Tome 1 : Miel | Un Monde Incolore

Partie 5 | Naelle Enier (19)

— Madame, avant que nous ne partions, quel est votre nom ? Demanda Paëlla.

Ah oui, nous ne lui avions jamais posé la question en effet. Après tout, je ne la connaissez que depuis ce matin. La femme, eut un instant d'hésitation, comme si nous dire son nom était dangereux. Mais après réflexion, elle fit une moue désabusée et répondit.

— Naelle. Naelle Enier.

Nous nous regardâmes tous les trois en silence. Nous savions bien qui était Naelle. L'écrivaine d'Astrologie et vie dans une autre galaxie ! C'était notre roman préféré à Noisette et moi durant la Seconde école. Je m'en rappelle encore. On incarnait les deux personnages principaux : l'astronome, Gus, et la chercheuse Gwen.

Rencontrer son autrice en chair et en os était, comment dire, presque comme rencontrer la reine en personne. Noisette fut le premier à retrouver l'usage de la parole.

— Enchanté. Nous faisons partie de vos plus grands fans. Sinon je me nomme Noisette, elle c'est Paëlla et lui, c'est Miel, mais ça, vous deviez déjà le savoir, il est plutôt connu.

Il avait parlé avec calme loin d'être impressionné par son idole. J'étais plutôt célèbre en tant que Deuxième Serviteur d'Amaya, je le savais, mais je n'aimai pas qu'on me le rappelle. Après, si c'était Noisette...

— Plus grand fan, tu dis Noisette ? Mais je doute que tu aies lu tous ces livres alors que moi si. Répliqua Paëlla.

Je pouffais et ma sœur m'imita. En matière de littérature, elle en savait toujours plus que nous, c'était ainsi. Mais Noisette ne semblait pas trop s'y faire. Bon, je dois bien avouer était également surpris en découvrant d'autres ouvrages de cette autrice.

— Vous avez lu tous mes livres, je vois. Mais je n'ai pas le temps de discuter. Sur ce, au revoir.

Elle s'éclipsa, avant même que nous pûmes lui faire nos adieux. Quel étrange personnage !

Noisette pointa ma sœur du doigt d'un air accusateur.

— Toi ! Ne me dis pas que tu as lu des livres censurés ?

— Oh, tu me connais. Répondit-elle en se détournant.

— Attendez, quoi ? Mais ils étaient dans ta boutique, ils ne peuvent pas être interdits ! M'exclamai-je, soudain inquiet.

Je repensais à Astrologie et amour dans une autre galaxie. C'est pour ça qu'il était frivole le bouquin, j'aurai dû m'en douter que c'était louche. Ces textes encourageaient beaucoup trop la passion pour être toléré.

—,Tu vends des bouquins censurés. Hmm, je prends note. Je vais faire un petit tour dans cette boutique. Dit Noisette à ma sœur en abordant un sourire narquois.

— Tu ne peux pas faire ça ? S'enquit-elle, prise de cour.

— Je suis flic, c'est mon boulot. Renchérit-il, visiblement amusé que ma sœur entre dans son jeu.

— Tu n'es même plus policier. Répliqua elle, mettant fin à cette discussion.

Ah, comme il était plaisant et marrant de voir Noisette taquiner Paëlla, dommage que ça prenne déjà fin. Mais nous n'avions pas le temps pour ce genre de trucs. Il était temps de passer aux choses sérieuses !

— Bien, alors voici mon plan. Nous allons trouver une charrette pas loin, la prendre et se rendre au château de la Reine. Expliqua Noisette.

— On pourrait se déguiser. Proposai-je, en repensant aux malles de vêtements.

Naelle avait raison, mieux valait se faire discret.

— Bonne idée ! Approuva Paëlla.

Frégate miaula, doucement même si son miaulement ressemblait un peu à un grognement dragonesque. Elle faisait à présent la même taille que ses parents, près de deux mètres.

Frégate était devenu aussi puissante, qu'un dragon, bien qu'elle ne maîtrisait pas encore toute sa nouvelle gamme de miaw et mraouu. Les chats géants avaient des poussées de croissance, c'était comme ça. Et aujourd'hui, Frégate avait dû connaître la sienne.

En moins d'un jour, elle avait tellement grandi et gagné en force. Elle était capable de porter une charrette désormais. Cela me permit alors de comprendre son message. La chatte ailée pourrait aisément nous porter tous les trois.

— Pas besoin de charrette. Annonçai-je à mes compagnons, en désignant Frégate.

Ils hochèrent la tête.

— Il ne nous reste plus que trois jours, alors dépêchons nous de secourir l'homme de ma vie. Réalisa soudain Paëlla.

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PS : Ce chapitre est plus court pour contrebalancer le chapitre précédent qui était plus long.