Chapitre 4

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PDV AMARA

Notre petite soirée improvisée entre fille de la veille m'avait fait un bien fou. J'avais presque oublié Arthur et ce qu'il s'était passé entre nous. Nous avions continué de rêver de notre avenir un bon bout de temps, puis le sommeil nous avait gagné. C'est ainsi que, comme deux crapauds baveux, nous nous étions réveillées ce matin à cause de la lumière traversant les rideaux. Nous avions traîné sur nos téléphones respectifs jusqu'à ce que le réveil affiche midi. Nous ne parlions pas beaucoup, jusqu'à ce que le téléphone Zoé de vibre. Elle sauta sur ses pieds, débordante soudain d'entrain :

- C'est Louis.

Je me tournai vers elle, le sourire aux lèvres. Elle avait rencontré ce garçon au lycée. Il l'avait abordé, et depuis, ils flirtaient avec ambiguïté sans jamais ne rien concrétiser. La situation avait l'air de lui aller, donc ce n'était pas à moi de lui dire quoique ce soit. De plus, ce Louis semblait vraiment adorable, et il paraissait tenir à elle.

- Il dit quoi ? la questionnai-je, d'une voix suave.

Elle me regarda, ses yeux verts brillants qui me détaillaient et ses joues rougissantes.

- Il me propose d'aller à une soirée à la coloc ce soir, dit-elle le plus tranquillement qu'elle pu, mais sa voix trahie sa joie.

Elle paraissait surexcitée, mais je n'arrivai pas à savoir si c'était de revoir Louis ou d'aller vraiment à la fête. Elle sembla se raviser, et sa bonne humeur soudaine disparu, comme si elle avait pris conscience de la gravité de ce qu'elle venait de dire.

- Mais on ne va pas y aller, pas avec Arthur et tout cette histoire, chuchota-elle, résolue à rester avec moi pour me soutenir.

Je pesai le pour et le contre intérieurement. Arthur avait du rentrer chez lui aujourd'hui. Du moins il devait être dans un train à l'heure qu'il était. C'est vrai que je n'avais pas forcément envie de bouger, mais rester là à broyer du noir ne m'aiderait pas forcément non plus. Peut-être que sortir voir du monde me changerait les idées ? A vrai dire, vu la soirée catastrophique de la veille, m'amuser m'aiderait peut-être à oublier ?

- Si tu as envie d'y aller, alors je viendrai, répondis-je.

Elle sauta de joie du haut de ses un mètre cinquante-cinq. Ses longs cheveux roux semblaient danser autour d'elle comme des petites flammes tandis qu'elle tournoyait.

Elle m'entraîna toute l'après-midi dans de nombreuses boutiques pour nous dénicher deux tenues. Elle n'arrêtait pas de répéter : "Deux semaines au moins que je ne l'ai pas vu ! T'imagine ! J'espère que je lui ai manqué. C'est sûr sinon il m'aurait pas proposé de venir."

Je supportai ça pendant deux heures, jusqu'à ce qu'elle déniche une merveille : une robe mi-cuisse verte émeraude. Une paire d'escarpins brillants plus tard, elle avait enfin tout ce qui lui fallait. Cela ne calma pas son excitation : c'était une boule de nerf sur place, qui, si elle avait pu, aurait avancé le temps. L'angoisse de la soirée me contamina, mais pas pour les mêmes raisons. Est-ce que c'était une si bonne idée ? De toute façon vu la joie que s'était faite Zoé vis à vis de la soirée, je ne pouvais plus faire marche arrière. Il allait falloir que je me colle un coup de pied aux fesses. Et je me rendis compte, que de sortir faire les boutiques m'avait redonné un peu le sourire. Je me sentais beaucoup moins sale.

- Bon Ama tu en es où ? Me tira Zoé de mes pensées.

J'étais debout dans la cabine d'essayage depuis cinq bonnes minutes, alors que j'étais habillée depuis trois, bloquée devant le miroir. Elle ouvrit le rideau, et sa bouche s'ouvrit en grand :

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant