Coup de foudre à Paris

15

### Chapitre 15 : La Lettre

**Émilie**

Je me trouve seule, dans cette petite chambre à peine éclairée par la lueur d'une bougie. La pièce est silencieuse, seulement troublée par le grattement de ma plume sur le papier. Devant moi, une lettre que je n'aurais jamais imaginé devoir écrire. Une lettre à un fantôme, à celui qui n'est plus là, mais dont l'ombre continue de me hanter.

**Émilie (lettre à Izoy)**

_"Mon cher Izoy,_

Je t’écris cette lettre que tu ne liras jamais. Les mots me manquent pour te dire à quel point ton absence me pèse, à quel point chaque jour est un combat que je n’arrive plus à mener. Depuis que tu es parti, il y a ce vide en moi que rien ne semble pouvoir combler. Ni les sourires que je me force à afficher, ni les mots que j'écris pour tromper les autres, et surtout pas ce prince qui semble vouloir m'arracher à toi.

Je me souviens de notre première fois, cette nuit où tout a changé pour nous deux. Nous étions jeunes, innocents, mais nos cœurs étaient remplis de promesses. Des promesses que j’ai tenues, même après ta mort, même après que la vie m’a arrachée à toi. Et maintenant, face à tout ce qui m’entoure, face à cet homme qui prétend vouloir plus que je ne peux lui offrir, je ne peux m’empêcher de penser à toi, encore et encore.

Je ne vais pas me mentir, Izoy. Il y a des moments où je sens quelque chose pour Éric, ce prince qui m’a fait sortir de mon quotidien tranquille. Mais ces sentiments sont ternis par la culpabilité, par ce souvenir constant de toi, de nous. Je ne peux pas, je ne veux pas remplacer ce que nous avions. Tu as été mon premier amour, et même la mort n'a pas pu effacer cela.

Je ne sais pas si je vais réussir à surmonter tout ça, à tourner la page. Mais je voulais que tu saches, même si tu ne le sauras jamais vraiment, que je n’oublierai jamais. Tu fais partie de moi, de ce que je suis, et je t’emporte avec moi, dans chaque décision, dans chaque pas que je fais.

Adieu, Izoy. Je t’aime toujours, et je t’aimerai pour toujours._

_Émilie”_

**Émilie**

Je replie la lettre, mes mains tremblant légèrement. Je ne sais pas si cela m’a soulagée ou si cela a ravivé des douleurs enfouies. Peut-être un peu des deux. Mais une chose est sûre : je devais écrire ces mots. Pour lui, pour moi. Pour essayer de comprendre ce que je ressens vraiment.

Mais ma journée n’est pas terminée. Il reste cette page de journal à rédiger, une tâche que je ne peux plus remettre à plus tard.

Je prends une autre feuille de papier et commence à écrire, cette fois en essayant de mettre de côté mes émotions personnelles pour me concentrer sur ce qui doit être dit.

**Page du journal :**

_"La vie d’un prince est loin d’être aussi dorée qu’on pourrait l’imaginer. Entre les obligations royales et les attentes incessantes de la couronne, Éric d’Angleterre navigue dans des eaux troubles, cherchant désespérément à échapper aux chaînes invisibles qui le retiennent. Ses vacances à Paris, loin d’être une simple escapade, sont devenues un moyen pour lui de redécouvrir une partie de lui-même qu’il avait perdue.

À travers les pâtisseries exquises d’une certaine jeune femme, il a trouvé un peu de cette légèreté qu’il avait oubliée. Mais derrière chaque sourire, chaque éclat de rire, se cachent des réalités bien plus complexes. Le prince, malgré son titre, reste un homme, avec ses doutes, ses peurs, et ses désirs. Paris n’a pas seulement été le théâtre de sa découverte culinaire, mais aussi celui de ses tourments intérieurs.

Et tandis qu’Éric tente de se réconcilier avec son rôle, avec son destin, il devient clair que ce séjour à Paris laissera une empreinte indélébile sur sa vie… et sur celle de ceux qui l’ont côtoyé._

Émilie P."

_

Je pose ma plume, épuisée. Les mots sont écrits, la page est remplie, mais mon cœur est plus lourd que jamais. Izoy me manque, et malgré toutes mes tentatives pour l'oublier, pour aller de l'avant, je reste prisonnière de ce passé. Eric... il est une autre histoire, une histoire que je ne suis pas sûre de pouvoir ou de vouloir vivre pleinement.

Je me redresse, m'efforçant de chasser ces pensées. Il est tard, et demain est un autre jour. Mais je sais que cette nuit, encore une fois, je rêverai de lui. De l'un et de l'autre. De ce qui aurait pu être, et de ce qui pourrait être.

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Ce chapitre explore les émotions complexes d'Émilie, qui est déchirée entre son passé et son présent. Sa lettre à Izoy révèle la profondeur de sa dépression cachée et son incapacité à avancer pleinement avec Eric.