaleur de la tasse de thé réchauffait mes mains, et je laissai mes pensées dériver. Faizin, toujours à mes côtés, était un pilier dans cette tempête déchaînée. Ses paroles et sa présence apportaient un baume léger à ma douleur.

La nuit avançait lentement, et je me laissai envelopper par la douceur et la chaleur du foyer.

Les pensées d'Alex restaient présentes, mais, pour la première fois depuis longtemps, je me sentis un peu moins seule dans ma peine.

Avec le temps, je savais que je devrais affronter la réalité de ma douleur, et que la guérison serait longue et difficile. Mais dans cette nuit sombre, entourée de la compassion de Faizin, j'eus un petit moment de répit. Peut-être que, même si la route serait parsemée de défis, je pourrais trouver un semblant de paix, un jour.

Pour l'instant, je me concentrai sur chaque petit pas, chaque respiration, en espérant qu'un jour, la douleur se dissiperait et que je pourrais retrouver une étincelle de joie. La mer avait refusé de m'emporter, et peut-être que ce refus était un signe que la vie, malgré sa cruauté, avait encore quelque chose à offrir.

The end
Bisous , Forget me not.🌸

Forget me not Où les histoires vivent. Découvrez maintenant