Chapitre 14 Mara 2024 - Montréal

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Les dernières semaines ont été un véritable enfer. Depuis ma rencontre traumatisante avec Thorn, j'ai constamment l'impression d'être épiée. Chaque ombre, chaque bruit suspect me met sur les nerfs. La clinique, autrefois un refuge, est devenue une prison dorée où je me terre, essayant de me protéger d'un ennemi invisible.

Ce matin, je me réveille encore une fois avec cette sensation oppressante de ne pas être seule. En me préparant pour la journée, je jette des coups d'œil anxieux par la fenêtre, m'attendant presque à voir Thorn apparaître à chaque instant. Mais il n'y a rien, juste le vide angoissant de la rue déserte.

À la clinique, j'essaie de me concentrer sur mes patients, de laisser mon travail m'absorber pour oublier cette peur sourde qui me ronge. Mais chaque moment de répit est envahi par des pensées sombres. Les sourires de mes patients, leurs histoires de progrès et de guérison, tout cela semble étrangement distant, comme si je regardais leur vie à travers une vitre.

À la fin de la journée, épuisée, je m'apprête à quitter la clinique. Je vérifie une dernière fois que tout est en ordre, puis je sors en verrouillant soigneusement la porte derrière moi. La nuit commence à tomber, et une légère brise me fait frissonner alors que je me dirige vers ma voiture.

Soudain, je sens une présence. Mon cœur s'accélère et je me retourne brusquement, m'attendant à voir Thorn. Mais il n'y a personne. Juste l'obscurité grandissante et les lampadaires vacillants. Je soupire de soulagement, mais la tension ne me quitte pas.

En arrivant chez moi, je remarque quelque chose d'étrange. La porte de mon appartement semble légèrement entrouverte. Je suis sûre de l'avoir fermée à clé ce matin. Mon cœur bat la chamade alors que je m'approche prudemment, ma main tremblante cherchant les clés dans mon sac. J'ouvre la porte lentement, chaque grincement me faisant sursauter.

À l'intérieur, tout semble normal. Mais cette sensation d'être observée, elle, ne disparaît pas. Je fais le tour de l'appartement, vérifiant chaque pièce, chaque recoin. Rien. Pourtant, je ne peux m'empêcher de sentir que quelque chose ne va pas.

Je m'effondre sur le canapé, essayant de reprendre mon souffle. Mes pensées dérivent vers Gabriel, vers la sécurité et le réconfort qu'il représente. Mais même sa présence ne suffit plus à apaiser cette angoisse constante. Je pense aussi à Elio, à ses paroles et à la passion non dite entre nous. Mais cela semble si lointain, si irréel comparé à la menace immédiate de Thorn.

La nuit est tombée complètement maintenant, enveloppant l'appartement d'une obscurité oppressante. Je ferme les yeux, essayant de chasser les images de Thorn de mon esprit. Mais elles reviennent sans cesse, me hantant.

Je me lève et marche nerveusement dans l'appartement, m'arrêtant devant la fenêtre. De l'autre côté de la rue, sous le faible éclairage d'un lampadaire, une silhouette se dessine. Mon cœur manque un battement. C'est lui. Thorn.

Il ne bouge pas, se contentant de me regarder fixement. Une peur panique s'empare de moi. Je recule lentement, sentant le sang se retirer de mon visage. Que faire ? Appeler la police ? Gabriel ? Mais avant que je ne puisse prendre une décision, la silhouette disparaît, avalée par l'obscurité.

Je reste là, tremblante, le regard fixé sur l'endroit où Thorn se tenait. La peur m'envahit complètement, et je réalise que je ne pourrai jamais vraiment m'échapper de lui. Pas tant qu'il est là, quelque part, à m'observer, à attendre.

La nuit promet d'être longue.

La fatigue m'envahit, mais le sommeil ne vient pas. Trop d'angoisse, trop de souvenirs, trop de tout. Je tourne en rond, mon esprit embrouillé par la peur, la confusion et cette étrange attirance pour Thorn. Comment puis-je être à la fois terrifiée et irrémédiablement attirée par lui ?

Les Fragments de NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant