crise de nerfs

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Tout allait si vite dans ma tête. Je ne comprenais plus rien. Ma mère rougi, honteuse. Ses yeux devenaient vitreux tandis que les miens regardais chaque petit recoin de la pièce. Elle me jeta un regard désolé.

Je sortis du bureau et claquai le porte derrière moi. Je descendis l'escalier en courant. Pris mes clef, mes chaussures et mon téléphone et partis. De la tristesse, de la colère, de l'incompréhension. Une boule au ventre ne me lâchait plus, des larmes coulaient sans s'arrêter le long de mes joues. Je marchai, sans savoir où j'allai, je marchai c'est tout. Mon téléphone ne cessait de vibrer. Ma mère m'envoyait des messages, m'appelait mais il était hors de question que je lui réponde. Elle m'avait menti, elle avait tromper mon père. C'était un monstre. « j'ai rencontré Anthony il y a quelques mois » disait-elle alors qu'elle avait eu un enfant de lui. J'avais envie de hurler. J'attrapai mon téléphone dans ma poche et cliquai sur le prénom de Corentin. Je l'appelai. Le « biiiip » d'attente résonna quelques fois ce qui fit battre mon cœur avant que j'entende la voix qu'il me fallait.

- Allô princesse ? Ça va ?

Comme je ne répondais pas il continua.

- Quelque chose ne va pas ? Prune répond-moi je commence à m'inquiéter !

- je... je, commençais-je de ma voix tremblante. Je... peux... je peux venir chez toi s'il te plaît ?

- Attends, attends tu pleures ?

- Ça va... ça va pas du tout là...

- Ok alors attends... tu es chez toi ?sa voix semblait de plus en plu inquiète.

- Euh... non... je, je suis partie...

- Dit moi où tu es on vient te chercher avec ma mère.

Ce mot « mère » me donnait la nausée.

- Je t'envoie ma... ma position.

- Assieds toi sur le trottoir, on arrive ! Ne bouge pas.

Il était 11h38 lorsqu'ils arrivèrent. Je montais dans la voiture sans dire un mot. Je retins mes sanglots jusqu'à ce qu'on arrive à la maison.

- Tu que j'appelle ta mère ? me demanda Marie avec beaucoup de bienveillance.

- Non, non surtout n'appelle personne je t'en supplie.

Une fois dans la maison Marie chuchota quelque chose dans l'oreille de son fils qui m'emmena alors dans sa chambre. Il me laissa me calmer seule quelques instants sans dire un mot. Je rompais soudainement le silence.

- Je... je suis désolée je n'aurais pas du venir...

- Si ! Ce n'est pas pour rien que tu es venue, explique moi ce qui ne va pas Prune !

- C'est.. c'est ma mère...

- Quoi ? Elle est malade ? Elle a un soucis ?

Je fis un signe de la main pour dire lui dire de se clamer avant de poursuivre, non sans difficultés, mon explication.

- Je... je viens d'apprendre qu'elle avait trompé mon père... elle est avec Anthony depuis beaucoup plus de temps que je le croyais...

- Combien de temps ?

- Au moins six ans mais sûrement plus que ça...

- Comment ça « au moins six ans » ?demanda-t-il surpris.

- Ma petite sœur... Lou, c'est ma demi-sœur... répondis-je en insistant bien sur le « demi »

- Mais... mais c'est pas possible ! Anthony avait une copine.

- Faut croire que se sont deux trompeurs...rétorquai-je tout en retenant une moue de dégoût ;

- Tu veux rester là ce soir ?

- J'aurais bien aimé mais je n'ai aucune affaire...

- Ne t'inquiète pas, il y a des brosses à dents neuves, je peux te prêter un short et un t-shirt pour dormir... et je suis sûr que ma mère sera d'accord ! Tu veux que j'aille lui en parler ?

- Oui s'il te plaît... lui dis-je.

Décidément, il avait le don de toujours trouver des solutions !

Il sortit de la pièce et revint quelques minutes après, sourire aux lèvres.

- C'est bon ! Tu peux rester autant de temps que tu veux à condition que tu appelles ta mère pour lui dire que tu es en sécurité et que tu dors chez des amis...

- J'ai pas la force de lui parler... je peux lui envoyer un message ?

- Je comprends... oui envoie lui un message !

« Je suis en sécurité, je dors chez des amis ce soir. Je ne sais pas quand je rentrerai, j'ai besoin de temps pour tout encaisser. À bientôt. »

Voilà le message que je lui envoyai juste après avoir manger de délicieuses pâtes à la bolognaise cuisinées par Marie. J'avais séché mes larmes et un discret sourire apparaissait peu à peu sur mon visage. Je ne regardai même pas la réponse de ma mère et très honnêtement je me moquais bien de ce qu'elle pouvait me dire.

Aux alentours de 13h Louise rentra de sa leçon de gymnastique et quelle fut sa surprise quand elle me vit débarrasser mon assiette.

- Elle est là Lou ? furent les premiers mots qui sortirent de sa bouche.

- Déjà on dit « bonjour » Louise, et non Prune reste un peu ici avec nous mais Lou est restée chez elle ! rétorqua sa mère avant même que je puisse en placer une.

- Roooooh, râla-t-elle en s'installant à table.

Corentin me prit par le bras.

- Allez vient, nous on va jouer à la console.

Nous nous installâmes sur son lit et il lança le jeu « MarioKart 8 Deluxe »

- Tu sais que je suis championne de France de MarioKart ? blaguai-je.

- C'est ce qu'on va voir ! rétorqua-t-il.

Les parties s'enchaînèrent et, contre toute attente, j'en gagnais bon nombres !

Louise vint nous rejoindre quelques temps plus tard.

- Je peux joué moua aussi sivouplé ?

- Bien sûr ! Allez vient ! répondis-je en tapotant le lit à côté de moi pour qu'elle vienne s'y installer.

Et là ! Gros choque ! Louise nous exterminait. Elle gagnait chaque parties sans exception ! Je n'en croyais pas mes yeux. Elle connaissait chaque raccourcis par cœur et gérait sa voiture à la perfection ce qui nous fit beaucoup rire.

On rigolais tant que j'en oubliai mes problèmes. Je ne voyais plus le temps passer...

PèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant