Chapitre 2

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PDV AMARA

Je stationnai ma voiture sur ma place de parking. Arthur descendit sans un mot. La soirée allait être longue, mais c'était un mal pour un bien : demain tout cela serait fini.

J'habitai au troisième étage, et pourtant, l'ascenseur sembla mettre deux ans à arriver. Je montrais brièvement l'appartement à mon colocataire du soir en lui désignant bien le canapé. J'espérai ainsi instaurer une sorte de distance, d'ex à ex. Il s'assit dessus en soupirant, tandis que j'otai mes chaussures.

- Tu veux manger quoi ? lui lançai-je, de mon ton le plus amical possible.

Il fallait que je fasse un petit effort sur l'hospitalité même si la seule chose dont je rêvais tout de suite était de m'enfuir.

- Comme tu veux, soupira-t-il de nouveau.

Il me gonflait déjà. S'il n'était pas content, il pouvait dormir dehors cela m'était bien égal.

- Tu veux manger quoi Arthur, demandai-je de nouveau, insistant bien sur chaque syllabe.

- Comme tu veux, redit-il, en m'imitant.

S'en était trop. Je lui levai mon majeur, et fonçai droit dans ma chambre comme une enfant. Déjà que je l'hébergeai, il se comportait comme un con. Je boudais pendant ce qui me sembla être une dizaine de minute, en réfléchissant à un plan de repli. Je ne tiendrai pas toute la soirée dans ces conditions.

J'attrapai mon portable, et déroulai avec mes doigts mes contacts. Zoé. C'est d'elle dont j'avais besoin. Nous étions toujours là l'une pour l'autre, et je savais qu'elle saurait m'aider. Je m'apprêtai à appuyer sur le numéro, quand on toqua à la porte de ma chambre.

- Amara, ouvre-moi s'il te plaît, chuchota-t-il.

Je soufflai bruyamment, assez fort pour qu'il puisse m'entendre. Il retoqua et je fus tentée de le laisser sans réponse cette fois-ci. Après tout je l'hébergeai mais je n'avais jamais dit que je serai une bonne hôte.

Malgré tout, il fallait bien que j'accepte son premier pas sinon nous resterions coincés dans la même situation toute la soirée. Je finis donc par l'autoriser à entrer. La poignée s'abaissa, et la porte s'ouvrit dans un grincement.

- Ecoute Amara je suis désolé. J'ai vraiment été bête... J'avais juste vraiment envie de recoller les morceaux avec toi et ça me prend la tête cette histoire.

Je hochai la tête. Je pouvais comprendre qu'il soit déçu. Je l'avais directement repoussé malgré les efforts qu'il avait fait. Cela n'enlevait rien au fait que ma décision était prise, mais je le concevais.

Je lui souris, tapotai sur mon lit, et il vint s'asseoir à côté de moi. On passa une heure à discuter comme de vieux amis, à échanger des anecdotes. Cela me réchauffait le cœur, j'en appréciais presque sa compagnie et j'oubliai ma mauvaise journée.

On mangea donc des pizzas, tout en papotant, avec la télévision en fond. C'était vraiment chaleureux et la soirée était agréable. Ce n'était, pendant un instant, plus du tout le même garçon arrogant à l'orgueil blessé. C'est là que j'enlevai mon pull, pour me mettre à l'aise. Avec un peu de recul, j'aurai peut-être du éviter, car c'est là que tout avait basculé.

Je posai mon vêtement sur une de mes chaises, et quand je revins, Arthur me fixait les yeux grands ouverts. De la fumée aurait pu presque sortir par ses oreilles, ça ne m'aurait pas étonnée, et je pouvais lire de la fureur dans ses yeux.

- Quelque chose ne va pas ?

Mais rien n'y faisait. Il était enragé. Comme devenu fou, il attrapa mon bras, le serrant tellement fort que j'eus peur qu'il me le broie. Que lui arrivait-il ? Tout était si bien !

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant