Partie 1 | Marché (2)

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Chapitre 2

— Qu'avons nous à faire aujourd'hui ? Demanda Zilla.

— Je m'occupe du baptême de Colin, le fils cadet de dame Elsa. Vous pouvez m'accompagner, il me semble que vous n'avez jamais assister à un baptême. Vous pourrez apprendre en observant. Alors qu'en dites vous, ma sœur ? Proposai-je.

— Je suis honoré et j'accepte avec plaisir. Répondit elle, poliment.

— Très bien je resterais donc au Temple. Ajouta Tamala. Puissent les Déesses veiller sur vous et votre voyage être sans embûches.

— Merci ma sœur. Dis-je.

Je fis signe à Zilla, puis sortis avec elle, du Temple. En m'éloignant de ce lieu saint je regrettais le calme et la sérénité qui y régnait.

En ville, les brouhahas des marchants promouvant leur produits et les cris excités des enfants se rendant à l'école, me donnaient mal au crane. Mais c'était ainsi que fonctionnaient les marchés. De plus les rues étaient à tout le monde.

Je ne pouvais pas me plaindre car chacun était libre de circuler ou de marchander tant qu'il le faisait dans le respect des Lois. Le simple rappel de cette idée me fit oublier ma migraine.

— Où allons nous, mon frère ? Me lança ma compagne alors que je contournais deux enfants qui jouaient aux billes.

Je n'eus pas le temps de répondre, car j'entendis un bruit sourd. Zilla venait de glisser sur les billes. Elle se releva tant bien que mal sous les rires moqueurs des gamins. L'avaient ils, fait exprès ? Non, impossible, car vouloir volontairement blesser quelqu'un était contraire à aux Lois.

Je me rassurais donc, ces enfants n'étaient pas de sales gamins racistes, mais de petits maladroits. Enfin je l'espérais du fond du cœur. Je ne devais surtout pas porter des accusations sans preuves. Mais je croisai le regard frustré de la Voyageuse, ce qui me fis un bref instant hésiter.

— Oh Zilla, vous allez bien ? L'interrogeai-je, véritablement inquiet.

— O-Oui. Bégaya la malheureuse

J'étais fière d'elle, elle ne s'était pas emporter contre les petits bien qu'ils furent en faute - qu'ils aient fait exprès ou non -. Hormis peut être ce regard qu'elle leur lança.

Ce n'était pas aussi clair que le changement de couleur de la brume mais on aurait cru y distinguer de la colère, de la fureur ou l'un de ses sentiments bannis par la religion. Ne trouvant rien de plus, qui n'incriminait pas les enfants à ajouter, je repris notre sujet de départ.

— Pour en revenir à votre question, nous nous rendons à l'Écurie où il nous sera confié une monture.

— Super ! J'adore monter à cheval. S'enthousiasma Zilla, oubliant sa chute, les Voyageurs avaient la peau dure disait-on.

— Monter à cheval ? Nooooon, vous n'y êtes absolument pas. Ce serait beaucoup trop lent. Dis je, amusé.

Elle me dévisagea comme si elle me prenait pour un fou.

— Vous pourrez chevaucher une licorne si vous savez déjà monter à cheval. Vous avez déjà eu affaire à un pégase ou vous êtes toujours resté sur la terre ferme ? Expliquai-je.

— Une licorne ? Un pégase ? Vous avez un permis de soigneur de créatures de l'imaginaire ? (parfois appelé simplement le permis). S'étonna-elle.

— Évidemment. Vous n'en avez pas, voila qui complique les choses.

Je réfléchis un instant.

— Hum, nous avons qu'à monter à deux. Ce sera génial, vous verrez ! Repris je.

Avais je le droit de trouver qu'une balade accompagné d'une demoiselle était génial ou serait ce interdis ? Profiter des plaisirs de l'amour et de ses fantasmes l'était... Mais qu'est ce que je disais ?!

Zilla n'était rien de moins, rien de plus qu'une amie. Cette pensée me rassura, j'avais déjà chevauché avec des amis. Alors je pouvais me réjouir mais pas trop non plus. Sinon, j'avais l'impression de transgresser les règles dicté par la religion. Lesquels ? Je ne savais pas trop. Frivolité ? Possible.

— Oh, d'accord. Vous m'apprendrez ? Comme ça je pourrais passer le permis moi aussi. Si vous le permettez, bien sur. Déclara t-elle, avec son accent des Voyageurs et un sourire déroutant.

— Vous avez beaucoup à apprendre et ceci n'est pas une priorité, puisque les charrettes volantes existent. Répondis-je, prudemment.

Je ne voulais pas créer en elle un faux espoir. Il valait mieux qu'elle éprouve une tristesse sur le coup, que de s'imaginer faire quelques chose qu'elle ne pourra pas. Obtenir le permis, était optionnel dans une formation de Serviteur des Déesses.

— Combien de temps avez vous étudiez, avant de devenir Servant de la Déesse Amaya à part entière ? Demanda Zilla, intéressée et pas le moins du monde vexée par mon refus.

— Quatre ans. À mes treize ans, j'ai décidé de servir la Déesse des Ténèbres. Puis l'année dernière, j'ai été jugé apte à me dédier entièrement à Amaya. Répondis-je.

— Selon Sœur Tamala, votre formation a été plus rapide qu'à l'ordinaire. Et à seulement dix huit ans, vous êtes déjà mon mentor et Deuxième Serviteur de la Déesse Amaya. Alors pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Répliqua-elle.

Bien qu'elle ait dit cela par pure naïveté, cela me révolta. Je ne devais pas, venter ma personne. Humilité et modestie étaient des concepts à retenir pour bien servir la Déesse.

— Aucun de ceux qui servent les Déesses n'est meilleur qu'un autre. Un apprenti Serviteur a autant de mérite que le Premier d'entre nous. Renchéris-je.

— Oh, d'accord. Répéta t-elle. Mais est ce mal d'être fier ou de chercher à être le meilleur ?

— Non, loin de là. Nous pouvons être fier de nos actions, si elles sont bonnes. Et nous avons intérêt à donner le meilleur de nous même pour les Déesses. Dis je, pas certain de répondre à sa question.

Je la contournais plutôt. Étais ce une mauvaise chose? Étais ce un mensonge indirecte ?

— Mais l'arrogance est absolument interdite. Même si l'on atteint le sommet nous pouvons toujours faire des erreurs. Les moins expérimentés auront toujours des savoirs à nous apporter, alors il ne faut pas les sous estimer. Ajoutai je, un peu plus satisfait de cette réponse.

Mais Zilla, elle ne semblait pas satisfaite.

— À quoi bon faire quelques chose, si l'on ne peut pas ensuite être content de nous ? Et pourquoi nous ne devons pas sous estimer les autres, mais nous oui ?

Je la regardais mi perplexe, mi choqué. Je savais que quelques part, Zilla avait raison. Mais ce genre de raisonnement était assurément interdit.

Cela pouvait être considéré comme de l'égoïsme, Même si au fond de moi, je me disais que peut être pas. Bref, j'étais perdu. Je devais écouter mon apprentie et prendre en compte son avis.

Sauf que si elle continuait à parler comme ça, elle serait encore plus jugé de la mauvaise façon. On la prendrait pour une rebelle et la chasserait du Temple. Il était de mon devoir de surveiller sa conduite.

Par chance, je n'eus pas besoin de la sermonner car elle se reprit et s'excusa.

Par chance, je n'eus pas besoin de la sermonner car elle se reprit et s'excusa

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Tome 1 : Miel | Un Monde Incolore Où les histoires vivent. Découvrez maintenant