Tout à coups je me rendis compte que je ne savais rien de lui ; ni l'endroit où il vivait, ni le lycée où il allait, je n'avais pas non plus son numéro de téléphone et je ne savais même pas s'il habitait dans la même ville que moi. Je me promis de m'intéresser plus à lui le soir même car, en fin de compte, il m'avais beaucoup écouté mais avait très peu parler. La salle de fête étant à une dizaine de minute à pieds de chez moi, je décidai d'aller me reposer un peu (il faut dire que marcher avec des escarpins toute la journée n'était pas mon point fort !).
Je partais en direction de ma maison quand je vis Corentin discuter avec son père, il se retourna et m'adressa ce que je perçu comme un clin d'œil auquel je répondis par un discret signe de la main. Je senti mes joues picoter et rougir, je baissai donc la tête et continuai mon chemin. Je rentra chez moi et me rendis compte que je n'avais pas mes clés, j'avais oublié de les emprunter à ma mère... Quelle idiote ! Je dus rebrousser chemin et retourner au mariage. Arrivée là-bas, il était déjà 19h30 alors je me dis qu'il n'était pas la peine que je retourne chez moi. Je partis donc m'asseoir sur un des fauteuils installés dans la pièce où nous avions trouvé tout le mobilier, que nous avions transformé en une petite salle de jeu pour que les enfants puisse s'occuper sans déranger tous les adultes. Il faisait encore beau, tout les enfants étaient dehors, je pouvait donc me reposer tranquillement. J'enlevai mes chaussures avant que mes pieds ne soient réduits en compote, et m'installai confortablement sur mon siège. Quelqu'un poussa alors la porte, je soupirai, les enfants allaient arriver et je ne pourrai plus être au calme... J'entendis alors une voix familière :
- Bah alors, on est pas contente de me voir princesse ?
C'était Corentin ! Et il venait juste de m'appeler princesse ! Je bafouillait...
- Ah euh non... enfin si ! Je... je pensais que c'était les enfants qui venaient jouer.
Il s'installa sur un autre fauteuil en face de moi.
- T'inquiètes pas, ils en ont encore pour un bon moment dehors je pense.
Il me remit une mèche de cheveux en place avant de reprendre :
- J'y pense, on n'a même pas échanger nos numéros.
- Ah oui, tiens enregistre ton contact dans mon téléphone et donne moi le tiens pour que je fasse la même chose.
Il me le tendis et j'enregistrai mon numéro dedans avant de le lui redonner. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté et que des milliers de papillons voletaient dans mon ventre. Je crois que... je tombais amoureuse. Non, non et non je ne pouvais pas, je ne devais pas, je ne le reverrai peut-être jamais de ma vie et il avait sûrement déjà une petite amie alors non !
Je lâchais quand même :
- Tu habites où toi ?
- À un quinzaine de minutes d'ici. Tu devrais te réinscrire au lycée... les cours c'est vraiment barbant mais il y a plein de personnes sympas dans le bahut du village. Au moins on pourrait se revoir, t'en penses quoi ?
- Oui, je vais peut-être essayer d'en discuter avec mes parents...
- Il n'y a pas de peut-être qui tienne, tu vas les convaincre un point c'est tout ! me dit-il en sautant de son fauteuil. Allez viens !
Il me tira par le bras.
- Mais attend ! J'ai pas mes escarpins ! lui criais-je.
- Va les mettre et dépêche toi, je t'attends au ruisseau !
- J'arrive ! lui dis-je en rebroussant chemin.
J'enfilai mes chaussures, toujours aussi peu confortables, et repartis au pas de course. Lorsque j'atteignis la souche d'arbre où nous étions assis côte à côte quelques heures auparavant, je ne vis personne. Sans trop m'inquiéter, je m'assis sur le bois frais en me disant que je retournerai à la salle s'il n'était pas là dans quelques minutes.
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Père
Ficción GeneralSuivez la vie de Prune, à travers ses yeux, qui se voit bouleversée après le décès de son père. ⚠️TW : Violences, automutilation, deuils ⚠️