La journée de travail avait été particulièrement éprouvante, chaque moment passé dans la clinique me laissant épuisée. Les consultations se succédaient, et j'avais à peine eu le temps de respirer. L'image d'Elio et de nos interactions récentes planait encore dans mon esprit, mais je tentais de rester concentrée sur le travail. Lorsque la journée prit enfin fin, je pris un moment pour me recentrer avant de rentrer chez moi. Je n'avais qu'une hâte : retrouver la tranquillité de mon appartement, loin des tumultes de la journée.
Je sortis de la clinique et marchai lentement vers mon immeuble. Le ciel de Montréal était déjà sombre, les lumières de la ville scintillant alors que la nuit tombait. J'étais en train de penser à des choses banales quand, en approchant de mon appartement, un sentiment étrange me saisit. La porte était entrouverte. Mon cœur se serra instantanément.
Je ralentis, observant l'entrée avec méfiance. Les pensées tournaient en boucle dans ma tête – et si c'était un cambriolage ? Si quelqu'un m'attendait à l'intérieur ? Je tentai de calmer ma respiration, puis poussai la porte avec précaution. Mon estomac se noua lorsque je vis Thorn à l'intérieur, se tenant debout au centre du salon, un sourire suffisant sur les lèvres.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je d'une voix qui trahissait ma surprise et ma colère. Je m'efforce de garder un semblant de calme, bien que je sente la panique monter en moi.
Thorn se retourna lentement, comme s'il était parfaitement à l'aise dans cette situation.
- Je suis venu voir comment tu allais, mon ange. Il semble que tes voisins n'ont pas été très discrets ce soir.
Son ton était nonchalant, presque moqueur.
Mon cœur s'emballa. Je ne pouvais pas croire qu'il se trouvait là, dans mon espace privé, sans invitation. La colère se mêlait à la terreur.
- Ma porte était ouverte, et tu t'invites chez moi sans y être convié ? Qu'est-ce que tu cherches encore ?
Il haussa les épaules, comme si tout cela n'avait aucune importance.
- Je voulais juste m'assurer que tu étais en sécurité. Les gens ne savent pas toujours se comporter avec quelqu'un d'aussi fascinant que toi.
Ses mots me frappèrent comme un coup de poing. « Fascinant », « quelqu'un d'aussi fascinant que toi »... Cela me troubla, et je sentis un frisson désagréable parcourir mon échine. Je savais qu'il tentait de me manipuler, mais ses compliments pervers avaient le don de me déstabiliser.
- Ce n'est pas le moment pour des jeux de mots ou des flatteries. Ce que tu fais ici est une violation totale de ma vie privée. Je veux que tu partes immédiatement !
Ma voix monta en intensité, trahissant la peur sous-jacente.
Thorn s'approcha de moi avec une lenteur délibérée. Chaque pas qu'il faisait semblait peser lourdement dans l'air.
- Tu ne comprends vraiment pas ce que je fais pour toi, n'est-ce pas ? Je suis ici pour veiller sur toi, pour m'assurer que tu n'as pas de problèmes. Mais je vois que tu ne comprends pas la portée de ce que je fais.
Il était désormais à quelques centimètres de moi, son visage si près du mien que je pouvais sentir sa chaleur. Son regard était froid et menaçant, et je sentis une vague de terreur m'envahir.
- Écoute-moi bien, Mara. Je ne suis pas ici pour jouer les bienfaiteurs. J'ai voulu te montrer que je pouvais être là pour toi, mais il semble que tu ne sais pas apprécier la gentillesse.
Avant que je puisse réagir, il me saisit brusquement par les épaules, sa force écrasante me faisant mal.
- Lâche-moi ! criai-je, essayant de me dégager de son étreinte, mais il ne relâcha pas sa prise.
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Les Fragments de Nous
RomansaÀ Montréal, les vies de Mara, Thorn, Elio, et Gabriel s'entremêlent dans un jeu dangereux de passion et de manipulation. Mara, une psychologue mystérieuse, attire les désirs et les obsessions de ceux qui l'entourent, mais jusqu'où est-elle prête à a...