Chapitre 13

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PDV DORIAN

Quand mon téléphone sonna et que je vis le numéro d'Amara, j'eus un mauvais pressentiment. Je décrocha et elle me dit d'une voix frêle :

- Allô Dorian, tu pourrais venir me chercher s'il te plaît

- Bien sûr, mais tu es où, ça va ? m'inquiétai-je directement.

- Au commissariat je t'envoie l'adresse par SMS. Je t'expliquerai

Je raccrochai. Je ne sais pas ce qu'il s'était passé, mais je le sentai mal. Sans réfléchir, j'attrapai mes baskets, et la minute d'après je tournai la clé du contact. Ma voiture démarra sans attendre, et je suivis mon GPS.

La devanture du bâtiment était toute neuve et intimidante. Je me garai à quelques mètres, Amara était déjà dehors, les bras croisés sur sa poitrine. Elle venait de raccrocher son téléphone semblait-il. Elle paraissait morte de froid. Son visage était blême, et ses longs cheveux bruns étaient rassemblés en une queue de cheval rapide avec de nombreuses bosses. Quand j'arrivai à sa hauteur, elle leva ses yeux noisettes vers moi. Ils étaient remplis d'une fragilité que je n'avais jamais encore vu chez elle. Malgré ça, elle souriait sincèrement.

- On peut rentrer s'il te plaît, demanda-t-elle.

- Oui bien sûr. Mais tu as l'air congelé. Où est ta veste ?

Et là, à la tête qu'elle fit en me disant ça, je sus qu'il y avait quelque chose de grave :

- Dans ma voiture.

- Et ta voiture...

Elle détourna le regard, mais je pris ses joues entre mes doigts :

- Regarde-moi.

Elle s'exécuta, et j'enlevai mon sweat pour le lui donner. Elle me regarda comme si j'étais devenu fou, mais elle l'accepta sans un mot. Il lui allait tellement bien. On monta dans ma voiture, et elle me dit, blotit dans mon pull trop grand :

- Heureusement pour une fois que tu n'avais pas qu'une chemise en lin.

Je ne pus m'empêcher de rigoler en pensant à cette scène improbable :

- Tu aurais du supporter la vue de mes abdos tout le long du trajet, ça aurait été vraiment horrible j'avoue.

Elle leva les yeux au ciel, et un beau sourire bien que timide apparu sur son visage.

- Encore aurait-il fallu que tu en ais pour ça.

- Tu blesses mon égo andouille, lui dis-je dans un sourire encore plus grand.

J'aimais quand elle était comme ça, piquante et taquine.

- Tu m'emmènes où ? me questionna-t-elle.

- Tu veux aller où ? répondis-je naturellement.

- Chez toi.

C'était si spontané que j'en fis déconcerté. Si elle le voulait, alors je m'exécutai.

Je me garai devant la maison, et avant de couper le contact, je lui dis :

- Tu veux toujours pas en parler ?

Je savais que ça lui trottait dans la tête, et je voulais quelle sache que j'étais là si elle avait besoin.

- Pas maintenant, je veux juste décompresser.

Je comprenai, et je n'insistai pas davantage. Je l'accompagnai à l'intérieur, et lorsque la porte d'entrée grinça, Louis accouru pour nous saluer.

- Salut vous deux. Comment ça va ?

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant