Chapitre 6

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Yoga fut escorté hors de sa cellule par les gardes, le silence pesant et la tension palpable. Ils le conduisirent à travers les sombres couloirs du château, leurs pas résonnant faiblement sur les pierres froides. Finalement, ils arrivèrent dans la salle de la plateforme, un endroit que Yoga connaissait bien.

Dans la salle se tenait Blossoum, le commandant de l'armée de Luxoria. Son visage, habituellement impassible, trahissait une certaine nervosité. Il s'approcha de Yoga, ses yeux le fixant intensément.

« Les souverains souhaitent s'entretenir avec vous, » déclara Blossoum d'une voix grave.

Yoga, avec un sourire en coin, répondit : « Enfin, ce n'est pas trop tôt. Ils en ont mis du temps. »

Blossoum ignora la remarque et continua, « Avant de vous conduire à eux, il y a une chose que nous devons vous demander : retirez votre épée. »

Un murmure d'inquiétude parcourut les gardes présents. Ils avaient déjà essayé de retirer l'épée de Yoga sans succès, mais Blossoum, déterminé, insista.

« Il est impératif que vous retiriez votre épée, » répéta Blossoum, sa voix légèrement tremblante.

Yoga, toujours calme, leva lentement la main vers l'épée calée horizontalement dans son dos. Les yeux des gardes étaient rivés sur lui, leurs muscles tendus. Il attrapa la poignée de l'épée et, avec une aisance déconcertante, la retira de son fourreau. Les gardes reculèrent d'un pas, surpris par la facilité avec laquelle il manipulait l'arme.

Yoga marcha vers un coffre en bois massif placé au centre de la salle. Il déposa délicatement l'épée dans le coffre, les gardes suivant chaque mouvement avec une attention soutenue. Un des chevaliers regarda l'épée avec une lueur de convoitise dans les yeux, fasciné par l'arme mystérieuse.

Blossoum reprit la parole, « Maintenant, nous devons vous bander les yeux. »

Il tendit un bandeau noir à Yoga, qui hocha la tête en signe de consentement. Blossoum enroula le bandeau autour de ses yeux, le nouant fermement. Une fois aveuglé, Yoga sentit une main ferme se poser sur son épaule, le guidant doucement hors de la salle de la plateforme.

Ils parcoururent de nombreux couloirs, chaque pas amplifiant le suspense. Les bruits de leurs pas résonnaient dans l'obscurité, créant une atmosphère mystérieuse et inquiétante. Les murmures des gardes et les échos des murs de pierre ajoutaient à l'ambiance tendue.

Les couloirs semblaient interminables, et l'impatience de Yoga commençait à se faire sentir.

« C'est encore loin ? » demanda-t-il, son ton trahissant une légère irritation.

Un des chevaliers, visiblement mal à l'aise, ne répondit pas immédiatement. Finalement, ils s'arrêtèrent. Le chevalier s'approcha de Yoga et lui retira doucement le bandeau.

La vue qui s'offrit à Yoga était à couper le souffle. Il se trouvait dans une immense salle entièrement faite de marbre blanc. Le sol lisse et poli reflétait la lumière des torches, créant une ambiance éclatante et presque éthérée. Le plafond était orné de moulures en forme de mosaïque et de feuillages.

Des colonnes s'élevaient majestueusement, chacune ornée d'une cariatide semblant soutenir la pièce. Les gardes en armure dorée étaient postés le long des murs, immobiles comme des statues, leur regard fixe.

Les souverains se tenaient derrière d'immenses pupitres disposés en demi-cercle autour du centre de la pièce où se trouvait Yoga. Les pupitres, faits de marbre et d'or, étaient ornés de gravures complexes et conféraient une impression d'autorité incontestable. La disposition surélevée leur donnait une vue dominante sur Yoga, leurs visages restaient dans l'ombre projetée par la hauteur de leurs sièges. Cette pénombre ajoutait une aura de mystère et de puissance à leur présence, rendant leur jugement encore plus intimidant.

L'aube d'un nouveau monde Où les histoires vivent. Découvrez maintenant