Glace

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[Soir du départ des amis de Kats]

PDV Izu :

Je sursaute quand j'entends toquer à la porte de ma chambre.

Je regarde l'heure.

22h ?

J'aurais pu penser que c'est Ochaco, mais elle ne prend jamais la peine de frapper.

Ça serait une première ?

Nan, elle serait déjà entrain de me raconter sa vie sinon.

Je me lève pour aller ouvrir, avec une pointe d'agacement qu'on vienne me déranger à cette heure-ci.

- Salut.

Je regarde Kats avec étonnement.

Il a une petite voix et ses yeux sont rouges.

Il est déjà revenu de la gare ? Pourquoi il est... si triste ?

- Il s'est passé quelque chose ? Je demande.

C'est le fait que ses potes soient partis, qui l'a fait pleurer ?

Maintenant que j'y pense... C'est la première fois que je le vois comme ça. Même après toutes les merdes qu'a fait Takeru, il n'avait jamais craqué.

- Tu veux venir t'entraîner avec moi ? Me demande-t-il sans répondre à ma propre question.

- J'arrive, je réponds sans hésiter.

Je cherche mes affaires dans ma chambre et le rejoint rapidement. On sort de l'internat et nous nous dirigeons vers le gymnase, tous les deux silencieux.

Je n'ose pas lui demander ce qu'il ne va pas.

Dire au revoir à ses potes le rend si triste que ça ?

Nan, il y a forcément autre chose.

Il a des airs de sensible, mais il n'est pas réellement comme ça.

On arrive au gymnase et il va s'asseoir machinalement sur le banc sur lequel on laisse habituellement nos affaires. Je m'assois alors à côté de lui.

- Tu veux en parler ?

Je réalise que je m'inquiète pour lui.

Ça ne me ressemble pas.

Depuis quand il est devenu important pour moi ?

- Ça va t'ennuyer, il répond tout en souriant doucement dans le vide.

Je lève les yeux au ciel.

- Tu préfères qu'on se foute sur la tronche ? Je ricane.

Il se lève alors.

- Ouai.

Il me lance un regard de défis, déjà prêt à m'affronter. Alors, un sourire en coin, je lui rends le même regard.

- Je vais pas être sympa alors, je dis.

- Moi non plus.

Mon sourire s'agrandit.

On passe l'heure qui suit à nous affronter avec le moins de pauses possible. Pas parce qu'on n'y pense pas, mais parce qu'il n'a pas l'air d'avoir envie d'avoir le temps de respirer une seule seconde. Alors, je joue le jeu et suis son rythme.

On n'utilise nos alters par moment, mais que par occasion, parce qu'on a bien retenu la leçon que les profs peuvent nous tomber dessus. Moi, ça passe encore, mais l'alter de Kats n'est toujours pas le plus discret.

Izu et Kats - Alter Ego Tome 0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant