Tic-tac

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Pov Jordan :

On avait enfin la date de notre mariage. Le 2 Décembre 2026. Plus que 2 mois, et je serai un homme marié. Au final ça ne changerai pas grand chose à ma vie, mais j'avais pourtant l'impression que ça changerai tout. L'année 2027 serait donc celle de tous les défis., ma première année de mari, MA campagne présidentielle, et... mon bébé... J'étais partagé entre l'envie d'arrêter le temps, et de l'avancer.

La semaine suivante arrivait vite. Strasbourg, l'Assemblée européenne, et le rythme éreintant des sessions m'attendaient. Ce matin-là, alors que je finissais de préparer ma valise, elle tournait dans l'appartement comme un lion en cage. Ses mains passaient nerveusement dans ses cheveux, et je remarquai son air distrait.

«- Qu'est-ce qui t'arrive ?» demandai-je en la regardant par-dessus mon épaule. «C'est pas le moment de me dire que tu veux changer de traiteur pour le mariage, hein. »

Elle s'approcha et s'asseya à côté de la valise, alors que j'allais la fermer.

«– Je peux voir ce que tu as pris ?»

Je haussai un sourcil, surpris. Ce n'était pas la première fois que je partais en déplacement, et Elena n'avait jamais montré autant d'intérêt pour ce que je mettais dans mes bagages.

«– Euh, ouais, bien sûr... mais pourquoi ?»

Elle haussa les épaules avec un sourire qui sonnait faux.

«– Oh, juste pour m'assurer que tu n'oublies rien d'important. Et pour être sûre que tu seras bien habillé.»

Je la regardai un instant, essayant de déceler ce qu'il se passait vraiment. Elle avait l'air préoccupée, mais elle ne voulait pas me le dire. Je dézippai la valise et la laissai fouiller à l'intérieur. Elle passa rapidement en revue mes chemises, mes costumes, même mes caleçons, sans dire un mot. Ses gestes étaient secs, presque mécaniques. Elle dépliait tout et repliait dans la foulée. Je suis presque sûr qu'elle allait même défaires mes chaussettes pliées en boules, mais qu'elle s'est ravisée en voyant mes sourcils se froncer.

«– Tout a l'air en ordre,» dit-elle finalement, refermant la valise avec une certaine fermeté.

Je la fixai sans rien dire, sentant qu'elle était au bord de quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la chambre, je l'attrapai doucement par le bras.

«– Elena... ? C'était quoi... ça ?» demandai-je d'une voix douce.

Elle se figea un instant, avant de tourner la tête vers moi, ses yeux trahissant un mélange de frustration et de tristesse. Mais au lieu de me répondre directement, elle secoua la tête.

«– Non, rien. C'est juste... Je suis fatiguée, ça doit être ça. Rien d'important.»

Je l'attirai contre moi, glissant une main dans ses cheveux, cherchant à la rassurer.

«- Bébé, si t'es fatiguée, reposes toi. William et Laurie peuvent gérer. Et si tu rates quelques jours à l'assemblée, ça sera pas la fin du monde. Je sais de quoi je parles.»

Elle étouffa un rire contre mon torse.

«- Non t'inquiètes, ça va aller... C'est surtout que tu vas me manquer. J'aime pas être toute seule...»

«- Je sais, mais ça va passer vite. Et la prochaine fois, tu pourrais venir avec moi si tu veux ?»

Son visage s'illumina. Elle me serra plus fort contre elle et je la quittai en l'embrassant.

Entre deux partisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant