Chapitre 4 Elio 2024 - Montréal

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Le soleil du matin perçait à travers les rideaux de ma chambre, m'arrachant à un sommeil agité. Je me réveillai avec des pensées embrouillées, encore hanté par les événements de la veille. Mara. Ses yeux bleus profonds, la façon dont elle semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Je ne pouvais pas la chasser de mon esprit.

Je me levai et m'étirai, observant la ville animée de Montréal en contrebas. La sortie au café et la boîte de nuit avec elle et ses amis avaient été des expériences inattendues. Malgré sa distance et ses barrières, quelque chose en elle m'attirait irrésistiblement.

Après une rapide douche et un petit déjeuner léger, je me préparai pour ma journée de travail. En tant que consultant en entreprise spécialisé en gestion du stress, je passais mes journées à aider les autres à naviguer à travers leurs propres angoisses, même si mes propres luttes n'étaient jamais loin de la surface.

Alors que j'étais en route pour le bureau, mon téléphone sonna. C'était Marco, mon ami de longue date.

- Hé, Elio, ça te dit de venir jouer au basket ce soir ? On se retrouve au terrain habituel à 19h.

-Pourquoi pas, répondis-je, espérant que le sport m'aiderait à vider mon esprit. À ce soir !

La matinée passa lentement, chaque pause que je prenais ramenait mes pensées à Mara. Je me souvenais de notre séance, de la manière dont elle m'avait écouté et compris. Il y avait quelque chose en elle, une force tranquille, mais aussi une vulnérabilité palpable. Je voulais en savoir plus sur elle, percer cette carapace qu'elle semblait maintenir avec tant de détermination.

En début d'après-midi, je me retrouvai immergé dans mes rendez-vous, tentant de me concentrer sur les besoins de mes clients. Mais l'image de Mara continuait de flotter dans mon esprit, accompagnée d'un désir grandissant de la revoir en dehors du cadre de la thérapie.

À 18h30, je quittai le bureau et me rendis au terrain de basket. Le jeu m'offrirait une distraction bienvenue. En arrivant, j'ai retrouvé Marco et quelques autres amis. Nous avons commencé à jouer, et pour un moment, je réussis à me concentrer uniquement sur le sport.

Après une heure de jeu intensif, nous nous reposons sur le banc. Marco me lança un regard curieux.

- Alors, qu'est-ce qui te tracasse, Elio ?, me demanda-t-il. T'as pas l'air dans ton assiette.

Je soupirai, essuyant la sueur de mon front.

- C'est compliqué. C'est à propos d'une femme, lui répondis-je un peu géné.

- Ah, une femme, dit Marco en souriant. Raconte-moi ça, c'est la jolie femme d'hier soir ?

Je lui parle brièvement de ma rencontre avec Mara, de son travail en tant que thérapeute et de la manière dont elle semblait si distante et pourtant si proche en même temps. Je ne mentionne pas les détails de notre séance, respectant la confidentialité, mais j'exprime mes sentiments et mes inquiétudes.

Marco hocha la tête, écoutant attentivement.

- Elle semble spéciale, cette Mara. Mais fais attention, Elio. Les personnes avec des barrières aussi solides ont souvent des blessures profondes. Tu ne veux pas te perdre en essayant de les guérir, me prévient-il.

- Je sais, dis-je en réalisant la véracité de ses paroles. Mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir l'aider.

Marco me donna une tape amicale sur l'épaule.

- Alors sois là pour elle. Respecte ses limites, mais montre-lui que tu es prêt à être patient.

Nous finissons notre conversation, et je rentre chez moi, épuisé mais déterminé. Demain, j'avais une autre séance avec Mara, et je devais trouver un moyen de naviguer entre mes sentiments et ma volonté de l'aider. Je devais être patient, respectueux, mais aussi prêt à la soutenir de manière appropriée.

Les Fragments de NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant