Amertume quand tu nous tiens

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Pov Jordan :

Quand elle eu raccrochée, je prenais connaissance de l'article sur internet. Sûrement un touriste qui m'avait repéré. Les aléas de la vie publique dira-t'on...
J'étais dans le flou complet. D'un côté je comprenais sa réaction. La veille de notre soirée hors du temps, je fricotais avec une autre fille. Ça avait de quoi laisser perplexe. Mais d'un autre côté, nous n'étions pas ensemble à ce moment là. Nous n'avions même pas évoqué cette possibilité. Je ne pouvais pas le deviner.
Je n'avais pas mentis quand j'avais dit que je l'avais regretté à la seconde. Toutes mes pensées de ce moment là avait était pour elle. Mais comment le lui faire comprendre ?

« Et merde... »
J'avançais sans attendre mon départ pour Paris, ratant ( encore ) une réunion au Parlement européen. En prenant mon train je téléphonais à Marine Le Pen.

« - Oui Jordan ?

- J'ai avancé mon arrivée sur Paris. Dit moi, aurais tu le moyen de faire retirer un article de presse d'internet ?

- L'article sur tes vacances en Italie ? Dit elle d'un ton moqueur.

- Oui exactement... C'est pas croyable d'être traqué comme ça, même à l'autre bout du monde. J'ai peur que cela entache mon image publique.

Je mentais délibérément. Mais je ne pouvais pas lui dire la vérité.

- Tu sais Jordan, tu es jeune et cela ne devrait pas te suivre très longtemps. Mais si tu y tiens, je vais voir ce que je peux faire. Je te vois demain pour la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques.

- Merci Marine, je te dis à demain. »

Je raccrochais et me plongeais dans mes pensées. Qu'est ce que j'allais pouvoir lui dire ?
Quand le train arriva, je passais chez un fleuriste, et achetais un magnifique bouquet de pivoines roses. je partais déposer mes affaires à mon appartement. Ensuite, je contactais mon chauffeur parisien et lui donnais l'adresse d'Elena. Je ne savais pas quoi lui dire, et j'espérais que les mots viendraient en la voyant.
En arrivant, je sonnais fébrilement. Peut être qu'elle dormait. Je lui envoyais un message, histoire d'être sûr qu'elle sache que j'étais là.
Immédiatement, le message apparaissait lu. Mais au bout de 3 minutes qui me parurent 3 heures, pas de réponses. Je tentais de l'appeler. Une fois, deux fois, trois fois...
Je n'y croyais pas. J'avais fais tout ce chemin pour qu'elle me laisse en bas de chez elle ?!
Au bout du cinquième appel auquelle elle ne répondait pas, je recevais un message qui me laissais complètement vide d'émotion.

Elena : Merci, mais je t'invites à te rendre à Amalfi retrouver quelqu'un qui saura apprécier ta présence. Bonne nuit.

Sans un mot, je rappelais mon chauffeur et rentrais dans la voiture, mon bouquet de fleurs à la main. Je ne pouvais pas le laisser à la porte, il était signé de mon nom. Je ne voulais pas que quelqu'un le trouve et faire plus de dégâts. Je rentrais chez moi le cœur serré, avec un mélange de colère, de culpabilité et de tristesse.

Pov Elena :

J'avais mal dormis cette nuit là, et quand le réveil sonna je sortais du lit les yeux encore gonflés de la veille.
Je devais aller récupérer mes parents dans une heure à l'aéroport. Je rangeais la maison en vitesse et partait me préparer. J'enfilais un jogging, une paire de baskets et surtout de grosses lunettes de soleil. Oui, j'avais le look de mon état d'esprit.
Et d'ailleurs quand j'arrivais à l'aéroport, mes parents me pressèrent de questions.

Éric - Tu es malade ?

- Oui j'ai était malade cette nuit papa. Et avec la pression de ces derniers jours, la rencontre avec Macron, la cérémonie de ce soir... Je poserai bien un arrêt maladie longue durée.

- Profites ma fille ! C'est incroyable ce que tu vis !

Ma mère et ma sœur qui les avaient accompagnés n'était pas dupes, mais devant lui elles ne disaient rien. D'ailleurs, une fois que nous arrivions chez moi, je laissais mes parents s'installer dans la chambre d'amis et je partais avec ma sœur récupérer de quoi ce faire un mega petit déjeuner.

Alba - Tu va me dire ce qu'il y a ou tu vas me faire croire que je risques de choper une gastro ?

Je ris légèrement. Je lui déballais ma journée de la veille, le contenu de l'article, la venue de Jordan en bas de chez moi, et le fait que je l'ai laisser en bas sans lui ouvrir.

Moi - Non mais qu'es ce qu'il croyait celui là ? Que j'allais lui ouvrir ma porte ? Après ce qu'il m'a fait ?!

- C'est vraiment digne d'une série style Gossip Girl ! Dit elle en riant. Il ne manque plus que les pivoines !

- Non mais franchement, je me demande à quoi il s'attendait !

- Elena, après... techniquement vous n'étiez pas ensemble à ce moment là... T'es un peu dure avec lui...

- Pardon ? Donc je dois me contenter de me taire, sourire, avaler la pilule et le fait que Monsieur fasse la une des journaux avec sa petite italienne, alors que j'ai parlé de lui à maman ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dis. Je te dis juste que il ne t'a pas vraiment trompé. Il n'est pas Marc...

Aïe. Elle avait touché la corde sensible. Peut être que je transposais ce que j'avais ressentie à l'époque quand j'avais découvert la trahison de mon ex...
Mais en même temps, si cet homme pouvait coucher avec n'importe qui en un claquement de doigts, qu'est ce qui me prouvais que je n'étais pas tout simplement un nom de plus sur la liste de ces petites distractions ?

- Je ne lui donnerais pas l'occasion de l'être, répondais-je d'un ton plus ferme. Et d'ailleurs je compte bien le lui pouver ce soir, je n'ai pas de temps à perdre avec lui.

Sur ces mots, nous remontions chez moi, et je me sentais tout de même un peu mieux. J'étais décidée à me venger, mais je ne savais pas comment.

Entre deux partisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant