Chapitre 6

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PDV ARTHUR

Je me réveillai en sursaut. Où étais-je ? Je clignai des yeux. Purée la lumière était si forte. « Y a quelqu'un ? » dis-je tout haut. Ma tête me lançait, ça bourdonnait dans tout mon crâne. Il me fallut quelques minutes pour me remémorer ce qui s'était passé. Tout ce dont je me souvenais était d'Amara, et de mon Coca. Amara... Où était-elle ?! Je me relevai. J'étais toujours dans son appartement mais plus aucune trace d'elle. La porte d'entrée était ouverte, comme une invitation à s'en aller. Mon sang ne fit qu'un tour : elle m'avait droguée. C'était sûr. Je connaissais bien trop les drogues et les somnifères, et cela me semblait plus que plausible. Je me hissai debout sur mes jambes tremblotantes, et me dirigeai tant bien que mal à la cuisine. Par terre, gisait une petite, toute petite capsule de gellule. A côté, une autre, encore pleine qu'elle avait du faire tomber dans la précipitation. Quel con ! Je ne m'étais douté de rien. J'aurai bien du voir quelque chose quand cette garce m'a proposée une boisson.

J'étais furieux, mon sang ne fit d'un tour. Elle n'allait pas s'en tirer comme ça. Chancelant, je regardai brièvement les placards. Des pâtes, du riz, de la soupe, des conserves de sauce tomate. C'est ce qu'il me fallait. Elle avait osé me faire ça à moi ? Après tout ce que j'avais fait pour elle ?! S'en était fini de me contenir, elle allait le payer. Je décapsulais la conserve et la jetai sur les murs blancs immaculés. Le liquide gicla sur une grande partie du mobilier, laissant une belle marque de mon passage. Mais ce n'était pas suffisant. J'approchai des portes fermées de sa chambre et de la salle de bain. Mon poing vint cogner fort contre les deux. Je voulais qu'elle voit ce qu'elle avait provoqué. Elle ne méritait que ça.

Un marqueur attira mon attention dans un panier sur une étagère. Je m'armai de ma plus belle écriture et griffonnai sur celle de la salle de bain. Enfin, je voulu partir. Mais c'était encore trop ordonné. J'ouvrai ses placards avec ses verres coca cola préférés. J'en pris un comme une balle, armais mon bras, et le jetai à travers le salon. Il vint s'exploser sur le mur à côté de la télévision. Cela me traversa l'esprit de démolir dans cette dernière. Mais finalement je gardai cette idée pour plus tard. Je vidai les trois quarts du placard, et lorsque j'eus fini, je sortis de ce foutu appartement.

Je errai à pieds dans les rues de la ville, ma valise à la main. Je cherchai désespérément la gare, mon train était prévu à neuf heures. Je croisai nombre de passants, mais je ne savais pas à qui demander mon chemin. C'est là que je vis une fille tirant une grosse valise violette à étoiles, marchant quelques mètres devant. J'accélérai le pas pour arriver à sa hauteur.

- Excuse-moi... lui dis-je en tapotant sur son épaule.

Elle sursauta et enleva ses écouteurs.

- Oh tu m'as fait peur ! s'exclama-t-elle en riant.

- Je suis désolé ce n'était pas mon intention.

- Ce n'est pas grave. Tu voulais quelque chose ?

- Oui... Je ne connais pas cette ville, je pars de chez des potes, et je cherche la gare.

Elle regarda ma valise, qui faisait un tier de la sienne.

- Eh bien pas cool tes potes, ils auraient pu t'y conduire ! J'y vais aussi, mais ça fait un bout à pieds, me répondit-elle avec un regard compatissant.

- Est-ce que ça te dérange si je t'accompagne ? Je ne voudrai pas paraître insistant...

J'espérai secrètement qu'elle dise oui, sinon je n'y arriverai jamais à temps.

- Y a pas de soucis !

Elle afficha un air bienveillant, et nous fîmes la route ensemble. Il y avait presque deux kilomètres pour y aller, mais cela passa vite, elle était de bonne compagnie. Elle s'appelait Morgane, et allait retrouver ses parents à Lille. Pour couronner le tout, nous prenions la même première correspondance, et cela me rassurait d'avoir une connaissance avec moi.

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant