Partie 5 | Zilla (18)

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— Que se passe-t-il ? Demandais-je à Noisette stupéfait.

Il ne répondit pas, et se remit tant bien que mal sur pied, il claudiqua vers la porte par laquelle j'étais rentré. La guerrière et Zilla avaient fini par l'emporter sur Paulin. Il n'y avait plus d'ennemi en état de se battre alors que craignait il. Noisette tentait avec poigne d'ouvrir la porte, hurlant et paniquant. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état de rage.

— Cette porte refuse de s'ouvrir ! Brailla t-il. Et si Paulin n'avait amené que si peu de soldat, c'est parce que l'eau de la source va bientôt venir te chercher Miel !

Hein ? Comment avait-il obtenu un tel renseignement ? L'eau allait venir me chercher ? Tous ces efforts pour moi, que les autres avaient fait n'avaient servi à rien, en fait. Je ne pouvais pas y croire. La guerrière s'avança vers nous et ouvrit la porte avec facilité.

— Après vous. Nous dit elle.

Bientôt, nous fument tous réunis : Noisette, Paëlla, Frégate, la guerrière, moi, ... Et très mal en point...

— Zilla ! M'écriai-je.

La guerrière secoua la tête penaude.

— Je suis désolé, je... On ne peut plus rien pour elle.

— Non ! Je peux encore faire quelque chose ! J'ai pu soigner Paëlla et Noisette, maintenant à son tour ! Paniquai-je, désespéré.

Je me précipitai vers le corps meurtri de Zilla, ses yeux étaient vitreux, elle avait beaucoup de plaies et un filet de sang coulait de sa gorge. Tout le reste de l'équipe n'osait pas me regarder, ils savaient que rien ne la sauverait. C'était trop tard, mais... Non... Ma gorge se serra, c'était la mission qu'on m'avait confiée : eux blessaient, moi soignais.

— Il me faut du tissu ! Je... Ma voix se brisa.

Personne ne réagit à mon ordre. De toute façon, c'était inutile.

— Zilla, ouvrez les yeux et parlez moi, je vous en supplie ! Criai-je, en pleurant à chaud de larmes.

Les gouttes tombaient sur le pauvre corps de la Voyageuse. Elle entrouvrit un œil, son cœur battait faiblement.

— Oui, c'est ça, Zilla. Ne mourez pas, faites le pour moi, s'il vous plaît. Débitai-je.

Elle était en vie, il ne fallait pas abandonner. Sœur Zilla était résistante. Ça allait le faire.

— Si, je vais mourir, mais ce n'est pas grave. Murmura elle péniblement

— Non, Zilla, ne dites rien, n'épuisez pas vos forces. Lui conseillai-je.

— Laisse la parler ! M'ordonna gentiment Paëlla.

— Mais... On peut encore... Je me tu sous le regard assassin de la guerrière.

Zilla inspira profondément et reprit d'une voix faible.

- Je n'ai pas besoin de vivre, je suis déjà comblé.

Elle toussa, referma ses yeux, mais continua au prix d'un ultime effort.

— C'est grâce à vous Miel, vous m'avez donné une chance de m'intégrer dans la société humaine. Vous êtes merveilleux, ... Merci.

Ce fut son dernier mot. « Merci ». Zilla était morte. Je souffrais tellement. Noisette me prit dans ses bras alors que je pleurai. Paëlla se joint à notre câlin. La guerrière gênée par ces effusions, resta à l'écart. J'étais un incapable ! Je n'avais rien pu faire ! Je me sentais terriblement coupable.

C'était ma faute, si je n'avais pas fait ce serment débile, Zilla serait restait parmi les siens. Elle aurait trouvé un copain, fondé une famille, ... Mais ce n'était pas ça qu'elle voulait. Elle, elle voulait vivre en harmonie avec les humains. Je me rappelais des souvenirs partagés avec la Voyageuse. Du jour où je l'avais invité à se joindre au Temple. Elle avait sauté de joie. Je me souvenais de sa colère quand elle avait appris le serment que j'avais fait.

Tome 1 : Miel | Un Monde Incolore Où les histoires vivent. Découvrez maintenant