Bardattal

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POV Elena :

Le lendemain matin, alors que je pensais enfin pouvoir profiter d'un trajet en voiture SEULE, une fois de plus, Youness m'attendait ENCORE, adossé contre la porte de la voiture. Il rit en voyant la mine désabusée que je ne camouflais pas en le voyant.

«- Vous êtes pas contente de me voir ?»

Je levais les yeux au ciel, lui offrant tout de même un sourire. Il avait au moins le mérite d'être sympa.

«- J'en suis ravie, comme tu peux le constater.»

Il rit en s'installant dans la voiture et nous partions pour l'assemblée.

Je passai ma matinée entre deux sessions à essayer de me concentrer. Mais entre les nausées qui avaient fais leur arrivées et le fait que Gabriel Attal m'intriguait, j'avais du mal à être totalement présente. J'avais décidé de le coincer à la fin de la session, pour discuter. Je savais qu'il serait mal à l'aise après ce qui s'était passé à la fameuse soirée où je l'avais surpris en galante compagnie avec William, mais c'était une opportunité en or. Autant pour moi que pour Jordan.
Je me disais un instant qu'au pire, je pourrai le faire chanter. Sois il nous rejoignait, sois je dévoilais sa relation au grand public. Je n'en ferai rien bien sûr. Mais je précise que la pensée m'a traversé l'esprit et je m'explique : pendant la nuit, j'ai eu une vision. I HAVE A DREAM. Gabriel, qui seconderai Jordan dans sa campagne. Ça paraît fou ? Mais c'est tellement évident. Gabriel connaît les ficelles aussi bien que moi, il est aimé par les jeunes et les vieux, il a la communauté LGBT derrière lui.. Supplément, je l'ai déjà vu recadrer Jordan. Et ça, c'est TRÈS important. Je pourrai profiter de ma grossesse pleinement, sachant que Gabriel veillerai quand même à ce que le parti ne vrille pas trop vers la droite.
Donc, coûte que coûte, il me fallait un Gabriel dans mon équipe.

Vers midi, je l'apercevais dans le couloir, en train de ranger quelques dossiers dans son sac. Parfait, il n'allait pas pouvoir m'éviter.

«– Gabriel ! Un petit mot ? »

Il se retourna rapidement, visiblement surpris, et je ne pus m'empêcher de remarquer le rouge qui lui montait aux joues.

«– Elena, bonjour... Euh... Oui, bien sûr, bien sûr...»

Il ne savait pas trop où regarder, probablement à cause du souvenir de cette soirée embarrassante. Est ce que j'allais jouer avec ces nerfs ? Oui. Mais pas tout de suite.

«– J'ai entendu dire que tu comptais quitter Renaissance,» commençai-je d'un ton nonchalant. «– C'est vrai ce qu'on raconte ?»

Il sembla pris de court, et pour être honnête, c'était exactement l'effet que je recherchais. Gabriel prit une profonde inspiration avant de répondre.

«– Eh bien... Disons que j'ai eu quelques différends avec Édouard Philippe sur... la direction que prend la campagne.»

«– Oh, des différends ?» répondis-je avec un petit sourire moqueur. «– Ça sent la petite guéguerre, ça. Lequel a commencé à limoger l'autre ? »

Il soupira et hocha la tête.

«– Ouais, enfin... C'est plus compliqué que ça. Il y a des désaccords sur la stratégie, et j'ai l'impression qu'on n'est plus vraiment sur la même longueur d'ondes.»

J'hochais la tête, et tentais de creuser plus.

«– Et ... avec Stéphane ? Pas trop compliqué la double rupture ? »

Je plantai la question comme une aiguille, en pleine cible. Gabriel devint plus rouge qu'un homard dans une cocotte minute.

«– Euh... Oui, enfin, c'est... terminé. C'était... compliqué aussi. Depuis un bon moment déjà... »

Entre deux partisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant