Forget me not

Letter

Nous étions arrivés au Canada quand l'hiver toucha à sa fin. Rapidement, il laissa place à l'automne. Harim était toujours fasciné par tout ce qui l'entourait.

J'avais engagé une préceptrice qui s'occupait très bien de lui. Il s'était plutôt bien adapté à cet environnement.

Mais quand l'hiver fut fini, nous avons déménagé dans mon ancien appartement.

Ça faisait des années que je n'y étais pas retournée...

J'appréhendais.

J'avais demandé à la préceptrice d'Harim , Anna , de l'emmener faire des courses pour ses fournitures scolaires, sa rentrée approchant à grands pas.

Je me dirigeais vers mon ancien appartement, à l'arrière de ma voiture conduite par Jack, mon chauffeur. Je me voyais passer dans cette rue comme un fantôme errant. Chaque coin de rue, chaque bâtiment évoquait des souvenirs, certains doux, d'autres plus amers.

Arrivés devant l'immeuble, je descendis lentement de la voiture. L'appartement était situé au dernier étage, offrant une vue panoramique sur la ville. Je pris une profonde inspiration avant d'entrer dans le hall. Le concierge, un visage familier, me salua avec une surprise mêlée de chaleur.

- Ça fait longtemps, dit-il avec un sourire.

Je lui répondis par un sourire hésitant et pris l'ascenseur jusqu'à mon étage. Les portes s'ouvrirent sur un couloir immaculé. En arrivant devant la porte de mon ancien appartement, je marquai une pause, la main tremblante sur la poignée.

Finalement, je tournai la clé et poussai la porte.

L'intérieur était presque exactement comme je l'avais laissé, une capsule temporelle de mon passé.
Le salon spacieux, les grandes fenêtres, les meubles élégants, tout était en ordre mais chargé de souvenirs.
Je parcourus lentement chaque pièce, effleurant les surfaces, chaque objet ravivant des souvenirs.

En entrant dans la chambre, je m'arrêtai devant un miroir. Mon reflet semblait étranger, comme si j'étais une version différente de moi-même depuis la dernière fois que j'avais été là.
Tant de choses avaient changé. Je m'assis sur le bord du lit, repensant aux moments passés ici, aux rêves et aux peurs.

Mon téléphone vibra, interrompant mes pensées. C'était un message de la préceptrice : « Harim a choisi ses fournitures et nous sommes en route pour rentrer. »

Je me levai, décidée. Cet appartement devait redevenir un foyer chaleureux pour Harim. J'allais y apporter des touches de notre vie actuelle, des photos, des objets qui rappelleraient nos moments heureux ensemble.

Je passai le reste de la journée à organiser, à nettoyer, et à préparer la chambre de Harim. En déballant ses affaires, je trouvai un dessin qu'il avait fait de nous deux, avec la légende « Ma famille ». Les larmes me montèrent aux yeux. Harim m'avait donné une nouvelle famille, un nouveau but.

Quand Harim arriva avec la préceptrice, il courut vers moi, excité de me montrer ses achats. Je le pris dans mes bras et lui montrai son nouveau chez-lui. Il regarda autour de lui avec curiosité, puis un grand sourire illumina son visage.

- C'est notre maison maintenant, n'est-ce pas, tata ? demanda-t-il.

- Oui, Harim, c'est notre maison, répondis-je, le cœur léger.

Harim hocha la tête avec enthousiasme et se mit à explorer son nouveau domaine. En le regardant, je savais que, malgré les défis et les incertitudes, nous étions prêts à affronter l'avenir ensemble.

- Anna, emmenez Harim découvrir et décorer sa nouvelle chambre.

Pendant que je déballais les affaires, quelqu'un toqua à la porte.