Chapitre 21

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PDV AARON

Cela faisait cinq minutes qu'Amara était partie et que Lyse me hurlait dessus comme une hystérique. Je ne disais rien, trop concentré sur ce qu'Ama pouvait penser de moi maintenant. Et si elle croyait que je sortais vraiment avec Lyse ? Pouvait-elle réellement imaginer que je sois un homme comme ça, à la draguer ouvertement alors que j'étais avec une autre ? Comment lui dire que Lyse m'aidait à sauver ma mère ? Que c'était davantage ma soeur que quoique ce soit d'autre ?

- Tu m'écoutes ? claqua-t-elle des doigts devant moi.

- Oui, non, répondis-je confus.

- C'est quoi ton soucis ! hurla-t-elle de nouveau.

- Qu'est-ce que tu veux Lyse ? Sérieux !

Elle s'arrêta, faisant une mine blessée.

- Un peu de respect ? chuchota-t-elle.

- En quoi je ne te respecte pas ? m'énervai-je.

C'était quoi son problème à la fin ! On avait été clairs depuis le début : nous n'étions pas ensemble. On avait flirté quelques fois, mais à la seconde où Amara est apparu, j'en ai directement parlé à Lyse. Je pensai que nous étions sur la même longueur d'onde, à priori pas. Elle se renfrogna, réfléchissant un bref instant, comme hésitant à dire le fond de sa pensée. Alors, je la devançai. Le problème avec Lyse, c'est qu'il fallait la pousser à bout pour qu'elle dise ce qu'elle pensait vraiment.

- Putain vraiment dit-moi ce qui ne va pas ! Je ne comprends pas !

J'allais continuer mon monologue, quand elle lâcha, dans un souffle :

- Je suis tombée amoureuse de toi.

Je marquai un temps d'arrêt. Mon corps s'arrêta, et je me figeai. J'avais mal entendu, c'est forcément ça.

- Pardon ? murmurai-je en espérant vraiment me tromper.

J'observai son visage qui devint rouge tomate, et elle baissa les yeux sur ses pieds. Dans un souffle, elle prit son courage à deux mains, et dit, tout bas :

- Je t'aime, et plus que comme un ami. Je deviens folle à la voir te tourner autour...

Elle fuyait toujours mon regard, mais j'attrapai son menton entre mes doigts pour la forcer à me regarder.

- Tu rigoles là ? lâchai-je.

Instantanément, une larme roula sur sa joue, et elle tenta de nouveau de m'éviter. Elle s'énerva dans un flot de larmes.

- Tu t'attendais à quoi... Tout ce temps passé ensemble... J'avais l'impression que c'était réciproque... Depuis toute petite c'est toi...

J'étais abasourdi. Je ressassai nos derniers mois ensemble, cherchant à quel moment j'avais pu laisser croire à une telle ouverture. Pourtant, de mon côté c'était clair. Depuis plusieurs mois, j'avais repéré Amara. Elle était si belle, un sourire absolument envoutant. Je cherchai désespérément un moyen de l'accoster, de lui parler. Quand nous nous étions retrouvés en tête à tête, sur le pallier de la Coloc' à cette soirée, mon coeur avait failli s'échapper de ma poitrine. J'avais tellement envie de l'attraper, de la coller contre le mur et de l'embrasser à pleine bouche. Ses yeux bruns m'auraient supplier de continuer, et je lui aurai dit combien elle m'obsédait depuis des semaines. A quel point son parfum embaumait son aura et comment elle me rendait dingue. Comme j'avais une envie irrésistible de goûter sa peau. J'en mourrais d'envie, mais je n'avais pas réussi à l'aborder avant, de peur d'être maladroit. Pourtant, ce soir-là, quand ses yeux et les miens se sont retrouvés accrochés l'un à l'autre, j'avais failli réussir. Puis je l'avais vue dans les bras de Dorian. Il avait toujours eu ce truc en plus, cette capacité à aller vers les gens sans avoir peur. Tandis que moi, je restai là, dans l'ombre, tétanisé.

AmaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant