Forget me not

Jenny

Le jour d'après, le directeur me convoqua dans son bureau pour une urgence qu'il refusait d'expliquer. Sentant que quelque chose n'allait pas, j'avais demandé à mes avocats de m'accompagner.

En arrivant, je vis une femme plutôt grande, vêtue d'une espèce de fourrure, accompagnée elle aussi de ses avocats.

- Bonjour, madame. Asse-

- C'est vous qui avez fait pleurer mon fils ? coupa-t-elle brusquement.

- Vous êtes qui ? rétorquai-je, reprenant le ton hautain qu'elle utilisait.

- Vous avez fait pleurer mon fils.

C'était donc la mère de Halik.

- Votre fils a frappé Harim.

- C'est lui qui l'a cherché.

- Votre fils est mal éduqué, lâchai-je, la faisant devenir rouge de colère.

- Puis-je savoir votre nom ? Demanda t-elle, d'un air confiant.

- Iris Sun, dis-je, d'un air assuré.

Un sourire malicieux se dessina sur son visage.

- Iris, comme on se retrouve.

Son visage me semblait familier, mais je n'arrivais pas à le placer.

- Iris, tu ne me reconnais pas ?

- Non.

- Jenny.

Oh putain.

Les souvenirs déferlèrent comme une vague, m'étouffant presque. Jenny, ma rivale, celle qui m'avait volé celui que j'aimais et qui m'avait menacé de mort . Le choc de la voir ici, maintenant, me laissait sans voix.

- Que fais-tu ici, Jenny ? demandai-je, tentant de reprendre contenance.

- Je vis ici et devine quoi, Halik est mon fils.

Halik était sûrement son fils d'une première union.

L'ironie de la situation était trop forte. Non seulement nos enfants étaient ennemis, mais nos chemins s'étaient croisés , cette fois-ci à travers eux.

- Je vois que rien n'a changé chez toi, toujours aussi tyrannique, dit-je, un sourire narquois aux lèvres.

Nos avocats, assis en silence, regardaient l'échange, prêts à intervenir. Le directeur, visiblement mal à l'aise, tentait de calmer la situation.

- Mesdames, s'il vous plaît, calmons-nous et trouvons une solution pour nos enfants, dit-il, d'une voix apaisante.

- Sortez, sortez et laissez-moi seule avec elle, ordonna Jenny.

Tout le monde s'exécuta. Seuls restèrent Jenny et moi dans le bureau.

- Qu'est-ce que tu me veux, Jenny ?

- Tu sais très bien.

- Non, je ne sais rien.

- Eh bien, laisse-moi te montrer.

Soudainement, elle appela deux hommes habillés en noir. Ils m'embarquèrent, me mettant un sac sur la tête.

Qu'est-ce qu'il se passait ? Je ne comprenais rien.

J'entendais mes avocats crier de me relâcher, mais personne ne pouvait rien faire face à elle.

Je fus jetée dans une voiture. Les minutes semblaient des heures, le sac sur ma tête amplifiait ma peur et mon désespoir. La voiture s'arrêta enfin, et on me traîna dehors. Le sac fut arraché de ma tête, et je me retrouvai face à Jenny, dans un entrepôt sombre.