Père

Amour ?

La fin de l'après-midi fut très agréable, une fois que nous nous étions décrochés de la console, nous avions fait plusieurs jeu de société avant d'aller regarder quelques épisodes de notre série dans la chambre de Corentin.

- Venez manger !! nous appela Marie.

Ce soir c'était saumon, riz au menu. Je n'aimais pas tellement le saumon, mais il aurait été impoli de dire quoi que ce soit alors qu'elle m'hébergeait très gentiment. Heureusement elle me servit juste un petit morceau de poisson avant d'ajouter :

- Tu pourras te resservir si jamais tu as encore faim !

Je finit mon repas assez rapidement tandis que Corentin mangeait lentement mais vraiment très, très, très lentement...

Une fois qu'il eu – enfin – finit de manger il me proposa un dessert que je refusai poliment. J'essayais de mincir depuis un moment déjà, je n'allait pas tout gâcher... J'avais parfois des périodes où je ne mangeais presque plus et lorsque je mangeais, je me faisais vomir de suite après... en effet ma vie n'a jamais été toute rose... et encore moins après le décès de mon père... mais bref, ce n'est pas le sujet !

Nous retournâmes dans la chambre de Corentin, il avait un clic-clac que nous installâmes pour que je puisse y dormir. Marie frappa alors à la porte :

- Oh vous faîtes le lit ! Corentin, je te fait confiance, vous éteignez à minuit maximum !

- Oui maman ! répondit-il d'un ton légèrement forcé.

Marie repartit et ferma la porte derrière elle.

- Désolé, elle peut être chiante parfois.

- Au moins elle trompe pas ton père, dis-je d'un ton narquois en haussant les sourcils.

- Eh ! Pas de ça ici ! Rétorqua-t-il faussement énervé.

Le lit fut rapidement installé, nous eûmes donc le temps de regarder plusieurs épisodes de notre nouvelle série préférée. Nous étions assis sur le lit de Corentin qui, comme à son habitude, m'entoura de son bras. Je me blottis contre lui tandis qu'il effleurait lentement ma peau de son pouce. Mon cœur battait de plus en plus fort, de plus en plus vite. J'étais à ma place, ici, dans ses bras, je le sentais...

L'épisode que nous regardions était le plus triste de la série, un des personnage principal mourrait et, comme toujours, mon petit cœur d'hyper-sensible me fit lâcher quelques larmes. Je les essuyais le plus vite possible mais...

- Tu es belle quand tu pleures... lâcha Corentin d'un ton admiratif.

- Pffff...

Je me redressais alors.

- Dit ?

- Mmmh ?

- Qu'est ce que tu aimes chez moi.

- Je dirais... tout ! Du moins tout ce que je connais de toi... me répondit-il en m'adressant un clin d'œil.

Je le regardai dans les yeux, intensément, sans bouger. Il s'approcha de moi, je m'approchai de lui. Je fermais les yeux. Nos lèvres se collèrent lentement, elles se mariaient parfaitement. Il posa sa main sur ma joue pour poursuivre se baiser langoureux et passionnel. Le temps semblait s'être arrêté. Et lorsqu'il reprit son court. Corentin plongea ses yeux dans les miens avant de me dire tendrement ces mots :

- Tu me plais, Princesse...

- Tu me plais aussi Corentin...

Il apposa de nouveau sa main, froide sur ma joue, sûrement rouge écarlate, et attira mon visage pour prolonger encore un peu plus ce moment hors du temps. Nos lèvres se mêlaient dans une gracieuse valse. Mon cœur allait exploser ou bien sortir de ma poitrine. J'entourai Corentin de mes bras. Celui-ci déposa de nouveaux baisers les long de mon cou et sur mon épaule.

L'amour, ce sentiment inconnu, effrayant mais tout autant excitant et passionnant.

- Vient je vais te prêter de quoi dormir !dit-il en me tirant par la main.

Il sortis un t-shirt trois fois trop grand pour moi de son armoire.

- Tiens enfile ça ! Tu veux que je me tourn... ?

J'avais enlevé mon haut sans même l'écouter. J'enfilais son t-shirt qui me servait de robe de chambre.

Il me fixait, bouche béante.

- T'as vu un fantôme ou quoi ?? lui demandais-je.

Il secoua sa tête avant de répondre.

- J'aurais plutôt dit... une déesse !

- Quoi où ça ? demandais-je sans pouvoir retenir un rire.

Il m'attrapa la taille.

- On en était où déjà ? demanda-t-il.

- Mmh là il me semble...répondis-je

J'approchai ma bouche de la sienne, sur la pointe des pieds. Il me souleva comme une plume pour me déposer, à genoux, sur son lit. Nos bouches ne se décollaient plus désormais. Il s'assit sur le lit, je l'enjamba pour me retrouver, sur ses genoux face à lui. Je passai tendrement ma main dans ses cheveux ébouriffés sans lâcher ses lèvres.

Essoufflés par cette suite de baisers langoureux, nous nous assîmes côte à côte sur le lit.

- Mmmh je vais rester là un moment moi ! lui dis-je tout en lui adressant un clin d'œil.

- Je n'y vois aucune objection ! rétorqua-t-il.

00 : 00 affichait le réveil. Je m'allongeai dans mon lit.

- Bonne nuit !

- Bonne nuit Princesse ! répondit Corentin avant d'éteindre sa lampe de chevet.

Les minutes défilaient sur le cadran. Mes yeux refusaient de se fermer.

La respiration de Corentin ralentissait peu à peu, je crus alors qu'il s'était endormis... et pourtant quelques minutes plus tard, un chuchotement parvint à mes oreilles :

- Eh ! Princesse ! Tu dors ?

- Non...

Des bruit de pas sur le parquet s'approchaient. Soudain le clic-clac s'enfonça à mes côtés.

- Je peux ? demanda-t-il.

- Venir ?

- Oui...

- Euh... oui si tu veux.

Il s'allongea dans mon dos et passa son bras par dessus moi pour attraper ma main gauche qu'il enserra de ses doigts. Je reculai légèrement ma tête, histoire d'être collée à la sienne. Son souffle chaud et apaisant caressait tendrement mon cou. Son pouce traçait des cercles sur la paume de ma main. Il posa un doux baiser sur mes cheveux. Et peu à peu mes yeux se fermèrent.

Je me réveillai dans la nuit aux alentours de 4h il me semble. Corentin avait basculé sur le dos, il dormait à points fermés. Je me retourna donc discrètement pour me rapprocher plus de lui. Je traçais des cercles avec mon ongle, sur son torse, nu. Je fermais de nouveau les yeux pour replonger dans le sommeil.