Chapitre 18

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PDV AARON

Quelques semaines plus tôt

J'étais passé chercher Lyse discrètement devant chez elle pour ne pas tomber sur ses parents. Elisabeth et Richard étaient de drôles de personnage, et à vrai dire, moins je les voyais, mieux je me portais. J'attendais dans l'allée de la demeure, déjà dans le sens du départ. Cela faisait dix minutes que je poireautais, et malgré mes quinze coup de téléphone, Lyse ne me donnait pas de signe de vie. C'était pas possible d'être aussi lente !

Dix minutes plus tard, j'étais vraiment inquiet. Il allait falloir que j'aille la chercher, au risque de tomber sur ceux que je ne voulais pas voir.

Le plus silencieusement possible, je gravis les marches du perron, et me retrouvai devant la grande porte. Je n'eus pas le temps de faire quoique ce soit, qu'elle s'ouvrit sur un des majordomes que j'avais déjà vu régulièrement. Il me salua, et je lui demandai :

- Excusez-moi, sauriez-vous où est Lyse ?

- Mademoiselle se prépare. Vous pouvez l'attendre au salon, personne ne viendra vous déranger. Madame est sortie et Monsieur est très occupé. 

Il sourit brièvement et s'éclipsa aussi vite qu'il avait apparu.

J'inspirai un bon coup, et m'assis dans un grand fauteuil moelleux. De grandes bibliothèques ornaient les murs, remplies de livres aux couvertures de tissus. Le tapis paraissait d'une douceur incroyable, et la table basse d'une qualité inégalable. J'imaginais ce que c'était de vivre ainsi, dans la richesse, tandis que des gens comme ma mère étaient contraints de cohabiter avec la moisissure d'une chambre humide.

Une grande horloge remplissait le silence de ses tic tac. Je me surpris à tendre l'oreille, cherchant à écouter les majordomes ou les cuisiniers s'activer. Soudain, un bruit étouffé me parvint. Celui d'une femme qui criait. Instinctivement, je cherchai à savoir si c'était la voix de Lyse. Je me levai, et avançai à tâtons pour chercher d'où provenait ces bruits. Plus je me rapprochai, plus j'entendai distinctement la voix de deux personnes. Les meubles bougeaient sur le sol, grinçaient et même craquaient. J'aurai du m'arrêter là, mais une chose en moi me poussait à chercher d'où cela venait. Si c'était Lyse qui avait des ennuis ? Ou qui se tapait un autre homme ?

Après avoir sillonné discrètement dans un long couloir, je me retrouvai face à trois portes en chêne. Les bruits me paraissaient clair à présent : il ne s'agissait pas de Lyse. La curiosité s'empara de moi : je collai mon oreille à la porte. Une voix d'homme familière me parvint, celle de Richard. Une femme lui parla d'une voix suave :

- Oh Richard... Il faut qu'on se revoit c'était fabuleux.

- Oui ma belle, je te recontacte. Rhabille-toi, j'ai un rendez-vous à seize heures. 

Des vêtements glissèrent sur le sol, et les pas se rapprochèrent de la porte. Ce fut le moment où je me rappelai comme par magie que j'étais là, collé à la porte de Richard et qu'il allait probablement l'ouvrir d'une minute à l'autre. Pris de panique je reculai jusqu'à taper contre une autre porte. La poignée de la chambre de Richard s'abaissa, un clic retentit en même temps que j'appuyai sur la poignée de celle derrière moi. Elle s'ouvrit dans un bruit sourd, et je m'y précipitai. J'atterris dans une grande chambre vide, les rideaux tirés et le lit fait au carré. L'absence de toute décoration personnelle me fit penser que c'était probablement une chambre d'ami. Je tirai la porte, suffisamment pour qu'on n'y fasse pas attention, mais pas assez pour m'empêcher de voir l'extérieur. J'avais ce besoin de savoir la vérité que semblait cacher Richard, puisqu'il ne semblait pas être avec Elisabeth. Il la trompait ? Ce dernier sortit de sa chambre, suivit d'une grande femme blonde. Elle avait facilement vingt ans de moins que lui, et était plus proche de l'âge de sa fille que celle de sa femme.

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant