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𝐊𝐈𝐀𝐍𝐀
Une fois, j'ai laissé traîner mes oreilles dans les murs de la villa, et en passant devant le bureau de mon père, j'ai entendu les Italiens mentionner le prénom de Darius Williams. Ils le décrivaient comme quelqu'un d'exécrable, insupportable et qui pète plus haut que son cul.
Ceci n'est pas passer à côté de l'oreille d'une sourde.
Je n'ai jamais vraiment eu d'intérêt pour lui avant ce soir, mais maintenant, il semble être l'instrument idéal pour faire comprendre à Donatello qu'on ne joue pas avec moi. Si ce qu'il veut, c'est manipuler les sentiments pour ses affaires, alors il va découvrir que je peux jouer à ce jeu-là aussi bien que lui.
Je balaie la salle du regard, cherchant sa silhouette familière. C'est un homme imposant, difficile à manquer, avec son allure confiante et ses manières étudiées. Je le repère près du bar, entouré de quelques admirateurs, hommes et femmes confondus. Son sourire narquois ne quitte jamais ses lèvres, et il semble totalement à l'aise dans ce monde de luxe et de faux-semblants.
Mais c'est à lui de venir à moi, et non le contraire.
Je reste immobile, posée dans un coin stratégique de la salle où je sais que je suis visible mais pas trop accessible. Mon regard se fait plus détaché, presque rêveur, mais je suis attentive à tout ce qui se passe autour de moi, surtout à la réaction de Darius.
Je le vois discuter avec ses admirateurs, mais ses yeux se posent brièvement sur moi. C'est tout ce dont j'avais besoin pour savoir qu'il m'a remarquée. Je laisse un léger sourire effleurer mes lèvres, puis je détourne mon regard, comme si sa présence ne m'affectait pas. Je joue la carte de l'indifférence, sachant que c'est souvent ce qui attire le plus.
Damian termine sa conversation et je sens, sans même avoir à le regarder, qu'il se dirige vers moi. Je fais semblant d'être absorbée par la contemplation d'un tableau accroché au mur, mais mon cœur bat plus vite. Je sais que c'est un jeu dangereux, mais c'est justement ce qui le rend si excitant.
— Excusez-moi... je me retourne de façon gracieuse, on se connaît ?
J'en profite pour le détailler plus inténsement, il a les cheveux châtain et de yeux brun. Contrairement à Donatello, lui n'a pas de barbe. Il est grand à une corpulence plus fine que celle de mon Don, mais il est très charmant, je remarque immédiatement la Rolex sur son poignet gauche et quelques bagues sur ses doigts.
— Non je ne crois qu'on se connaisse, dis-je d'une voix douce.
— C'est bien ce qui me semblait, je ne vous ai jamais vu dans ce genre de rassemblement, dit-il d'une voix rauque.
