Désolé, le chapitre sera un peu court aujourd'hui, mais promis, le suivant sera plus long (et il vaut vraiment le coup d'attendre...) ;)
Je mets une petite photo de Léon pour m'excuser :
*
Hier, nous avons fini à la quatrième place avec l'équipe de France au relais 4x 100m. La médaille en chocolat, comme disait mon grand-père. J'avoue que ça m'a frustré. Mais c'est comme ça. On ne peut pas toujours finir premier et je n'ai pas l'habitude de concourir en équipe, on s'est quand même bien débrouillé.
Aujourd'hui, j'ai passé la journée à la piscine, à m'entraîner pour ma dernière course.
Toutefois, j'ai pensé à l'article toute la journée et Bob m'a accusé de ne pas être concentré. Il n'approuve pas que je sois allé boire un verre au village, surtout avec une fille. J'aimerais dire que ça ne le concerne pas, mais ça le concerne un peu quand même, parce que cette histoire pourrait me déconcentrer.
— You can do whatever you want. After the Olympic Games, m'a dit-il.
— Yes ! I know.
— You tell that girl: "I am not available". OK ?
J'ai acquiescé, puis redoublé d'efforts dans les bassins. Il ne reste qu'une course, et même si je ne pense pas obtenir une autre médaille en équipe, je dois être focus sur cet objectif. Ensuite, nous verrons. Je rentrerai sûrement à Toulouse avec mes parents pour me reposer et je ne reverrai sûrement plus Apolline.
À cette pensée, mon estomac se contracte et je me sens triste. Je ne connais cette fille que depuis une semaine, mais je sens qu'il y a quelque chose. Elle me plaît, me fascine. Ce n'est peut-être pas encore « l'idylle » dont ils parlent tous dans les journaux, mais je sens qu'il y a quelque chose entre nous.
Il faut que je lui dise.
Et il faut que je sache ce qu'elle pense de tout cela, elle aussi. J'ai peur qu'elle ait mal pris l'article de presse. Je n'aurais pas dû lui faire un bisou sur la joue, mais pris dans mon élan, et après avoir passé une si bonne soirée, je me suis senti pousser des ailes. Comme quand je nage, avec l'impression d'avoir des nageoires et des branchies.
Après mon entraînement, je rejoins l'hôtel et décide de prendre une douche et me changer. Une fois propre, j'enfile ma plus jolie chemise, un bermuda et sors dans le couloir. Je me dirige vers l'ascenseur, appuie sur le bouton et attend.
Mon cœur palpite.
Je prends mon téléphone et jette un coup d'œil sur le SMS qu'Apolline m'a envoyé il y a quelques minutes avec l'heure exact de notre rendez-vous.
Apolline :
19h. Troisième étage.
Il est 18h58.
J'attends l'ascenseur, fébrile, me demandant si elle sera dedans.
L'ascenseur s'arrête.
Les portes s'ouvrent sur Apolline.
— Salut, me dit-elle.
— Salut.
J'entre dans l'ascenseur.
Les portes se referment et je plonge dans les yeux océans de cette fille qui m'intrigue depuis une semaine. Mon cœur s'emballe, j'ai les mains moites.
— Tu vas bien ?
— Ça va.
Elle appuie sur le bouton du rez-de-chaussée et l'ascenseur descend.
— Je suis désolé pour l'article, les journalistes ne peuvent pas s'empêcher d'inventer n'importe quoi.
— Je sais.
— Et pour le bisou...
— Tu regrettes, me coupe-t-elle. T'inquiète, ce n'est pas grave. On a passé une bonne aprem, c'était sympa et je comprends.
Elle ne me laisse pas parler. J'aimerais lui dire ce que j'ai sur le cœur : qu'elle me plait, que ce n'est juste pas le bon moment, qu'on peut continuer à échanger et se revoir après.
Aucun mot ne sort.
— On peut juste rester amis, me dit-elle.
Sauf que je n'ai pas envie d'être son ami.
L'ascenseur s'arrête, les portes vont s'ouvrir, Apolline amorce un mouvement pour sortir.
Et là, sans réfléchir, j'appuie sur le bouton d'urgence.
L'ascenseur se bloque, l'alarme résonne.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je dois te parler.
Et quoi de mieux qu'un ascenseur bloqué pour cela ?
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Le rêve olympique : Léon Marchand & la bénévole
RomanceApolline est bénévole sur les jeux olympiques de Paris quand elle fait la connaissance de Léon Marchand, juste avant qu'il ne concoure pour le 400m 4 nages. De compétition en compétition, la jeune bénévole et le nageur le plus prometteur de sa génér...