Amara

Chapitre 16

PDV AMARA

Zoé s'assit par terre devant la porte fermée. Elle me scruta les yeux pétillants.

- Parle, femme, ordonna-t-elle.

Je ne me fis pas prier, j'avais vraiment besoin de lui parler. Et de toute façon, quand Zoé exigeait, on se taisait et on agissait. Et puis, elle aurait sûrement un regard extérieur qui me permettrait de mettre un peu de clair dans mes pensées.

Je lui racontai alors comment s'était passé ma nuit avec Dorian et Aaron. Elle ouvrit de grands yeux ronds quand j'évoquai le manque d'air dans la pièce quand il se trouvait si près de moi, et la chaleur qu'il provoquait à mon corps uniquement par sa présence. Je lui parlais de la proposition de Dorian de rester habiter ici, et Aaron qui avait appuyé l'envie que j'accepte. L'incompréhension de mes sentiments pour ces deux hommes. La peur que m'inspirait encore et toujours Arthur. Elle resta silencieuse, fronçant de temps à autre les sourcils, m'écoutant avec attention. C'est une qualité que j'appréciai chez elle : elle était folle quatre-vingt pourcent du temps, mais les vingt pourcent restant elle était capable d'être sérieuse. C'était une vraie amie, une des rares sur qui je pouvais compter. Lorsque j'eus fini mon monologue, elle exprima sa pensée :

- Eh bah, tu n'as pas chaumé ! Je suis d'accord avec eux, tu devrais accepter de rester ici. On serait tous rassurés. Et puis, tu pourrais avoir des surprises vis à vis des garçons ! rigola-t-elle.

Elle se rapprocha de moi, et, plus intime, me chuchota :

- Je ne peux pas choisir pour toi entre les deux garçons. Tout ce que je peux te dire, c'est que Dorian a prouvé à plusieurs reprises que c'était quelqu'un de confiance. Mais Aaron est l'homme dont tu rêves depuis des mois. Te prend pas la tête, tu verras où ça mène.

- Et si je leur fais du mal ? m'inquiétai-je.

- Je sais que tu feras tout ton possible pour l'éviter au maximum, me rassura-t-elle d'un sourire.

J'hochai la tête, un peu perdue dans mes pensées. Je n'arrêtais pas de repenser à Arthur. Et s'il venait à apprendre que j'habitai dans la Coloc ? Je refusai qu'il arrive quelque chose aux gars par ma faute. Mais d'un côté, si j'étais seule, je jouai à un jeu dangereux pour ma vie.

- Je crois que j'ai pris ma décision. Je vais rester. Par contre il faut que je récupère des affaires.

Elle hocha à son tour la tête. Elle sembla réfléchir quelques instants quand elle dit :

- Euh par contre petit soucis. On a pas de voiture ni toi ni moi.

Purée j'avais oublié ce problème... Il allait falloir que je m'y penche sérieusement ! Je ne pus m'empêcher de repenser encore à Arthur. Décidément, je n'avais jamais pensé autant à lui que depuis qu'il me traquait. Que pouvait-il faire en ce moment ? Préparait-il encore autre chose ?

On sortit de la salle de bain, et nous nous dirigions vers le salon. Les garçons étaient tous assis devant la télévision, les yeux rivés sur un match. J'en profitai pour annoncer la nouvelle.

- Hum Hum, me raclai-je la gorge. J'ai quelque chose à vous dire.

Les trois paires d'yeux se tournèrent vers moi, comme robotisés. Je dérangeai visiblement, ce qui me fit glousser. Je n'étais pas prête de m'ennuyer avec ces trois-là.

- Voilà, si vous êtes toujours d'accord, j'ai pris la décision de rester quelques temps habiter ici.

Dorian sauta littéralement de joie, et accourut pour me prendre dans ses bras. Je lui rendis son accolade en souriant, mais je ne pus m'empêcher de fixer Aaron derrière son épaule. Celui-ci me regardait avec ce qui semblait être un œil rempli de désir. Dorian dit, d'une voix remplie de joie :