— Je vous prends quoi ?La phrase de Sophie reste suspendue dans les airs. Ce n'est que lorsqu'elle la répète une seconde fois que je réagis.
— Hein ? Euh... Un mojito.
— Pour moi aussi, ajoute Olivia.
— Bon, ben trois alors.
J'essaye de ne pas regarder en direction de Léon Marchand, mais c'est plus fort que moi. Ce garçon a remporté DEUX titres olympiques, deux médailles d'or, en moins de deux heures. C'est incroyable, du jamais vu. Il a marqué l'histoire à tout juste 22 ans. Et le pire, c'est qu'il n'a pas l'air aussi prétentieux que je le pressentais. J'ai écouté son interview après la seconde compétition, il était calme, posé. Rien à voir avec Yohan, son air guindé et sa grosse tête. Lui, il est d'un calme olympien. Comme en ce moment, assis au milieu de ses amis. Alors qu'ils sont tous excités, il se contente de sourire, de hocher la tête, de répondre avec prévenance et politesse en sirotant son cocktail.
— On s'assoit où ? demande Olivia.
— Eh ! Mais c'est Léon Marchand, non ? s'exclame Sophie.
Sans rire !
Je ne peux m'empêcher de me dire que s'il est là, assis avec ses amis, c'est qu'il a trouvé la serviette que je lui avais préparé dans les vestiaires (ou alors il s'est essuyé avec autre chose ! Au bordel, pourquoi je pense à ça ? C'est ridicule !).
— Ouais, je crois que c'est lui.
Olivia arque un sourcil, je fais mine de ne pas l'avoir remarquer et récupère mon verre en désignant une table. Nous nous y installons, et immanquablement, les filles se remettent à discuter des JO. Nous n'avons que ce mot à la bouche depuis des semaines. Sophie extirpe son portable pour voir les résultats du jour (pas ceux concernant Léon, il existe d'autres athlètes figurez-vous). Elle nous annonce qu'on a obtenu une médaille de bronze au BMX, une médaille d'or au triathlon pour les femmes, et une de bronze pour les hommes. Nous sommes troisième au classement général pour le moment : les chinois sont premier, suivis des Etats-Unis. Nous totalisons plus de médailles que la Chine, mais ce sont malheureusement uniquement celles en or qui comptent au classement général. Et trois sur huit viennent de Léon.
— Il nage demain ? demande Sophie, ses yeux déviant vers Léon.
— Oui, demi-finale du 200m 4 nages.
— T'as appris ses compet' par cœur ?
Je lève les yeux au ciel.
— Inutile, mon père en a parlé tout à l'heure.
En tant qu'organisateur des jeux, il est au fait de qui s'inscrit à quoi et ne cesse de me bassiner avec ça. Mes frères m'ont rappelé que je l'avais cherché en décidant de passer l'été avec lui au lieu de venir en vacances sur la Côte. En pensant à mes frères, je me souviens que Jack m'a demandé un autographe de Léon, il faudra que je trouve une occasion. Je pourrai y aller maintenant, mais je ne veux pas le déranger alors qu'il est en famille.
— Vous êtes à l'Arena demain ? demande Olivia.
— Moi oui, confirmé-je, je change la semaine prochaine. Et vous ?
— Le canoë pour moi, soupire Sophie.
Heureusement, Olivia sera avec moi.
— Dommage, j'aurais bien aimé regarder Léon.
— Tu veux que je demande à mon père qu'il t'échange avec un autre bénévole ?
Sophie secoue la tête.
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Le rêve olympique : Léon Marchand & la bénévole
RomantizmApolline est bénévole sur les jeux olympiques de Paris quand elle fait la connaissance de Léon Marchand, juste avant qu'il ne concoure pour le 400m 4 nages. De compétition en compétition, la jeune bénévole et le nageur le plus prometteur de sa génér...